Conjoncture

L’Ile-de-France résiste mieux que le reste de l’économie française tant en terme de taux de chômage, en création d’entreprise et de défaillances

« La situation de l’emploi et de la conjoncture économique en Ile-de-France à l’automne 2014 :    l’économie francilienne fait mieux que le reste de la France… mais sans éclat. », CROCIS, décembre

 

La conjoncture en France :

Après avoir enregistré au deuxième trimestre 2013 son rebond le plus significatif (+ 0,7%) depuis le premier trimestre 2011, la croissance hexagonale en 2014 tourne au ralenti (stable au premier trimestre, – 0,1% au second trimestre) ; après cette inflexion, le PIB français est reparti à la hausse au troisième trimestre (+ 0,3 %).

Autre indicateur : la faiblesse de l’inflation : +2,5% début 2012, contre +0,5% en octobre 2014.

Dans ce contexte, la consommation des ménages reste bien trop faible pour jouer le rôle de moteur de la croissance qu’elle a joué sur la période 1997-2007 ; en 2014, les variations trimestrielles ont certes été positives aux deuxième et troisième trimestres (respectivement + 0,6% et + 0,2%) mais elles faisaient suite à une baisse importante au premier trimestre de l’année (- 1,0%).

Parallèlement, les investissements sont toujours orientés à la baisse ; après une inflexion de 0,8% sur l’ensemble de 2013, les replis s’enchaînent trimestre après trimestre et l’acquis pour 2014 après le troisième trimestre est désormais de -1,6%. 

Le commerce extérieur qui avait eu une contribution quasi-nulle à la croissance du PIB français en 2013 s’est encore affaibli en 2014 (replis de 0,1% et de 0,2% au cours des premiers trimestres 2014). Néanmoins, le déficit commercial a continué à diminuer en 2014 : en septembre, le solde commercial cumulé sur les douze derniers mois a été déficitaire de 59,1Md€, soit 2,1Md de moins que les 61,2Md€ de 2013 et, surtout, 15,1Md de moins que le « record » de 74,2Md€ de 2011.

L’emploi : après avoir créé à nouveau des emplois de fin 2009 à mi-2011, le marché de l’emploi suit, depuis, une tendance baissière : 178 200 emplois salariés marchands ont été détruits entre le deuxième trimestre 2011 et le deuxième trimestre 2014 ; toutefois la tendance à la baisse s’est atténuée depuis le printemps 2013 ; le taux de chômage en France métropolitaine est resté stable tout au long du premier semestre 2014 (à 9,7%)

 

L’activité économique et l’emploi en Ile-de-France résiste mieux que le reste de l’économie française.

– Le taux de chômage régional (8,6% au deuxième trimestre 2014) est plus faible qu’en France et s’est stabilisé ; il est toutefois le plus élevé depuis 2000 ; le nombre de demandeurs d’emploi franciliens n’ayant eu aucune activité a franchi le cap des 650 000 en juin dernier.

– L’emploi salarié est reparti à la hausse : Il est aujourd’hui supérieur de 1,6% à son point le plus bas d’après-crise et n’est plus inférieur que de 0,6% à son plus haut niveau des années 2000 (contre -3,3 % au niveau national).

Les contrats d’intérim sont en hausse de 1,8% par rapport à 2013 mais demeurent inférieurs à l’avant-crise

Parmi les entreprises franciliennes qui ont cherché à embaucher, six sur dix ont rencontré des difficultés à recruter (46% dans les grandes entreprises, 71% dans les PME de l’industrie), du fait de la pénurie de candidats ou de l’inadéquation de la formation des candidats par rapport au poste

– le nombre de défaillances d’entreprises reste contenu

– la fréquentation hôtelière reste à des niveaux élevés

– le nombre de création d’entreprise augmente dans la continuité du mouvement observé depuis le printemps 2013, le nombre de créations d’entreprises « classiques » (hors « autoentrepreneurs ») sur les quatre derniers trimestres est de 67 931 créations, soit une hausse de 7,7% et 3,1% au regard de 2012 et 2013 ; le nombre d’autoentrepreneurs, a par ailleurs augmenté de 3,3% et 0,8% au premier et au deuxième trimestre 2014.

Mais comme c’est le cas depuis mi-2012, les échanges commerciaux continuent à tourner au ralenti : les importations ont fléchi de 2% par rapport à 2013 et les exportations de 0,5% ; avec 52,1Md€ sur les douze derniers mois, la baisse est toutefois de 10,4% par rapport au record historique de 58,1Md de 2008.

 

La situation selon les activités :

  • 43% des entreprises industrielles ont connu une baisse de leur chiffre d’affaires et 22% une hausse ; 40% ont déclaré des investissements en baisse, mais 17% prévoient d’augmenter leurs investissements ; les ¾ ont stabilisé leurs effectifs, 17% les ont réduits et 7% ont embauché
  • 51% des commerçants ont constaté une baisse de leur chiffre d’affaires, contre 21% une hausse. 36% ont diminué leurs investissements sur les premiers mois de 2014, mais 20% se disent prêts à investir dans les mois à venir, essentiellement pour gagner en efficacité et pour renouveler des équipements usagés. 80% ont maintenu leurs effectifs.
  • 42 % des chefs d’entreprise du secteur des services ont déclaré un recul de leur chiffre d’affaires et 24% une hausse ; 30% ont réduit le niveau de leurs investissements ; malgré tout, les effectifs sont restés stables pour 76%.
  • 46% des dirigeants de la construction ont constaté un chiffre d’affaires en retrait ; 43% ont diminué leurs investissements, alors que 11% les augmentaient 64% ont stabilisé leurs effectifs, 24% les ont réduits
  • Le nombre de nuitées dans l’hôtellerie  sur  2013 (67,5 millions) avait été inférieur à celui de 2012 (68,1 millions) et de 2011 (68,0 millions) ; il devrait être de 67 millions pour 2014.