70 % des salariés sortis d’un contrat aidé du secteur marchand en 2010 sont en emploi 6 mois après ; ils sont 39% pour le secteur non marchand.


« Le devenir à six mois des personnes sorties de contrat aidé en 2010 : un retour à l’emploi plus fréquent pour les personnes formées durant le contrat », Dares Analyses N°066 octobre 2012

Sont concernés ici les contrats initiative emploi (CIE), les contrats insertion-revenu minimum d’activité (CI-RMA), les contrats d’accompagnement dans l’emploi (CAE), les contrats d’avenir (CAV) et les contrats uniques d’insertion (CUI-CI, CUI-CAE).

 

362 000 jeunes bénéficiant d’un contrat aidé sont sortis du dispositif en 2010 ; au global, ceux appartenant au secteur marchand sont 70% à avoir trouvé un emploi (60% un emploi durable), alors qu’ils ne sont que 39% dans le secteur non marchand (dont 25% un emploi durable) ; 25% des bénéficiaires du secteur marchand sont au chômage, contre 52% pour le secteur non marchand. Près de la moitié des sortants restent en effet chez leur employeur, les chances de rester en poste étant supérieures lorsque le contrat est un contrat à durée indéterminée.

 

Le taux de retour à l’emploi est plus favorable pour le secteur marchand, si l’on ne prend en compte que ceux étant arrivés au bout de leur contrat (76% ont retrouvé un emploi dont 68% un emploi durable) ; ceux sortis de façon précoce, ont toutefois un retour durable à l’emploi de 40%.

 

Les bénéficiaires du secteur non marchand ont un taux plus faible de retour à l’emploi (39% dont durable 25%) ; les salariés de ce secteur étaient de fait plus éloignés de l’emploi que ceux recrutés dans le secteur marchand.

Noter que les bénéficiaires du secteur non marchand, sortis du dispositif de façon précoce, ont de meilleurs taux de retour à l’emploi durable que ceux qui sont allés au bout de leur contrat (35% contre 22); ces derniers rompent fréquemment parce qu’ils ont une meilleure opportunité d’emploi, du fait notamment qu’ils sont plus diplômés que ceux arrivés au terme de leur contrat (45% des sortants précoces ont au moins le niveau Bac, contre 34 % des sortants à terme).

 

Nbre de contrats aidés

Contrats arrivés

à terme

Sorties précoce

Ensemble

Emploi

Dont emploi durable

% de sorties

Emploi

Dont emploi durable

Emploi

Dont emploi durable

Chômage

Autre

Secteur marchand

133 410

76,5

67,8

31,7

54,3

39,9

70,1

59,8

25,3

4,6

Secteur non marchand

228 773

36,4

22,4

20,4

49,2

35,2

38,8

24,8

52,4

4,6

Les bénéficiaires du secteur marchand viennent, selon le type de contrat aidé, pour 33 à 43% d’entreprises de moins de 10 salariés et pour 43 à 49% d’entreprises de plus de 10 salariés ; 80% environ sont à plein temps et 58 à 84% en CDI.

 

En ce qui concerne le secteur non marchand, 21 à 26% étaient dans une association, 20 à 22% dans un établissement public, 19 à 23% dans une collectivité locale et 21 à 29% dans une entreprise privée ; 53 à 57% y étaient à plein temps et 59 à 63% en CDD.

 

Le niveau de formation est la caractéristique la plus discriminante pour retrouver un emploi durable, notamment pour ceux issus du secteur non marchand ;  en ce qui concerne le sexe et l’âge, on se trouve très proche de la moyenne :

 

Niveau de formation

Situation initiale difficile

Ensemble

 

Inférieur au CAP

BEP, CAP

Bac

<bac

Minima social

Plus de 2 ans de chômage

Secteur marchand

53,1

56,9

62,1

68,5

49,4

56,7

59,8

Secteur non marchand

16,0

22,8

29,3

37,4

17,5

20,5

24,8

Les salariés sortis de contrat aidé déclarent beaucoup moins souvent avoir suivi des formations durant leur contrat que n’en font état leurs employeurs lors de l’embauche : 20% des bénéficiaires du secteur privé disent avoir suivi une formation, alors que les employeurs affichent 55% ; même chose pour les secteurs non marchand (33 et 79%), toutefois plus enclin à former.

 

Les salariés ayant suivi une formation pendant leur contrat aidé sont plus souvent en emploi à l’issue de ce contrat. Les formations effectivement suivies pendant le contrat sont relativement longues : d’après les déclarations des sortants de 2010, les trois quarts ont duré plus de 10 heures et près du tiers, plus de 35 heures. Elles se sont focalisées sur deux axes, l’adaptation au poste de travail (marchand, 59 et non marchand 38)et l’acquisition de nouvelles compétences (42 et 41).

 

Les employeurs disent avoir pratiqué le tutorat (34 et 62%), alors que les bénéficiaires de l’aide sont plus modestes dans leur réponse (18 et 35).

Plus souvent accompagnés en interne, les bénéficiaires de contrats aidés du secteur non marchand déclarent également plus fréquemment avoir été suivis par une personne extérieure à leur employeur (conseiller de Pôle emploi, référent RSA, conseiller de mission locale…) : c’est le cas de 35% d’entre eux contre 17% des bénéficiaires de contrats aidés du secteur marchand. Les personnes passées par un contrat réservé aux bénéficiaires de minima sociaux sont celles qui ont le plus souvent été accompagnées en externe (entre 37 et 44%).

 

Les salariés bénéficiaires estiment globalement que leur situation est meilleure qu’avant ; peu expriment le fait qu’elle soit moins bonne :

 

Emploi

Formation

Chômage

Inactivité

Meilleure

56

41

14

16

Identique

36

47

62

54

Moins bonne

8

12

24

29

Ils estiment que leur passage leur a permis, notamment pour ceux du secteur non marchand :

 

Secteur marchand

Secteur non marchand

Ensemble

Acquisition d’expérience professionnelle et de compétences

63

79

73

Se sentir utile, reprendre confiance

57

78

70

Amélioration de sa situation financière

62

69

67

Y voir plus clair sur son avenir professionnel

43

52

51

S’est fait des relations utiles pour trouver un emploi

30

38

35