60% des artisans montent seuls leur dossier de financement


"Autocensure et comportement des artisans en matière de financement", Siagi/ Opinion Way, septembre 2016

Méthodologie : échantillon de 502 personnes, représentatif des artisans français employant de 1 à 9 salariés, interrogées par téléphone sur système CATI, entre le 13 et le 21 septembre 2016  

 

52% des artisans déclarent avoir nécessité un financement au cours des 12 derniers mois en ce qui concerne l’acquisition d’équipements (31% et non 35%), pour résoudre des problèmes de trésorerie (26 et 57%), pour de l’immatériel (18 et 62%), pour de l’immobilier (6 et 75%); il y a lieu de noter le fort % de non recours.  

 

Pourtant ils ont été plus nombreux à avoir nécessité un besoin de financement au cours des 12 derniers mois et au-delà (81% au total) : 65% pour un équipement (76 à 79% pour les CA supérieur à 300K€), 43% pour résoudre des problèmes de trésorerie (concerne toutes les activités et toutes taille d’effectif et CA), 38% de l’immatériel (concerne toutes les activités et toutes taille et CA) et 25% de l’immobilier.  

 

60% ont monté seuls leur dossier de financement (72% en Ile-de-France, 71% dans le BTP),  35% avec leur expert-comptable (42% dans les services, 26% en Ile-de-France) et 5% avec un conseil autre. 

 

 

  73% ont sollicité un financement externe : 65% ont sollicité un prêt bancaire M ou LT (56% en Ile-de-France et 71% pour les plus gros CA), 7% un crédit CT , 4% des amis et 1% du crowdfunding et 48% un financement  interne (59% en Ile-de-France, 38% pour les plus gros CA): 29% via l’autofinancement sur les réserves de l’entreprise (39% en Ile-de-France), 21% par un apport en fonds propres et 1% par cession d’actifs.  

 

Pour 87% (relatif aux 53% demandeurs de prêt), le prêt a été accordé en totalité (mais seulement 75% en Ile-de-France et 95% pour le plus gros CA), pour 5% un accord partiel (13% en Ile-de-France), pour 5% un refus et dans 3% des cas l’entreprise a abandonné. La banque a demandé des garanties dans 36% des cas (44% pour les plus petits CA): pour 20% une garantie personnelle, pour 8% celle d’une autre personne, pour 7% sur le bien à financer, pour 3% un organisme de caution.

Noter la situation toujours défavorable de l’Ile-de-France et des CA inférieur à 150 K€, alors qu’elle est très favorable aux entreprises avec au moins 500K€ de CA.

 

43% n’ont pas sollicité de prêt, pourquoi ? 62% d’entre eux ne voulaient pas faire appel au crédit bancaire; 24% parce que le montant était trop faible ou 10% parce que non finançable à leur sens par le prêt 13% parce que les garanties étaient trop importantes; 12% parce qu’ils n’ont jamais monté de dossier de crédit dans le passé; 10% parce qu’ils ont anticipé un refus.  

 

Les problèmes de trésorerie : 93% disent en connaître l’origine, notamment les délais allongés de paiement des clients (59%, mais 84% dans le BTP et 75% pou les plus gros CA), les dépenses imprévues (34%, notamment 59% pour l’alimentation), des pertes (30% mais 39% pour l’Ile-de-France), les délais fournisseur raccourcis (24%, mais 31% pour la fabrication) et une rotation plus longue des stocks (14%, mais 20% pour les CA inférieurs à 150K€).

Les problèmes de trésorerie ont été résolus d’abord en recourant pour 36% à des facilités de caisse (47% en Ile-de-France et 42% pour les CA inférieurs à 150K€)  et 21% par une hausse des facilités de caisse (davantage le fait des 6-9 salariés 28% et des CA d’au moins 500K€ 27%), 31% en injectant de l’épargne (38% pour l’alimentation et 41% pour le bâtiment) et 30% par un prêt court terme (19% en Ile-de-France).

 

16% seulement des artisans déclarent que leur entreprise est cotée par la Banque de France (5% en connaissent la cotation); c’est davantage le cas du bâtiment (26%) et des entreprises de 6-9 salariés (25%), et des CA de plus de 500K€ (40%); alors que 36% savent qu’elles ne sont pas cotées et 48% ne le savent pas; parmi celles qui ne savent pas, on trouve davantage les activités de fabrication (62%), et les moins de 150K€ de CA (59%)