27% des entreprises artisanales ont fait une demande de prêt; 86% ont obtenu satisfaction


"Mobilisation accrue par les artisans de leurs sources de financement ", DGE le 4 pages N°70, mai 2017

Méthodologie : enquête réalisée par la DGE et l’Institut supérieur des métiers (ISM) au mois de novembre 2016 sur les pratiques et les besoins de financement des entreprises artisanales au cours des 12 derniers mois. L’enquête porte sur 1 600 entreprises artisanales de France métropolitaine de moins de 20 salariés, hors micro-entrepreneurs. 85% sont des TPE (entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur à 2M€)  

 

70,5% des artisans estiment leur situation financière saine en 2016 (69,5 % des artisans dont l’entreprise a plus de trois ans).

 

Plus l’entreprise est de grande taille, meilleur est le jugement sur sa situation financière :  64% des entreprises artisanales sans salarié jugent saine leur situation financière contre respectivement 79% et 81% des entreprises artisanales de 1 à 9 salariés et de 10 à 19 salariés.

Globalement, la perception de leur situation financière est comparable à celle de 2013 (71%), mais celle-ci se dégrade pour les entreprises sans salarié (67,5% d’opinion positive en 2013 contre 62% en 2016).  

 

En 2016, 27% des entreprises artisanales de moins de 20 salariés (hors autoentrepreneurs) ont fait au moins une demande de prêt bancaire, dont parmi ces demandeurs 15% plusieurs prêts bancaires.

Les entreprises de 10 à 19 salariés et celles d’ancienneté inférieure à trois ans se distinguent par une demande de prêt bancaire plus fréquente (respectivement 48% et 36%) à avoir sollicité au moins un prêt bancaire en 2016.  

 

Les principales raisons des demandes de prêt bancaire sont l’achat d’équipements nouveaux (40%), l’achat d’un véhicule professionnel (24%) et la trésorerie (21%).

Le recours à l’emprunt augmente avec la taille (de 17% des entreprises sans salarié à 48% pour les 10-19 salariés); comparés à 2013, le recours est nettement plus fréquent quelque soit la taille, y compris en trésorerie (30% avaient en 2016 des difficultés de trésorerie contre 21% en 2013); pour 40% ces problèmes sont permanents; les entreprises sans salarié sont particulièrement touchées (33% vs 21% en 2013), contre respectivement 26% et 20% des entreprises de 1 à 9 salariés et de 10 à 19 salariés. Les secteurs du bâtiment et de la fabrication sont également fortement concernés par la hausse de ces difficultés.

 

Ces problèmes affectent les projets d’investissement; en effet, plus de la moitié ayant des difficultés de trésorerie ont abandonné ou reporté de tels projets en 2016 contre 18% de celles ne rencontrant pas ce type de difficultés;

Par contre, le recours est assez proche au regard des activités (de 23 à 29%), mais en progression entre 2013 et 2016 :

82% des demandes de prêt bancaire ont été acceptées totalement et 4,4% partiellement; 10,6% des demandes ont été refusées totalement (4,8% pour les crédits d’investissement). Les entreprises artisanales sans salarié, celles du bâtiment et de moins de trois ans essuient plus fréquemment un refus (respectivement 15%, 13% et 12,5% des demandes).

Les difficultés de trésorerie entraînent aussi plus de refus de prêt des banques : en 2016, 31% des demandes de prêt pour des problèmes de trésorerie ont été rejetées contre seulement 4,8% des demandes de prêt d’investissement. 83% des artisans dont la demande de prêt a été rejetée rencontrent des difficultés de trésorerie.  

 

Le fait d’avoir des crédits en cours de remboursement a un impact positif :  2% des artisans ayant déjà des crédits professionnels en cours de remboursement ont eu leur demande de prêt bancaire refusée contre 17,5% des artisans n’ayant pas de crédits à rembourser.  

 

En 2016, 8,8% des entreprises artisanales ayant un projet à financer ont délibérément fait le choix de ne pas solliciter de prêt prévoyant un refus de leur banque; les difficultés de trésorerie affectent le comportement d’autocensure (15% des artisans rencontrant de tels problèmes se sont abstenus de demander un prêt bancaire pour financer des investissements contre 5,5% des autres artisans). D’autres raisons que les difficultés de trésorerie peuvent conduire les artisans à ne pas solliciter de prêt bancaire, même s’ils ont un projet à financer (principe de ne jamais demander de prêt bancaire, trésorerie suffisante pour financer eux-mêmes leurs projets, demande rédhibitoire de garanties par la banque…).  

 

En 2016, 3/4 des projets autofinancés étaient des achats d’équipements nouveaux ou des renouvellements d’équipements (hors achat de véhicule professionnel), soit parce que l’entreprise est dans une situation financière saine, soit parce qu’elle est trop en difficulté; la part des artisans ayant eu recours à l’autofinancement s’est accrue de 10 points de pourcentage entre 2013 et 2016.

Toutes les catégories d’entreprises artisanales sont concernées par cette augmentation; les entreprises du secteur de la fabrication et celles dont le dirigeant a moins de 30 ans sont les plus susceptibles de s’autofinancer (respectivement 44% et 57% vs 36% de l’ensemble des entreprises artisanales).