Février est proche de janvier en ce qui concerne l’évolution du travail.


"Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre pendant la crise sanitaire Covid-19", Dares, mars 2021

Source : la 12éme édition de l’enquête Acemo spéciale Covid, réalisée par la Dares avec l’appui de l’Insee, a interrogé les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé non agricole entre le 1er et le 12 mars 2021, sur leur situation et les conditions d’emploi de la main-d’œuvre en février 2021.

 

On n’observe guère d’éléments nouveaux au regard de janvier ; tout juste peut-on réajuster l’importance relative du télétravail (25% des salariés touchés dont 31% toute la semaine et 48% entre 2 et 4 jours par semaine).

⇒ Le niveau d’activité

En février, malgré un couvre-feu renforcé étendu à l’ensemble du territoire (depuis le 16 janvier) et la fermeture des centres commerciaux de plus de 20 000 m² (depuis le 31 janvier), l’activité reste stable par rapport au mois précédent : 61% des salariés travaillent dans une entreprise dont l’activité est restée inchangée malgré la crise (comme en janvier), 25% dans une  entreprise dont l’activité a diminué de moins de 50 % (stable), et 9% dans une entreprise à l’arrêt ou dont l’activité a été réduite de plus de 50% du fait de la crise (stable). Dans 5% des entreprises, l’activité a augmenté (comme le mois précédent).

 

Les arrêts et très fortes baisses d’activité sont toujours très concentrés dans les quelques secteurs soumis à des fermetures administratives : l’hébergement-restauration (61% d’arrêt ou de baisse de plus de 50%, après 66% en janvier), les services aux particuliers (32% du fait des arts, spectacles et activités récréatives) et le secteur des transports (14%, surtout dans les transports aérien et maritime). En raison des fermeture des centres commerciaux de plus de 20 000 m² le 31 janvier, les arrêts ou baisses de plus de 50% progressent dans le secteur du commerce (8 %, +4 points par rapport à janvier).

⇒ Les causes de difficulté

En février, la première cause de ces réductions d’activité demeure la perte de débouchés (57%, stable) ; cette cause progresse fortement dans le secteur des services aux entreprises (+ 8 points) ; autres causes ; les restrictions administratives (35%, stable), les difficultés d’approvisionnement.

Les entreprises déclarant que les mesures de protection sanitaire et d’adaptation de  l’organisation du travail ont un effet négatif sur les coûts et/ou la productivité sont un peu plus  nombreuses en mars par rapport au mois précédent (49%, + 2 points).

27% des salariés travaillent dans des entreprises où l’on dit ne rencontrer aucune de ces difficultés.

⇒ L’évolution des effectifs

Fin février, 15% des salariés sont employés par une entreprise dont les effectifs ont diminué du fait de la crise sanitaire, cette part est stable par rapport au mois de janvier (15%). Elle reste très élevée dans l’hébergement-restauration (39%) et diminue dans le commerce (14%, – 5 points).

Ces baisses d’effectifs passent majoritairement par des annulations ou reports d’embauches prévues (51%, après 49 fin janvier).

Les non-renouvellements de CDD, très fréquents en début de crise, sont en nette baisse ce mois-ci (39% après 48).

⇒ Chômage partiel, télétravail, formation

♦ Le recours au chômage partiel régresse légèrement, notamment dans les secteurs des transports et du commerce. 2,1 millions de salariés auraient effectivement été en activité partielle (soit 11% des salariés du privé) en février, après 2,3 millions en janvier, ce qui correspond à 1,2 million de salariés travaillant à plein temps sur le mois.

 

Les entreprises de moins de 20 salariés concentreraient 40% des effectifs en activité partielle (comme en janvier, 41%) ; les entreprises de 250 salariés ou plus en représenteraient 28% (proche de janvier 30%).

 

Le recours au chômage partiel est le plus souvent dû aux réductions des débouchés et des commandes (37% après 39 en janvier) ; les autres motifs de recours les plus fréquents sont les fermetures obligatoires (29%) et les absences de salariés en situation de fragilité (29%, en constante augmentation depuis le mois de novembre).

 

Dans les plus petites entreprises, le recours est dû dans plus de la moitié des cas aux restrictions administratives, alors que dans les entreprises de 500 salariés ou plus il est principalement causé par des réductions de débouchés et la présence de salariés vulnérables ou en situation de garde d’enfants.

 

♦ Le recours à la formation pour les salariés en chômage partiel progresse en février (19%, après 17 en janvier) ; il est en forte hausse ce mois-ci dans les secteurs de l’hébergement restauration et des services aux entreprises (+ 6 points).

 

♦ Télétravail : un peu plus d’un quart des salariés ont été au moins un jour en télétravail (stable depuis décembre). Ils sont toutefois de moins en moins nombreux à l’avoir été toute la semaine (31% d’entre eux ou 8% de l’ensemble des salariés, après 34% en janvier, 39% en décembre et 44% en novembre). Près d’un télétravailleur sur deux l’a été entre deux et quatre jours par semaine (48%, soit 12% des salariés), 14% un jour par semaine ou 4% des salariés) et 7% uniquement quelques jours dans le mois (soit 2% des salariés).

 

La présence sur site des télétravailleurs s’explique d’abord par la réalisation de tâches qui ne peuvent être effectuées à distance (88%) ; dans 40% des cas, il s’agit d’une demande du salarié de revenir sur site, très fréquent dans les activités financières et d’assurance (65%) et l’informatique-communication (61%) ; dans 27% des cas, la présence a aussi pour but de soutenir les collectifs de travail et de prévenir des situations d’isolement. Le retour sur site pour améliorer la productivité n’est lui évoqué que dans 9% des cas.

⇒ Début mars, les perspectives de reprise sont stables par rapport au mois précédent

35% des salariés sont employés par une entreprise qui n’est pas en mesure d’évaluer quand son activité reprendra, et 13% travaillent toujours dans une structure dont l’activité aurait été touchée de manière durable et devrait mettre plus d’un an pour revenir à la normale.
L’activité est déjà revenue à la normale dans seulement 5% des cas et devrait mettre entre trois mois et un an pour revenir à la normale dans 19% des cas. L’incertitude reste particulièrement élevée dans les activités financières et d’assurance ainsi que dans le commerce.

Les entreprises exportatrices (40% des salariés) manifestent une très grande incertitude : 70% ne savent pas dater le retour à la normale de leurs exportations. 

⇒ Le dépistage en entreprise est peu sollicité par les salariés

La stratégie nationale de lutte contre l’épidémie autorise depuis fin octobre les entreprises à proposer à leurs salariés volontaires des tests de dépistage rapides antigéniques. Les parts de salariés travaillant dans une entreprise qui en a déjà proposés ou envisage de le faire progressent légèrement par rapport au mois précédent (respectivement 12% et 11%, soit 2 points et 1 point de plus que début février).

 

Pour en savoir davantage : Synthèse de l’enquête Acemo Flash Covid-19 (insee.fr)