Les ETI rencontrent peu de difficulté pour se financer.


"Comment les ETI se financent-elles ?" Banque de France, le bulletin 220/1 de novembre 2018

La capacité de remboursement des ETI apparaît globalement maîtrisée; les flux de trésorerie d’exploitation des ETI permettent largement d’autofinancer les investissements.

 

Ce sont 277,6Md€ d’encours total de crédits mobilisés par les ETI auprès des établissements de crédit à fin juin 2018.

 

⇒ Les ETI rencontrent peu de difficulté pour se financer

96% des ETI obtiennent la totalité des crédits d’investissement demandés en 2017 (98% plus des trois quarts de leur demande); 85% des ETI ont obtenu l’intégralité des crédits de trésorerie demandés (90% plus de 75% des crédits demandés).

Les taux d’obtention sont plus élevés pour les ETI que pour les PME hors TPE (+ 11 points en moyenne du premier trimestre 2013 au deuxième trimestre 2018 pour les crédits de trésorerie avec + 2 points pour les crédits d’investissement).

Le taux des nouveaux crédits aux ETI s’établit à 1,2% début 2018.

Les ETI disposent en outre d’environ 83Md€ de crédits dits « mobilisables », qui représentent la part non consommée des lignes de crédits et qui n’apparaissent pas au passif du bilan.

 

⇒ La structure de financement des ETI diffère à la fois de celle des PME et des grandes entreprises, avec moins de crédits bancaires que les PME mais plus que les grandes entreprises; l’évolution entre 2006 et 2016 a consisté en une baisse des crédits bancaires tant pour les ETI que pour les grandes entreprises.

Noter aussi que le poids des capitaux propres dans le total du passif des ETI se renforce, passant de 36% en 2006 à 39% en 2016, tout comme pour les PME (+ 7 points).

 

⇒ Le poids des dettes à moyen et long terme des ETI augmente de + 6 points, pour atteindre 65% en 2016, alors que les dettes à court terme passe de 41% en 2006 à 35% en 2016 (recul des dettes d’exploitation et plus spécifiquement des dettes fournisseurs).

En 2016, les PME conservent toutefois les spécificités les plus marquées, avec par exemple des dettes d’exploitation plus importantes.

Pour le financement à court et moyen terme, les ETI ont en particulier recours au marché français des titres de créances négociables, réformé en 2016 et renommé marché des NEU CP (Negotiable EUropean Commercial Papers) pour sa partie court terme (titres d’un montant supérieur à 150 000€ et de maturité inférieure à un an). Ce canal de financement monte en puissance (1 Md€ en 2006, 1,6Md€ en 2012, et 5,8Md€ en 2017, plus de 6 Md€ début 2018.

Les ETI représentent désormais environ 13% de l’encours total des sociétés non financières, contre 3% sur la période 2006-2012.

 

La capacité de remboursement des ETI apparaît globalement maîtrisée. Début 2018, l’appréciation de la capacité à honorer leurs engagements financiers va de « excellente » (cote 3++) à « assez forte » (cote 4+) pour 48% des ETI (contre 37% pour les PME et 53% pour les GE), ce qui se traduit en pratique pour ces entreprises par des taux de défaillance ou de défaut à trois ans inférieurs à 1%.

 

⇒ Noter que les flux de trésorerie d’exploitation des ETI permettent largement d’autofinancer les investissements (corporels et incorporels, nets des cessions d’actifs), puisque ces derniers n’absorbent qu’environ la moitié des flux de trésorerie (51% en 2016, contre 44% pour les PME et 47% pour les GE).