De 2015 à 2018, près de 900 000 formations ont été suivies par les salariés du secteur privé dans le cadre du compte personnel de formation.


"Le compte personnel de formation en 2018 : 900 000 formations suivies par les salariés du secteur privé entre 2015 et 2018", Dares résultats N°009, février 2020

Le compte personnel de formation (CPF) a été créé lors de la réforme de la formation professionnelle de 2014. Il a pour objectif d’offrir un droit à la formation attaché à la personne et mobilisable tout au long de sa vie et de permettre ainsi aux salariés comme aux personnes en recherche d’emploi d’être davantage acteur de leur parcours professionnel.

Lors de la clôture du DIF, le 31 décembre 2014, l’employeur devait informer les salariés, par écrit et avant le 31 janvier 2015, du nombre d’heures figurant au solde du DIF. Les heures acquises au titre du DIF sont pérennes sous réserve que le titulaire les renseigne sur son espace personnel en ligne avant le 31 décembre 2020. Elles sont mobilisées en priorité lorsqu’une personne effectue une formation dans le cadre du CPF.

 

Les formations demandées sont focalisées sur les langues, l’informatique, les transports/logistique.

 

⇒ En 2018, le taux de recours au CPF atteint 1,7% chez les salariés du secteur privé. Les hommes accèdent presque autant que les femmes à la formation au titre du CPF (1,6% contre 1,8%). Les cadres et les professions intellectuelles supérieures y recourent plus fréquemment que les autres catégories socioprofessionnelles (2,7% contre 2,3 pour les employés, 1,1 pour les professions intermédiaires et 1 pour les ouvriers); cet écart tend à s’accroître.

 

Les jeunes salariés mobilisent moins leur CPF que les salariés de 25 ans et plus (0,9% contre 2,6%), malgré une augmentation de 0,4 à 0,9% entre 2016 et 2018.

57,5% des salariés du privé ayant mobilisé leur CPF en 2018 sont diplômés du supérieur (niveaux I, II et III) alors que les diplômés du supérieur ne représentent que 40,8% de ces salariés. du privé. En revanche, lorsque le CPF est mobilisé dans le cadre d’un CIF (14 000 cas) ou d’une formation longue, ce sont les salariés de niveau baccalauréat (IV) ou CAP-BEP (V) qui sont majoritaires (six sur dix).

 

⇒ Les formations pouvant être mobilisées dans le cadre du CPF doivent figurer sur une des listes de certifications éligibles; au 1er janvier 2018, près de 12 500 certifications sont proposées mais seules une petite partie d’entre elles sont mobilisées par les salariés du privé : les dix premières certifications couvrent 55% des entrées en formation :

*39% opérent une formation dans le domaine des langues vivantes, civilisations étrangères et régionales ; dans plus de 85% des cas, il s’agit d’une préparation aux tests de langues BULATS ou TOEIC. 59% des ingénieurs ou cadres,et 45% des techniciens ou agents de maîtrise suivent une formation dans ces domaines.

*12% utilisent leur CPF pour une formation dans le domaine de l’informatique, du traitement de l’information et des réseaux de transmission (66,4 % d’entre eux préparent la certification informatique TOSA et 14,5% la certification PCIE)

*11,7% des formations relève du domaine des transports, de la manutention et du magasinage (26% préparent au CAP à la conduite en sécurité et 23% au permis de conduire de catégorie B). Les ouvriers suivent principalement ces formations (41% des ouvriers non qualifiés et 32% des ouvriers qualifiés).

*8,7% sont relatives au développement des capacités d’orientation, d’insertion ou de réinsertion sociale et professionnelle (+5 points par rapport à 2016). Elles concernent principalement des bilans de compétences (62% des cas) ou l’accompagnement à la validation des acquis de l’expérience (VAE) (33%).

 

⇒ 12,8% des entrées en formation en 2018 ont pour objectif l’obtention d’une certification diplômante. Ces formations sont généralement beaucoup plus longues. 31,5% préparent une formation avec un niveau de formation, similaire à celui dont il disposait avant l’entrée en formation, alors que 50% souhaitent acquérir une formation avec un niveau plus élevé; il en est ainsi pour 60% des techniciens ou agents de maîtrise inscrits dans ce cadre, contre un employé ou un cadre sur deux et environ un tiers des ouvriers.  

 

⇒ Si sept formations sur dix se déroulent entièrement en présentiel, il est possible de suivre une formation à distance avec une présence obligatoire pour certains modules (formations mixtes) ou uniquement à distance. 68% des formations mixtes ou uniquement à distance concernent des formations en langues.

 

⇒ La durée des formations suivies diminue passant de 117 heures en moyenne en 2015 à 88 heures en 2018 (8 formations sur dix durent moins de 100 heures).

Les formations courtes, de moins de 100 heures, concernent principalement des certifications en langues (41%) et en informatique (14%); les bilans de compétences sont également de courte durée (24 heures en moyenne), tout comme les formations préparant à l’examen du permis de conduire de catégorie B (37 heures en moyenne).

La hausse de la part des formations courtes entraîne une diminution des heures consommées par les salariés du privé au titre de leur compte CPF (48 heures consommées en 2018, contre près de 51 heures en 2015)

A titre de comparaison, les formations suivies dans le cadre du DIF étaient nettement plus courtes (22 heures en 2010). 

 

⇒ Pour les salariés du privé, le financement des heures inscrites au compte CPF est assuré par les Opca, à qui on peut demander un abondement complémentaire (passant de 38,8% en 2015 à 36,9% en 2018); les formations longues en bénéficient plus souvent.

En 2018, seules 26,7% des entrées en formation de moins de 100 heures en bénéficient contre 74% des formations d’une durée égale ou supérieure à 100 heures.

En 2018, les Opca participent au financement de 55% des entrées en formation ayant nécessité un financement complémentaire et financent entièrement le reste à charge près de neuf fois sur dix; mais les employeurs sont 28,5% à compléter et les salariés 13,6% (8,3% en 2015); dans ce dernier cas, Il s’agit le plus souvent de formations courtes tels que le permis de conduire (19%) ou un bilan de compétences (12,4%).

 

Pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/dares_resultats_compte_personnel_formation_2018.pdf