Les créatrices de start-up bénéficient nettement moins des financements des investisseurs.


"Les inégalités d’accès au financement pénalisent les créatrices de startup ", SISTA, BCG, septembre 2019

Méthodologie : 1er baromètre SISTA x Boston Consulting Group sur les conditions d’accès au financement des femmes dirigeant.e.s de startup.

Une base de plus de 15 000 start-ups françaises, allemandes et britanniques (fondées depuis 2008 recensées sur Crunchbase, majoritairement issues du secteur de la tech) et de plus de 27 500 fondateurs et fondatrices; l’identification des principaux investisseurs (fonds de capital-risque) est fondée sur la base du nombre d’investissements réalisés dans des startups des 3 pays fondées depuis 2008 et des fonds déployés sur les 10 dernières années.

 

Si peu de start-up sont le fait d’équipes exclusivement féminines, leur accès au financement via des investisseurs, s’il est assez proche au départ, se dégrade au fil des tours de table.

 

En France, seulement 5% des startups ont été fondées par une équipe 100% féminine, 10% par une équipe mixte vs 12 et 8 en Grande-Bretagne et 10 et 4 en Allemagne.

En France, elles étaient en 2008, 4 totalement féminine et 5% mixte et en 2013, 6 et 7%.

En termes de fonds levés depuis 2008, en France, 2% l’ont été par des équipes féminines, vs 89% par des équipes masculines et 9% par des équipes mixtes; c’est moins bien en Allemagne pour les équipes féminines (respectivement 1, 88 et 11%) et mieux en Grande-Bretagne (5, 85 et 10%).

Parmi les principaux fonds français, plus de la moitié ne comptent aucune femme parmi leurs “partners”.

 

Les startups féminines reçoivent aussi 2.5 fois moins de fonds quand elles sont financées, ce qui est moins le cas en Grande-Bretagne :

En France, 9% des fondateurs s’associent à des femmes quand 61% des fondatrices s’associent à des hommes; c’est dire que les fondateurs hommes sont 65% à s’associer avec d’autres hommes vs les femmes 11% seulement avec d’autres femmes; chez les femmes comme chez les hommes, la constitution en solo ne touche que  26 et 27%.

 

Les startups féminines françaises ont 30% moins de chance d’être financées par les principaux investisseurs : 5,4% de l’ensemble des startups fondées en France depuis 2018 l’ont été par une équipe 100% féminine; si on ne prend en compte que les startups financées par les principaux investisseurs, seulement 3,8% d’entre elles ont été fondées pas une équipe 100% féminine, soit un écart de 30%. Pour les équipes mixtes , les chiffres sont 9,6 et 8,7% (un écart de 9%), et pour les hommes 87,5 et 85% (écart de +3%).

 

L’écart se creuse à chaque tour de table : 40% moins de chance d’accéder au 2éme tour de table, 80% au 3éme et 100% au 4éme.

En montant moyen, si le premier tour de table est proche en montant moyen investi (0,8M€ pour les équipes seulement féminines vs 0,9 pour les équipes seulement masculines et 1M€ pour les équipes mixtes) , lors du 2éme tour de table les montants différent (respectivement 3,6M€, 6,3 et 7,2 et donc 1,8 fois plus pour les hommes que pour les femmes).

 

Les écarts de valorisations déclarées sont encore plus importants : lors du 1er tour de table, la valorisation des équipes féminines était estimée à 8,6M€ vs 22,4M€ pour les équipes masculines et 20,4M€ pour les équipes mixtes. Pour le 2éme tour de table, les écarts se creusent (respectivement 20,5M€ vs 70,5 et 48,6) soit 3,6 fois moins pour les équipes féminines, comparées aux équipes masculines et 2,4 fois moins avec les équipe mixtes.

 

En savoir davantage : http://media-publications.bcg.com/Barometre-SistaxBCG-France10sept.pdf