En 2022, les entreprises ont effectué 39Md€ de dépenses intérieures de R&D (DIRDE).


"L’activité de R&D selon les catégories d’entreprises en 2022", Ministère de le Recherche, SIES N°25-06, mars 2025

Méthodologie : les résultats sont issus de l’enquête obligatoire de l’UE sur les moyens consacrés à la R&D par les entreprises implantées en France. Les données sont collectées auprès d’environ 12 000 unités légales pour l’année 2022. Elle est exhaustive pour les unités légales dont la dernière DIRDE connue est supérieure à 0,6 M€ et échantillonnée au niveau régional et selon la branche principale de recherche pour les autres.

J’ai pu me tromper dans mes commentaires de l’étude sur la partie R&D et filiales, devant un texte qui ne permet pas de dégager ce qu’il faut comprendre. J’ai volontairement passé outre sur le texte pour m’attacher aux tableaux proposés.

 

L’étude permet d’approcher les dépenses de R&D tant par taille d’entreprises qu’au regard des entreprises exportatrices ou en filiale sous dépendance d’un groupe étranger.

⇒ Les types de R&D et les effectifs employés.

♦ En 2022, parmi les entreprises effectuant des travaux de recherche et développement en interne (DIRDE), 44% sont des MIC (microentreprises), 43% des PME, 12% des ETI et 2% des GE (grandes entreprises).

Les entreprises ont exécuté 39Md€ de dépenses intérieures de R&D (DIRDE), dont 7,4 Md€ pour les PME (19% de la DIRDE totale, intégrant les microentreprises soit 2,7Md€), alors que les PME représentent 87% des entreprises réalisant de la R&D en interne. Elles emploient 28% des personnels de R&D présents en entreprise. Les ETI ont une dépense proche des PME (dont MIC) avec 9,846Md€. Les GE réalisent 55,8% de ces dépenses.

 

♦ Les dépenses extérieures de recherche et développement (DERD) correspondent aux sous-traitances et collaborations. Elles sont principalement portées par les grandes entreprises, qui en réalisent 81%. Celles des PME ne s’élèvent qu’à 1,2 Md€ (9% de la DERD totale) et sont essentiellement le fait des PME hors microentreprises (1,1 Md€).

 

♦ En termes d’effectif, sur un total de 303 000 personnes participant à la R&D, 28% sont le fait de PME (dont 6,2 de MIC), 26% pour les ETI et 44,5% pour les GE ; noter que les chercheurs y sont en moyenne 70% de ces effectifs.

♦ Dépenses DIRDE termes de secteurs d’activité.

Si globalement l’industrie regroupe 71% des dépenses de DIRDE du fait des ETI (64,5% de leurs dépenses) et des grandes entreprises (87,1%), les services (28,6% des dépenses totales) sont bien plus le fait des microentreprises (74,2% de leurs dépenses) et des PME (64,5%).

⇒ Les entreprises exportatrices.

♦ L’activité de R&D est plus développée chez les entreprises exportatrices  : 54% des PME ayant une activité interne de R&D, dont 30,5% chez les MIC, 66% au sein des PME hors micro. Elles ont en moyenne un niveau de DIRDE (4,1 M€) et un effectif dédié à la R&D (30,3 ETP) plus importants que celles qui n’exportent pas (0,4 M€ et 4,9 ETP). Cette présence à l’export se manifeste également par des niveaux plus importants de DERD à destination de l’étranger et de ressources en provenance de l’étranger.
Les PME exportatrices ont un chiffre d’affaires moyen 5,6 fois supérieur à celui des non exportatrices et des dépenses internes de R&D multipliées par 2.

 

♦ Mais leur intensité de recherche (ratio de la DIRDE sur son chiffre d’affaires) est en moyenne nettement moins importante : elles consacrent en moyenne 7,5% de leur chiffre d’affaires à des activités internes de R&D, contre 21,1% pour les PME non exportatrices. Cette différence s’explique en partie par la structure des PME non exportatrices, qui comptent une proportion plus élevée de microentreprises, notamment nouvellement créées.

L’intensité de recherche des PME exportatrices reste cependant bien supérieure à celle des ETI (1,8%) et des grandes entreprises (1,1%), qu’elles soient exportatrices ou non.

⇒ Des filiales de groupes étrangers très actives en R&D, notamment au sein des ETI.

♦ 9% des entreprises qui réalisent des travaux de R&D en interne en France sont une filiale de groupe de nationalité étrangère ; ce sont 5,6% au sein des PME (dont MIC), 32,6% au sein des ETI, où elles distancent les grandes entreprises (24,3%).

En termes d’effectifs, les ETI se distinguent avec 34,4% des effectifs consacrés à la R&D, le fait de filiales étrangères alors qu’ils ne sont que 27,3% pour les grandes entreprises et 9,9% pour les PME. Le poids en chercheur est par contre proche au sein des différentes tailles (entre 67 et 73%).

 

L’intensité de recherche des filiales de groupes étrangers ayant une activité de R&D (2%) est par contre supérieure à celle des entreprises françaises (1,3%).

♦ En termes de montants dévolus à la R&D par entreprise, ceux émanant de filiales sont nettement plus important pour les PME (1,340 million€ vs 0,471 pour les autres PME) et pour les ETI (7,364M€ vs 4,185), alors qu’ils sont nettement quasiment aussi importants pour les GE (60,918M€ vs 75,351).

Noter que la dépense extérieure de R&D des filiales françaises de groupes étrangers s’élève à 1,9 Md€ (14% de la DERD des entreprises ayant une activité interne de R&D en France)

⇒ Comment sont financées ces dépenses ?

♦ Les ressources externes financent 22% de la dépense totale de R&D, qu’elle soit interne ou sous traitée : 27% proviennent de l’étranger (entreprises ou organismes), 34% sont des financements publics et 39% sont des financements apportés par d’autres entreprises.

 

♦ Les financements publics constituent 55% du financement de la R&D dans les PME, provenant de ressources externes et financent 9% de leurs dépenses totales de R&D. Les PME ont reçu 818 M€ de financements publics pour leurs activités de R&D en 2022 ; ceux-ci correspondent pour l’essentiel à des crédits incitatifs émanant de ministères et d’organismes publics (88%), 7% provenant de collectivités territoriales et d’associations. Ce sont surtout les micro entreprises de recherche qui en bénéficient, car ces aides publiques financent 19% de leurs dépenses totales de R&D.

Pour les grandes entreprises (2 738 M€), il est de 8% et majoritairement le fait de financements liés à la défense (74%) et aux grands programmes technologiques (17%),comme le nucléaire ou la construction aéronautique par exemple.

Il est de 3% pour les ETI (388 M€).

Il est aussi plus intense pour les entreprises françaises (35%) que pour les filiales de groupes étrangers (24%)

A la lecture de l’étude, je ne perçois pas clairement l’impact du CIR et autres subventions relative à la recherche et suppose par ailleurs que les dépenses sont trés majoritairement à charge des entreprises (autofinancement, emprunt ?).

La région Île-de-France occupe une place prépondérante concentrant 41% de la DIRDE totale, soit 15,9Md€. Les 3 autres régions les plus actives en termes sont les régions Auvergne-Rhône-Alpes (17%), Occitanie (10%) et Paca (6%). 

Si les ETI représentent 25% des dépenses intérieures de R&D au niveau national, elles concentrent 44% de la DIRDE en région Grand Est et dans les Hauts-de-France, vs 20% de la DIRDE dans les régions Île-de-France et Occitanie. Au total, dans 7 des 13 régions, la part des ETI dans la DIRDE régionale est supérieure à leur poids au niveau national.

 

Pour en savoir davantage :  https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/sites/default/files/2025-03/ni-sies-2025-06-36492.pdf