Le numérique est plutôt bien perçu par les salariés


"Mieux travailler à l'ére du numérique" Anact/Aract, TNS Sofres, juin 2016

Méthodologie : un sondage interrogeant 250 chefs d’entreprise ou DRH de 10 salariés et plus (78% de 10 à 49 salariés) et 1 003 salariés de 18 ans et plus (dont 36% du secteur public, mais sans connaître la taille des organismes ou entreprises d’appartenance) réalisé en ligne entre le 15 mars et le 1er avril

 

  87% des salariés et 93% des chefs d’entreprises se déclarent à l’aise avec l’usage des technologies numériques. 67% des salariés et 83% des chefs d’entreprise estiment que leur entreprise est avancée concernant l’usage des technologies numériques, même si 1 salarié sur 3 estime que son entreprise est en retard.  

 

Des évocations positives associées au numérique :

ce qu’évoque spontanément le terme « numérique » dans leur travail : les salariés sont centrés sur les outils; les termes les plus cités sont ordinateur, informatique, internet, tablette,  technologie. Les chefs d’entreprise sont surtout centrés sur les bénéfices du numérique (dématérialisation, rapidité, état d’esprit structurant), se montrant plus enthousiastes que les salariés.

60% des salariés (88% des chefs d’entreprise) estiment que ce terme évoque quelque chose de positif dans leur travail; pour 29% ce n’est ni positif, ni négatif; ce jugement diffère selon l’âge (55% positif pour les 50 ans et +, versus 68% chez les 18-24 ans); idem pour les PCS+ et les managers (70%), une constante que l’on retrouve tout au long de l’enquête.   Pour 57% des salariés c’est une opportunité pour eux, et pour 66% une opportunité pour leur entreprise (65% pour les PCS+);  cet optimisme est plus marqué que chez les chefs d’entreprise (72% pour les salariés et 83%, une opportunité pour l’entreprise).

Le numérique apporte de la simplification (51% pour les salariés et 65% pour les chefs d’entreprise), de la souplesse (25% versus 40), de la confiance (21%), de l’enthousiasme (15%), mais aussi de la méfiance (14%), du stress (9%), des difficultés (8%), de la pression (7%), ou encore de la menace (5%). Autre bémol, salariés et chefs d’entreprises sont plus partagés sur les conséquences du numérique sur l’avenir de l’emploi en France (seuls 46% des salariés et 52% des chefs d’entreprises sont optimistes sur ce point)  

 

85% des salariés estiment que l’usage des technologies numériques a eu un impact positif sur leur qualité de vie au travail (versus 90% pour les chefs d’entreprise à propos de leurs salariés); il contribue notamment à l’efficacité de l’organisation (49%), à la performance de l’entreprise (45%), à l’esprit d’innovation (44%), à la qualité du service clients (42%), à la communication interne (41%), à la coopération (35%). En ce qui concerne le salarié personnellement, 40% considèrent qu’il contribue favorablement à son autonomie, au développement de ses compétences (40%), aux conditions matérielles de son travail (40%), à la qualité et la quantité de l’information reçue (38%), voir à l’intérêt du travail (32%).  

 

Ceci étant, pour 40 à 50%  cela n’a rien changé, la dégradation de la situation étant peu citée (10 à 20%). Les propos sont moins enclins à exprimer une amélioration (autour de 20%) en ce qui concerne la concentration, l’ambiance au sein des équipes, les horaires, l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle et moins encore en ce qui concerne la pression, la charge de travail, les délais (25 à 30% une dégradation).

Comme les salariés, les dirigeants sont partagés sur ces différents points , notamment sur l’impact quant aux coopérations entre salariés (42% d’amélioration pour 36% de stabilité) et sur le dialogue social (60% de stabilité, pour 28% d’amélioration). Si 47% des chefs d’entreprise estiment que le numérique a eu des conséquences positives sur la possibilité des salariés à donner leur avis sur le management et participer aux prises de décision, seuls 27% des salariés soulignent cet impact positif du numérique.  

 

Que changer?

40% des salariés jugent prioritaires des formations spécifiques au numérique, 35% de développer le dialogue social (participation aux décisions, sondages internes) et 27% d’imposer et réglementer un droit à la déconnexion; les 18-34 ans attendent davantage que leurs aînés une évolution de l’environnement de travail, tandis que les 35 ans et + réclament plus fortement un droit à la déconnexion.

Pour les chefs d’entreprise, les formations spécifiques au numérique arrivent également en tête (38%), à égalité avec le développement du dialogue social, puis le développement de nouveaux modes de management de proximité (32%), et seulement 26% le droit à la déconnexion. Invités à se prononcer sur les acteurs les plus légitimes pour proposer des outils et transmettre des messages sur le sujet du numérique et des conditions de travail, 37% des salariés citent les entreprises, 27% les salariés et 21% l’Etat, alors que les chefs d’entreprise, plébiscitent beaucoup plus les entreprises (61%), loin devant celle de l’Etat (15%) ou des salariés (12%).