Le microcrédit permet une passerelle avec les banques ; il a permis le financement et l’accompagnement de 36 000 entreprises (principalement des créations) en 2011


"Baromètre de la Finance 2012", 3éme édition de Convergences 2015 et Le Monde Eco-Entreprise du 31 mai 2012

Chaque année, le Baromètre de la Microfinance présente les résultats d’un sondage exclusif sur l’opinion des Français sur la microfinance (sondage Ipsos/Logica Business Consulting réalisé en mars 2012 auprès d’un échantillon représentatif de 1006 personnes)

 

Le microcrédit est apparu en France en 1989 avec la création de l’Adie, opérant dans un environnement économique et financier très différent de celui qui prévaut dans les pays en développement (en France, 1% seulement de la population n’a accès à aucun compte bancaire et les services d’épargne sont assez bien développés) ; c’est donc principalement l’accès au crédit (microcrédit personnel, microcrédit professionnel, mais aussi micro-assurance) qui peut aujourd’hui encore se révéler difficile, d’où le fait en France que le microcrédit est conçu comme une passerelle vers le secteur bancaire et reste étroitement lié aux banques.

 

Pour mieux approcher ces réalités, la Banque de France a lancé fin 2011 un vaste chantier statistique visant à répondre aux obligations légales de reporting des acteurs de la microfinance et à collecter régulièrement des données quantitatives exhaustives sur les microcrédits personnels et professionnels auprès des acteurs bancaires et extrabancaires.

 

Les montants consacrés par les investisseurs français à la microfinance ont progressé de 33% en 2011 (772M€), avec 616 000 épargnants et 563 000 emprunteurs.

 

Plusieurs acteurs en France se partagent la distribution du microcrédit professionnel, en ce qui concerne les aides à la création d’entreprise (par microcrédit on entend un prêt bancaire ou extra-bancaire, inférieur à 25 000€, assorti obligatoirement d’un d’accompagnement) :

– L’Adie dont la cible est le porteur de projet de moins de 5000 euros, souvent titulaire de minima sociaux.

– France Initiative : microcrédit « à caractère de fonds propres » qui s’adresse à des projets de taille plus importante. Il permet, en complément du microcrédit accordé sous forme de prêt d’honneur à taux zéro par l’association, de contracter un prêt bancaire.

Il en est de même pour Réseau Entreprendre qui accompagne des projets à fort potentiel de développement.

– France Active garantie un prêt bancaire et accompagne via une des 40 associations locales du réseau.

Par ailleurs, l’Etat et la Caisse des Dépôts ont mis en place en 2009 le dispositif NACRE ; ce dispositif accompagne les projets, de leur élaboration à leur développement à trois ans ; il inclut l’octroi desmicrocrédits sous forme de prêts d’honneur d’un montant maximum de 10 000 euros et vise les publics éloignés de l’emploi.

 

En 2011, l’ensemble des dispositifs de microcrédit a permis la création de 36 065 entreprises.

 

Les bénéficiaires de l’Adie, France Active et France Initiative sont à 62% des hommes ; 22% ont moins de 30 ans et 18%, 50 ans et plus. 43% ont un niveau de formation au moins égal au bac et 22% pas de diplôme ou le niveau CEP. 65% étaient chômeurs, 18% indépendants et 13% salariés. La pérennité de leurs entreprises à 3 ans est plus forte que pour l’ensemble des créateurs (75% contre 66).

 

Depuis 2010, on assiste à une nette progression de la notoriété de la microfinance en France. 84% des personnes interrogées ont déjà entendu parler du microcrédit en 2012 et plus d’un tiers d’entre elles savent précisément de quoi il s’agit. 70% des personnes interrogées sont d’accord avec l’idée que le microcrédit donne aux bénéficiaires les moyens de subvenir eux-mêmes à leurs besoins et qu’il constitue une solution innovante pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion dans le monde. Par ailleurs, environ 55% des personnes interrogées n’adhèrent pas aux critiques formulées sur le niveau des taux d’intérêt des microcrédits et les risques d’insolvabilité des débiteurs.

 

Les Français qui décident de s’engager financièrement pour aider les populations pauvres privilégient toujours deux solutions, dans des proportions équivalentes aux années passées. 39% d’entre eux préfèrent investir dans un produit d’épargne solidaire, tandis que 41% privilégient le don à un organisme luttant contre la précarité. Seules 20% des personnes interrogées préfèrent prêter une somme d’argent à un organisme ayant vocation à proposer des microcrédits.