La consommation des produits alimentaires, dont les produits bio entre 2009 et 2019.


"Transformations de l'agriculture et des consommations alimentaires", Insee Références, lu mars 2024

Un volume consacré à l’agriculture dont j’ai tiré des extraits.

 

La consommation augmente en valeur nettement plus pour les 65 ans et plus.

⇒ Évolution de la consommation des ménages selon l’âge de 2009 à 2019.

Les dépenses alimentaires augmentent en valeur en France métropolitaine hors Corse, en particulier pour les ménages dont le responsable des achats a 65 ans ou plus (+31%) ou entre 50 et 64 ans (+18%), conjointement à la hausse des volumes achetés (respectivement +23% et +8%) ; la hausse est plus limitée entre 35 et 49 ans (+11%), seule tranche d’âge pour laquelle les quantités achetées baissent (‑1%).

 

Les quantités de fruits achetées augmentent en volume pour les plus âgés, +7% pour les 50‑64 ans et +20% pour les 65 ans ou plus, alors qu’elles se réduisent de 6% pour les 35-49 ans et de 7% pour les moins de 35 ans.
La consommation de légumes baisse de 8% pour les 35 et 49 ans et augmente de 14% pour les 65 ans, alors qu’elle stagne pour les autres tranches d’âge. La consommation de pommes de terre surgelées croît pour tous les âges, alors que celle de pommes de terre fraîches est en léger recul.

 

Les quantités de viande de boucherie fraîche sont en forte baisse pour l’ensemble de la population (‑17% en 10 ans), particulièrement parmi les 35‑49 ans et les 50‑64 ans (respectivement ‑25% et ‑20%), mais aussi  chez les 65 ans ou plus (‑5%).

Les seniors sont par ailleurs ceux dont la consommation de charcuterie (+22%) et de jambon (+16%) croît le plus.
La consommation de volailles augmente néanmoins le plus chez les plus jeunes (+17%), les seniors arrivant ensuite (+11%).

 

Les poissons et fruits de mer sont délaissés par toutes les générations à l’exception des plus de 50 ans qui augmentent leur consommation de produits traiteurs, conserves et plats préparés à base de produits de la pêche et de l’aquaculture.

 

Une partie de la consommation de protéines animales se déplace vers les œufs, dont les quantités achetées augmentent pour les seniors (+41%) et les jeunes (+22%).

 

Les quantités achetées de vins, vins effervescents et spiritueux baissent, sauf pour les ménages de 65 ans ou plus  (10% de leur budget, leur 3éme plus gros poste de dépenses alimentaires après les produits carnés et les produits laitiers). Ils restent les premiers consommateurs de boissons alcoolisées. Seule exception, la bière, pour laquelle la consommation progresse pour tous les ménages, surtout les plus jeunes (+57%).

 

Les plus de 65 ans augmentent considérablement leur consommation de plats préparés, essentiellement les sandwichs (+91%), les plats cuisinés à base de pâtes (+62%) et les
pizzas, quiches et tourtes (+53%). Ils restent cependant les plus petits consommateurs. À l’inverse, les moins de 35 ans sont ceux qui diminuent le plus leur consommation de plats
cuisinés à base de pommes de terre (‑35%), de produits carnés (‑24%) et de produits de la pêche et de l’aquaculture (‑33%).

⇒ Évolution de la consommation des ménages selon les territoires de 2009 à 2019

La quantité de viande consommée baisse de 5% en France métropolitaine (hors Corse).

Le plus fort recul s’observe en région parisienne (‑13% en moyenne), mais ‑26 % pour les viandes et volailles surgelées, ‑24% pour la  viande fraîche de boucherie, et ‑16% pour le jambon ; même les volumes consommés de volaille fraîche reculent (‑5%), alors qu’ils augmentent dans tous les autres territoires.

 

L’Ouest et le Sud‑Ouest se démarquent : la consommation augmente pour tous les produits, sauf pour les viandes fraîches de boucherie (respectivement ‑14% et ‑13%).
Les quantités achetées de viandes et volailles surgelées augmentent (+4% et +10%), moins que celles de volailles et lapins frais (+11%, contre +5% en moyenne nationale).

 

Les volumes de fruits et légumes frais achetés augmentent au niveau national à l’exception du Nord (‑6% de légumes frais et ‑2% de fruits frais), tout comme ceux de légumes transformés (‑5%), et celles de pommes de terre fraîches (‑14%, mais+8% pour les pommes de terre surgelées) ; toutefois les ménages du Nord sont ceux qui consomment le plus de pommes de terre (fraîches et surgelées), avec 46 kg achetés par ménage.

 

Sur le reste du territoire, c’est dans le Centre‑Est que la consommation de fruits et légumes augmente le plus (+10%).

 

Pour les boissons alcoolisées, les évolutions sont contrastées. Dans le Sud‑Ouest, les quantités consommées augmentent pour toutes les catégories de produits (+22%, contre +10% au niveau national), notamment pour la bière (+61%)  ; le Nord reste cependant la région la plus consommatrice de bière (37 litres par ménage et par an).

 

Les quantités achetées de vins augmentent de 4% au niveau national, mais davantage dans le Sud‑Est et l’Ouest (+11%), et en région parisienne (+6%), où la part de vins dans le budget de boissons alcoolisées est la plus élevée (40%, contre 34 au niveau national) et la plus faible dans le Nord (25%). Quant aux vins effervescents, les quantités consommées diminuent de 5% à l’échelle nationale, mais augmentent dans le Sud‑Ouest (+14%) et l’Ouest (+10%). Une même tendance baissière s’observe pour les spiritueux, sauf dans le Sud‑Ouest où la consommation augmente de 25%. Le Nord est le territoire où l’on en consomme le plus (8 litres par ménage), malgré un repli de 16% en 10 ans.

 

Enfin, les quantités consommées de matières grasses reculent dans tous les territoires. Seul le beurre résiste au niveau national, avec une stabilité sur la décennie. Dans l’Ouest, où la consommation de beurre est la plus élevée (8 kg par ménage), les volumes achetés sont stables également. Les ménages du Sud‑Ouest et du Sud‑Est, les plus consommateurs d’huiles (presque 9 litres par ménage), augmentent leur consommation de beurre (+7%) et diminuent dans le même temps celle d’huiles (‑11%, contre ‑9 au niveau national).

⇒ Les achats de produits issus de l’agriculture biologique.

Entre 2015 et 2020, le marché français des produits alimentaires biologiques connait des taux de progression annuels globalement supérieurs à 10%. Le nombre de magasins bio et l’offre bio en magasins se sont accrus (la distribution généraliste enregistre les taux d’évolution les plus élevés. En 2020, le marché biologique tous circuits de distribution confondus représente près de 13Md€.

L’année 2021 marque une rupture de tendance : quel que soit le produit bio, les quantités achetées par les ménages diminuent. Cette baisse se poursuit et s’accentue en 2022.  

L’année 2020 se caractérise par une augmentation plus modérée des dépenses des ménages en produits biologiques ; depuis, les achats diminuent : en libre‑service le bio baisse de 2,6% en volume en 2021, et de 7,8% en 2022.

 

Les dépenses en produits d’épicerie bio augmentent entre 2016 et 2020, avec des taux annuels d’évolution entre 10 et plus de 25%.

Les dépenses dans le rayon pains et céréales bio, hors boulangerie, augmentent très fortement, malgré un ralentissement depuis 2018 (+11% en 2020, contre +25% en 2017) .

Pour les produits sucrés, les matières grasses ou encore les boissons, les dépenses augmentent en 2020 de plus de 13%, mais là aussi, moins que les années précédentes.
Les quantités achetées de lait bio baissent en 2021, puis en 2022 (‑8%).

Les achats de fruits et légumes bio diminuent en 2022 pour la 2éme année consécutive (‑9% pour les fruits, ‑12% pour les légumes), après plusieurs années de hausse.

Tout comme les achats d’œufs bio (-11% en 2022 face à la concurrence accrue des œufs plein air (+3%), ou les achats de poulet bio (‑15% pour le poulet bio, contre ‑11% pour le conventionnel).

 

Un des facteurs qui explique le recul des achats de produits alimentaires bio depuis 2022 est la différence de prix entre un produit conventionnel et un produit bio. L’offre croissante d’autres labels, comme le « local et d’origine France », vient de plus en plus concurrencer les produits biologiques avec un prix souvent plus attractif. 

 

Pour en savoir plus : https://www.insee.fr/fr/statistiques/7728903