2,7Md€ levés par 360 opérations de start-up, soit un montant moyen de 7,5M€.


"Baromètre EY du capital risque en France 1er semestre 2020", EY, septembre 2020

Note méthodologique : ce Baromètre EY du capital risque en France recense les opérations de financement en fonds propres des entreprises en phase de création ou durant les premières années d’existence, en date d’opération du 1er janvier au 30 juin 2020 et publiées avant le 8 juillet 2020.

Le secteur des services Internet regroupe des activités telles que l’e-commerce, le marketing à la performance (lead, référencement), le géomarketing ou les applications mobiles. Le secteur des Life Sciences regroupe les secteurs biotech et medtech. Le secteur des Fintech regroupe
les start-up qui utilisent la technologie pour repenser les services financiers et bancaires (banques en ligne, crowdfunding, nouveaux moyens de paiement, etc.). Le secteur Technologie regroupe les activités telles que hardware, semi-conducteurs, etc.

 

En 2019 au 1er semestre, ce sont 2,79Md€ qui avaient été levés pour 387 opérations après 1,95Md€ en 2018 pour 333 opérations. Le confinement n’a pas stoppé les levées de fonds.

 

En 2020, les opérations se sont réparties essentiellement entre les services internet (27% des montants levés et 28% des opérations), les logiciels et services informatiques (25% des montants levés et 31% des opérations), Les sciences de la vie (17% des montants levés et 19%des opérations), les fintech (11% des montants levés et 9% des opérations), et les cleantech (10,5% des montants levés et 12%des opérations).

 

Les premières levées dites “seed” ont sensiblement augmenté. En un an, on est passé de 107 (au premier semestre de 2019) à 141 opérations pour un montant total évoluant de 103 à 237 millions d’euros. L’argent ne manquait pas pour financer les nouveaux projets.

 

En revanche, ce qui se passe pour les séries A B ou C est beaucoup plus ambigu.

Pour les séries A, le nombre d’opérations de refinancement est en forte chute passant de 178 à 134, mais le montant total investi dans ces levées croît vraiment : 509M€ au premier semestre de 2019 et 578 pour les six premiers mois de 2020.

Pour les séries B, le nombre d’opérations est quasi constant (57 et 58) mais le montant est en chute libre, passant de 842 à 500M€. Enfin, pour les séries C, on note une évolution où le nombre d’opérations chute nettement (il est divisé par 2 passant de 41 à 22) mais le montant total investi reste quasi stable, si bien que le ticket moyen augmente nettement : il était de 18,5 au 1er semestre de 2019 et dépasse désormais les 30M€.

 

Le nombre de tours supérieurs à 100M€ (growth equity) n’a jamais été aussi important depuis la création de ce baromètre. 5 opérations ont dépassé ce seuil symbolique au premier semestre de 2020 (contre 4 un an plus tôt) pour un montant global levé de 694M€ (contre 576) ce qui représente une croissance en valeur de 20%.

 

Les investissements par tranche de levées de fonds se concentrent en nombre sur une tranche de moins de 5M€ (71% des opérations et 16% des fonds levés), puis sur celle de 5 à 20M€ (21% des opérations et 27% des fonds levés), puis celle de 20M€ et plus (8% des opérations et 57% des fonds levés). La situation 2019 était très proche.

 

Pendant ce premier semestre, les investisseurs ont changé fortement leur préférences, misant de petits “tickets” sur des jeunes pousses, avec une prise de risque relativement mesurée quant au montant investi par opération, ou ils ont mis beaucoup d’argent sur des  entreprises qui avaient déjà prouvé la validité de leur positionnement et de leur modèle économique.

 

Le baromètre confirme la centralisation des levées de fonds dans la région parisienne :  73% des montants levés et 57% des opérations.

 

Sur le plan européen, la France retrouve sa 2e position derrière le Royaume-Uni et devant l’Allemagne, où les baisses ont été beaucoup plus fortes (9 et 20% en valeur). Les raisons sont à chercher du côté des opérations de Growth Capital (levées supérieures à 100 M€) qui accusent une baisse de 80% en Allemagne et 54% au Royaume-Uni alors qu’en France, elles affichent une progression de 19% .
Signalons que dans le même temps sur le segment Venture Capital (levées <100 M€), alors que la France voit ses investissements baisser de 9%, ceux du Royaume-Uni et de l’Allemagne progressent respectivement de 28 et 30%.

 

Pour en savoir davantage : https://www.ey.com/fr_fr/service-aux-entrepreneurs/frenchtech-bilan-des-investissements-dans-le-contexte-du-covid-19