Intégrer l’entrepreneuriat dans la formation comme un atout, et une nouvelle façon d’approcher l’enseignement et la pédagogie


Chapitre consacré à l'entrepreneuriat du livre de Francis Bécard « Le groupe ESC Troyes et le droit à l'expérimentation», coédité par L'Etudiant mars 2013, extraits

 « L’entrepreneuriat nécessite de la créativité, du courage et des échanges. Malheureusement, ni notre système scolaire ni notre enseignement supérieur ne mettent suffisamment l’accent sur ces trois valeurs cardinales…”

 

Les nouvelles technologies sollicitent les jeunes en permanence ; les jeux vidéo, les réseaux sociaux, leurs loisirs reposent sur leur initiative mais ils ne sont pas acteurs de leur formation ni de leur orientation. Réorienter la pédagogie vers l’entrepreneuriat permet de lutter contre ces maux. Les étudiants se prennent en main. Ils dirigent leur énergie vers un projet personnel et retrouvent le sens de l’enseignement en l’appliquant dans leur quotidien….L’élève doit être acteur de sa formation. Il doit être mis en situation d’action. Il faut réintégrer des éléments concrets au processus d’apprentissage.

 

Le gouvernement a, depuis longtemps, favorisé l’émergence de sportifs de haut niveau en travaillant avec les fédérations autour de la filière sport-études. Nous souhaitons diffuser ce genre d’initiative avec un parcours entrepreneur-études pour des jeunes présentant des potentialités pour l’entrepreneuriat….L’étudiant ne bénéficie, la plupart du temps, pas des mêmes droits que ses camarades stagiaires (gratifications, protection sociale, avantages en nature).

L’entrepreneuriat n’est pas encouragé car il n’existe pas de statut national d’étudiant entrepreneur. Les établissements gèrent ces situations au cas par cas, à leur niveau, ce qui contribue à la marginalisation de l’entrepreneuriat. La création d’un statut spécifique plus protecteur pour les étudiants entrepreneurs permettrait d’inciter à la création d’entreprise et donnerait à l’entrepreneuriat un cadre réglementaire prédéfini.

 

Accroître l’apprentissage de l’autonomie et du discernement…Un bon parcours scolaire ne garantit plus un emploi. Un jeune doit s’investir dans sa formation pour trouver la voie qui lui correspond et dans laquelle il pourra percer. On ne peut pas appliquer des schémas généraux à des destins individuels. Chacun doit reprendre une maîtrise de son parcours. Il s’agit d’un changement radical.

 

Chacun doit être actif dans son apprentissage, doit apprendre à chercher par lui-même, à travailler en groupe et à faire le tri des informations reçues. Le temps de valoriser le savoir à tout prix n’est plus. La capacité de fédérer, de tirer le meilleur d’un groupe, de savoir trouver et critiquer des informations constitue une qualité primordiale de nos jours. C’est maintenant à l’école et à l’enseignement supérieur d’inculquer ces valeurs.

 

Créer un cadre spécifique au titre d’enseignant en entrepreneuriat…Il existe une contradiction fondamentale à faire enseigner l’entrepreneuriat par des chercheurs. Le scientifique est dans le temps long, l’entrepreneur est dans l’urgence, tout au moins dans le court terme. Le docteur est dans la théorie, l’entrepreneur dans la pratique.