Les PME ont connu en 2015 la reprise


"La situation des PME en France en 2015", Banque de France, bulletin N° 207, octobre 2016

 Méthodologie : base des données, le fichier FIBEN Définition du terme PME dans cette étude : ce sont les entreprises de moins de 250 salariés, présentant un chiffre d’affaires annuel inférieur à 50M€ ou un total de bilan inférieur à 43M€; elles peuvent être mono‑unité légale ou se composer de plusieurs unités légales. Les PME observées intégreraient donc les microentreprises (au bénéfice réel), du moins celles dont le fichier Fiben détient des comptes sociaux ; il exclut les entreprises des activités finances et assurances.

 

Les entreprises observées sont ainsi pour 64% des entreprises avec une seule entreprise (mais avec plusieurs établissements possible)  et 36% des entreprises en groupe (en moyenne 3,8 unités légales par unité multi-légale)  regroupant 58% des PME. Noter que les effectifs sont proportionnellement plus nombreux dans les unités mono-légales, alors que les capitaux propres sont plus conséquents dans les unités multi-légales.

 

Le taux de croissance du chiffre d’affaires a été de 1,7% en 2015 (4,5% dans les services aux entreprises, mais -0,9% dans la construction), ; ils étaient de 2,3% en 2012, 1,8 en 2013, 1,1 en 2014; ; noter que les taux de croissance de la valeur ajoutée ont été plus favorables en 2014 et 2015 (respectivement entre 2012 et 2015 : 2%, 1,6 , 1,9 et 2); 2013 a été l’année la plus difficile.

Cependant le rythme de croissance des besoins en financement d’exploitation (BFRE) ralentit (+ 2% en 2015, contre + 3,4% en 2014, mais après 0,4 en 2013). Les délais de paiement clients baissent d’une journée en 2015,(43 jours de chiffre d’affaires); les PME sont payées en moyenne 7 jours plus tôt qu’en 2007; mais les PME ont également raccourci les délais de règlement à destination de leurs propres fournisseurs (49 jours, contre 60 jours en 2007). Tous secteurs confondus, les délais de paiement des PME sont en moyenne plus courts que les ETI et les grandes entreprises.

 

Le dynamisme de la valeur ajoutée a permis de disposer d’un excédent brut d’exploitation (EBE) en progression de 2,4% en 2015, combiné avec un net ralentissement des impôts à la production qui baissent de 4,1% entre 2014 et 2015 (de 1,4% en 2014 mais hausse de 3,1 en 2013 et de 5,6 en 2012); par contre, les charges de personnel ont augmenté de 2,3% en 2015 (après +2 en 2014, +1,9 en 2013, et +3,8 en 2012), toutefois partiellement  contenues notamment par les effets du CICE.

 

Le poids des charges sociales dans le coût total du travail après avoir atteint un point haut à 38,7% en 2012 pour l’ensemble des PME, atteint 36,2% en 2015. Le taux de marge (rapport de l’EBE sur la VA) reste stable entre 2014 et 2015 et s’établit à 21,6%.

 

La rentabilité économique (excédent net d’exploitation comparé à l’actif économique constitué du besoin en fonds de roulement d’exploitation et des actifs corporels et incorporels exploités), est restée stable en 2015 (7,3% contre 7,4 en 2014).

 

la rentabilité des capitaux investis (rapport entre  la capacité d’autofinancement et les capitaux propres) ou rentabilité financière, reste également stable à 8,8% (contre 8,9 en 2014); elle s’avère plus élevée pour les PME indépendantes que pour les PME constituées de plusieurs entités.

 

L’investissement se contracte de 6,8% en 2015, enregistrant une 4éme année consécutive de baisse (après -1,1% en 2014, -7,2 en 2013, -10,9 en 2012). Les 3/4 ont réalisé un investissement inférieur à 10% de leur valeur ajoutée en 2015 contre 13% un taux d’investissement dynamique, supérieur à 20%.

 

Fin 2015, la structure financière des PME se renforce encore avec des capitaux propres représentant désormais 42% des ressources mobilisées, avec une hausse de 6,7% par  apport à 2014; elle est liée à une progression de 7,6% du résultat net et à une baisse de la rémunération des actionnaires (un taux de dividendes de 59% en 2015 contre 64% en 2014).

 

Le financement bancaire  (à hauteur de 61%) se trouve à un niveau historiquement bas, avec une baisse de 1,7% des dettes supérieures à un an.