Vacances 2021 en forte baisse.


"La crise du Covid, potion amère pour les vacances", Credoc N°318, juin 2021

Méthodologie : enquête menée en mai 2021

 

4 raisons pour expliquer cette baisse.

 

 Seuls 43% des Français envisagent des vacances au cours des 6 prochains mois (une baisse de 15 points par rapport à 2014). 29% sont certains de ne pas partir (contre 39%), et 28% ne savent pas (contre 3%). Ce faible taux d’intentions de départ vient s’ajouter à la chute drastique des départs en vacances depuis le début de la crise sanitaire, en mars 2020.

 

La proportion de Français partis en vacances plus de 4 jours consécutifs au cours des 12 derniers mois a chuté de manière spectaculaire (en mai 2021, elle est de 42% vs 62 en janvier 2020) ; lors de la crise des subprimes en 2008, le taux de départ n’avait chuté que de 4 points.

Chez les 70 ans et plus, 39% sont partis (-28 points par rapport à janvier 2020), les habitants de l’agglomération parisienne (52%, -25 points), les professions intermédiaires (50%, -25 points).

Les raisons

♦ 2 raisons principales : le coût financier et la covid

La situation financière d’un quart des Français a été dégradée au cours de la crise sanitaire (perte d’emploi, de salaire, progression de certaines dépenses dues à la fermeture des cantines scolaires, impossibilité à chasser les promotions dans différents lieux de vente, dépenses numériques incontournables…) : 41% ne partiront pas en vacances et 24% ne savent pas.

 

La deuxième raison est la complexité à s’organiser dans un contexte d’incertitude : 38% ne savent pas s’ils partiront et 14% y ont renoncé. Les 70 ans et plus sont nombreuses à évoquer cette raison (moins mobiles, inquiétudes liées aux réservations, aux remboursements, peur de contracter la maladie). Chez les plus jeunes, au-delà des questions financières, les raisons professionnelles sont plus souvent évoquées (stages à trouver, insertion professionnelle complexifiée ou retardée).

 

♦ La crainte d’attraper le Covid ou les freins liés à la santé (difficulté à se déplacer, besoins de soins…) sont largement secondaires.

 

♦ Autre raison importante : une moindre envie de partir lorsque les liens avec les proches ont pâti de la distanciation sociale

 

Le départ en vacances est un moment privilégié de lien social, pour se retrouver en famille, avec des amis, au sein de son couple, ou avec ses enfants (un Français sur 2) . L’hébergement chez des proches, famille ou amis, est aussi le premier mode d’hébergement des Français. Or, la crise de la pandémie a limité la fréquence des liens sociaux : si elle a permis à 16% une amélioration de ces liens, elle a contribué à les distendre pour 20%.

Dans la même veine, les intentions de départ sont beaucoup plus fortes chez les personnes qui considèrent que leurs relations de couple sont très bonnes (52%), ou bonnes (48 %) que chez celles qui avouent des relations de couple dégradées (29%). Or, 46% indiquent que la crise du Covid a dégradé la qualité de leurs liens.

 

♦ Un changement dans les habitudes ?

 

Ce qui était auparavant indispensable a pu s’estomper. Déjà avant la crise sanitaire, 8 Français sur 10 déclaraient avoir envie de ralentir plutôt que de vivre la vie à 100 à l’heure. Et puis les vacances se positionnent dans le budget des ménages comme un facteur d’ajustement. Or avec le confinement, le sentiment de devoir se restreindre sur son budget vacances et loisirs a laissé la place à l’envie d’autres pratiques de temps libre découvertes pendant cette période et moins couteuses financièrement (moments entre amis, loisirs créatifs, temps passé à cuisiner, bricoler, balades dans la nature, pratiques sportives)

 

pour en savoir davantage : La crise du Covid, potion amère pour les vacances (credoc.fr)