Ces articles sont des extraits issus de la revue “Bulletin de veille et de capitalisation d’innovation sociétale”, de l’association le Rameau.
Economie circulaire : des mesures qui peinent à toucher leur cible.
L’idée de départ consistait à appliquer un malus de 20€ aux appareils les moins réparables, tandis que les produits affichant une bonne note de réparabilité pouvaient bénéficier d’un bonus pouvant aller jusqu’à 40. Ce dispositif concernait les smartphones, les ordinateurs portables, les téléviseurs et les lave-vaisselles, avec l’objectif d’inciter les consommateurs à privilégier des équipements durables.
Finalement, le système mis en place se révèle moins ambitieux que prévu. Pour les smartphones, un bonus est bien instauré, mais il ne dépasse pas 20€, et seulement pour les modèles atteignant un indice de réparabilité d’au moins 9,2/10, limitant considérablement le nombre d’appareils éligibles.
Pour les autres équipements électroniques, le bonus appliqué oscille entre 10 et 20€, en fonction des notes de réparabilité obtenues.
Depuis quelques mois, les déchets alimentaires connaissent une transformation dans leur mode de collecte. Épluchures, coquilles d’œufs et restes de repas doivent désormais être triés séparément afin de mieux valoriser les 5,5 millions de tonnes de biodéchets générés chaque année en France. Mais moins de 40% des Français disposent d’une solution adaptée pour trier leurs biodéchets, et dans le même temps il y a manque de déploiement des infrastructures de tri (insuffisance des financements destinés à soutenir les collectivités) selon l’Ademe ; de plus, 38% des Français estiment ne pas être suffisamment informés sur les modalités du tri à la source des biodéchets. Or, la réussite de cette transition repose en grande partie sur l’engagement des citoyens, qui doivent être mieux accompagnés pour intégrer ces nouvelles pratiques dans leur quotidien.
Le bonus réparation a célébré son 2éme anniversaire le 15 décembre dernier. Depuis son lancement, environ 1,5 million d’actes de réparation ont été recensés, dont plus de 574 000 en 2024 pour les seuls équipements électriques et électroniques (EEE). 63 millions d’euros ont été dépensés sur l’enveloppe budgétaire totale, soit à peine 30% des fonds prévus.
Plusieurs obstacles freinent son déploiement : la multiplication des bonus selon les filières rend l’information difficilement accessible aux consommateurs, tandis que le nombre de réparateurs labellisés reste insuffisant pour répondre à la demande. Pour améliorer l’efficacité du dispositif, il, est proposé un “bonus unique”, un annuaire centralisé, accompagnés d’une campagne nationale de sensibilisation.
Vers une nouvelle ère de l’entreprise engagée : repenser la valeur et l’impact sociétal.
Plusieurs ETI choisissent de céder tout ou partie de leur capital à des fondations actionnaires ou des fonds de dotation. KS Groupe (BTP), Energy Pool (gestion de l’énergie) et C’est qui le Patron ? (agro-alimentaire). Derrière cette décision, un objectif commun : repenser le partage des richesses.
Certains dirigeants décident de se détacher partiellement ou totalement de la propriété de leur entreprise pour en confier les titres à des structures à but non lucratif. Cette stratégie vise à assurer la pérennité du modèle économique tout en favorisant une croissance plus durable et responsable.
Si les ETI montrent la voie, les grandes entreprises restent plus prudentes dans leur engagement.
2 banques mutualistes, dont la gouvernance coopérative facilite ce type d’initiative, ont franchi le pas :
– Le Crédit Mutuel Alliance Fédérale s’est engagé à reverser 15% de son résultat net chaque année pour financer des projets à vocation environnementale ou solidaire.
– L’assureur Maif a instauré un dividende écologique, consacrant 10% de ses profits à la lutte contre le changement climatique et la préservation de la biodiversité.
Les entreprises les plus engagées poursuivent leur transformation durable malgré un contexte incertain
Selon un rapport publié par Corporate Knights, les 100 entreprises les plus engagées maintiennent leurs efforts en faveur du développement durable, malgré un contexte économique et réglementaire incertain. Ces 100 entreprises consacrent en moyenne 58% de leurs investissements à des projets de développement durable. Cette part est 4 fois plus élevée que celle observée chez les autres entreprises cotées de taille similaire.
Ces entreprises ont en commun de générer des revenus en investissant dans des activités liées à la transition écologique et sociale, qu’il s’agisse d’alternatives bas carbone ou de modèles favorisant l’économie circulaire, une orientation stratégique devenue un levier majeur de compétitivité et de croissance. Au cours des 5 dernières années, les revenus durables des principales entreprises mondiales ont progressé 2 fois plus vite que les autres sources de revenus.
Aujourd’hui, ces revenus représentent plus de 5 000Md$ par an pour les 3 000 plus grandes entreprises suivies par l’étude. Schneider Electric, par exemple, tire 74% de son chiffre d’affaires de la transition énergétique, tandis qu’Alstom consacre 84% de ses investissements à des projets contribuant à la durabilité.
En 2024, selon l’Agence internationale de l’énergie, les financements alloués aux énergies renouvelables ont atteint 2 000 Md$, soit 2 fois plus que ceux dédiés aux énergies fossiles (1 000Md$).
Repenser le management, esquisse d’un programme de travail selon l’Ecole de Paris du management
Le management a tout envahi, jusqu’à l’action publique, la santé, l’éducation, la recherche, la culture, et même l’ESS. Il en est résulté une évolution considérable des pratiques.
Si l’on en croit les plaintes concernant la gestion des services publics (hôpitaux, écoles, universités, recherche, justice, police, armée…), la façon dont est introduit le management n’est pas toujours heureuse, y compris dans des organisations de l’ESS (explosion des burn out par exemple)
Le management est donc partout, mais souvent mal utilisé ou mal compris, ou les deux à la fois. il paraît urgent de repenser nos manières de nous organiser et de clarifier ce que gérer à bon escient peut vouloir dire.
Une première étape sera de faire un état des lieux, en s’appuyant sur des apports de chercheurs, de consultants et de praticiens, et en repérant des modalités de management porteuses de progrès. Pour repérer ceux que ces questions préoccupent, on créera un support de large diffusion, qui permettra aussi de repérer celles ou ceux qui souhaitent se rallier au projet. Pour travailler le matériau recueilli on s’appuiera sur des séminaires à la manière de l’École de Paris, c’est-à-dire avec une animation permettant un échange approfondi et la rédaction d’un compte rendu, pour réfléchir collectivement à la suite à donner à ce mouvement.
Une deuxième étape sera d’organiser la diffusion de ces résultats par des ouvrages, des conférences, des enseignements délivrés dans les écoles et les universités, des publications grand public.
Pour en savoir davantage : https://www.lerameau.fr/wp-content/uploads/2025/03/Bulletin-ISC-LR-_04-2025_BAD.pdf