31 300 cessions d’entreprise en 2020, contre 45 800 en 2010.


"Transmission d’entreprise", Sénat, rapport N°33, octobre 2022

La cession-transmission d’entreprise devient de plus en plus difficile, alors qu’aucune étude suivie et d’importance menée par les pouvoirs publics ne voie le jour depuis de nombreuses années.

 

“Il est utile de rappeler que le premier obstacle à une meilleure prise en compte du défi de la transmission des entreprises, identifié par les rapporteurs de la Délégation, était précisément celui du défaut de statistiques fiables. L’Insee ayant cessé de comptabiliser les cessions depuis 2007, la prise en compte des cessions-transmissions n’est plus coordonnée.”

⇒ Le flux des cessions

Les chiffres les plus fiables en matière de cessions-transmissions sont toujours ceux de BPCE l’Observatoire, montrant que les opérations de cession ont diminué de 19% entre 2010 (45 815 cessions) et 2019 (37 111 cessions), et entre 2019 et 2020, une nouvelle diminution de 16% (31 300 cessions).

En 2005, 15% des dirigeants de PME avaient plus de 60 ans, contre 25% aujourd’hui et 5,5%, 66 ans et plus, contre plus de 11% aujourd’hui

 

Le flux diminue aussi dans la reprise de fonds de commerce : voir l’article du blog

Juin 2022 – 27 756 transactions de fonds de commerce en 2021 pour un prix moyen de 200 713€. (Altares,)

 

Les ventes et cessions baissent chaque année depuis 2017 : 31 319 en 2017, 30 353 en 2018, 28 291en 2019, 27 756 en 2021 (2020 connait une baisse plus importante du fait de la crise sanitaire avec 25 320 transactions). Seules les cessions et ventes d’entreprises de 0 à 5 salariés (90% des transactions) connaissent la stabilité.

⇒ Une évaluation différente du nombre d’entreprises qui pourrait être transmis :

CCI France estime que dans les 10 prochaines années, environ 700 000 entreprises se trouveront potentiellement en situation de cession.

 

La CPME note qu’en 2019, l’observatoire du réseau CRA (Cédants et repreneurs d’affaires) estimait le nombre d’entreprises à céder d’environ 68 000 par an, soit un marché de 680 000 entreprises sur 10 ans.

 

-La Direction générale des entreprises estime à environ 250 000 le nombre d’entreprises à reprendre au cours des 10 prochaines années.

 

-Enfin, le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI), estime qu’une ETI sur deux va se transmettre dans les prochaines années.

⇒ Selon la BPCE en 2019, la part des dirigeants de plus de 65 ans est particulièrement élevée dans trois zones géographiques :

-La « diagonale du vide », une zone de faible densité et de recul démographique qui va des Ardennes et de la Meuse aux Pyrénées Orientales en passant par la Nièvre, l’Indre, le Gers, la Lozère, les Alpes de Haute-Provence, et par ailleurs la Haute-Corse et la Corse du sud,

-9 départements dont les ultramarins mais aussi Oise, Creuse, Aude, Dordogne,

-Des espaces moins ruraux, outre l’essentiel de la région Hauts-de-France, le littoral méditerranéen des Alpes-Maritimes aux Bouches-du-Rhône et certains des départements les moins riches d’Ile-de-France.

 

A travers ces 3 groupes, une trentaine de départements compte pour 27% des PME et ETI françaises dont le dirigeant a plus de 65 ans. À l’inverse, dans les écosystèmes de référence pour les entreprises moyennes et les ETI (Rhône-Alpes, le Grand-Ouest) et dans la plupart des zones d’influence des métropoles, ce phénomène est beaucoup moins marqué.

⇒ Le risque de prédation

le SISSE (service de l’information stratégique et de la sécurité économiques) a renforcé sa mission de détection des alertes de sécurité économique et de proposition de solutions de remédiation. Il a détecté près de 500 alertes de sécurité économique en 2021, dont plus des 2/3 est effectivement liée à des tentatives de captations de savoir-faire et de transferts technologiques.

 

Suivent 11 recommandations.

 

Pour en savoir davantage : r22-0331.pdf (senat.fr)