3 millions d’embauches envisagées en 2013, dont 54% en CDI.


"ENQUÊTE BESOINS EN MAIN-D’ŒUVRE : DE FORTES DIFFICULTÉS DE RECRUTEMENT EN 2023", Pôle Emploi, éclairages et synthèses, avril 2023

Méthodologie : l’enquête BMO 2023 a été réalisée entre octobre et décembre 2022 dans les 13 régions métropolitaines et 5 départements d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Mayotte).

Sur les 2 448 787 établissements entrant dans le champ de l’enquête, 1878 681 ont ainsi été interrogés, par voie postale, web ou téléphonique. Un dispositif spécifique permet d’interroger les plus grands groupes, afin de prendre en compte leur politique de recrutement centralisée. Au global, 423 918 réponses ont été collectées et exploitées pour la France entière, Les résultats ont ensuite été redressés.

 

Le nombre de projets de recrutement augmente dans les établissements de moins de 10 salariés (+4,9%), et diminue dans les autres tailles d’établissements.

 

Les employeurs anticipent une hausse sensible des difficultés de recrutement par rapport à 2022 (61% contre 58% en 2022). Cette hausse des difficultés concerne quasiment tous les secteurs d’activité. Elle concerne autant les petites structures (+3,4 points pour les établissements de moins de 10 salariés) que les établissements de plus de 200 salariés (+4,6 points).

⇒ Qui embaucheraient ?

♦ Au global

En 2023, les employeurs déclarent un volume d’intentions d’embauche de 3,04 millions, soit un volume équivalent à celui de 2022 (-0,2%). elles étaient 2,693 millions en 2019 et 1,613 million en 2013.

 

Le nombre moyen de projets par établissement recruteur augmente de 3,94 en 2022 à 4 en 2023. Le nombre de projets de recrutement augmente dans les établissements de moins de 10 salariés (+4,9%), et diminue dans les établissements de 10 à 49 salariés (-4,4%), de 50 à 199 salariés (-2,3%), et de plus de 200 salariés (-8,4%).

 

28% des 0-9 salariés ont l’intention d’embaucher en 2023, 55% des 10-49 salariés, 80% des 50-99 salariés, 89% des 200 salariés et plus. 

 

♦ Selon les activités

Avec 1,16 million de projets, en hausse de 1,8% entre 2022 et 2023, le secteur des services aux particuliers demeure le premier recruteur (38,3% des intentions d’embauche). Le secteur des HCR déclare des intentions d’embauches en augmentation de 8,3% par rapport à 2022. Le secteur de l’industrie affiche une légère progression des intentions d’embauche (+0,8%).

Les intentions d’embauche baissent dans les autres secteurs : -0,3% dans les services aux entreprises, -1,5% dans la construction, -3,1% dans le commerce (avec des différences entre le commerce et la réparation automobile qui envisage 10% d’embauches en plus par rapport à 2022, et le commerce de détail, qui affiche une baisse de 5,3% de ses intentions d’embauche), et -4,5% dans l’agriculture.

 

♦ Pourquoi faire ?

37% des projets de recrutement pour 2023 visent à faire face à un surcroît d’activité ponctuel, 30% le remplacement de salariés partis définitivement, 23%  les recrutements liés à une nouvelle activité et 9% à des remplacements suite à des absences ponctuelles de salariés.

 

♦ Avec quels types de contrats ?

En 2023, 54% des projets de recrutement anticipés correspondent à des CDI, une proportion identique à celle de l’année 2022, pour remplacer des salariés partis définitivement (les 2/3), ou pour répondre aux besoins d’une nouvelle activité.
À l’inverse, les CDD sont plus utilisés pour répondre à un surcroît d’activité (41%), ou à un remplacement pour absence ponctuelle (13%).

 

Les employeurs anticipent 2,20 millions de recrutements non saisonniers en 2023, en hausse de 2,6% par rapport à 2022, soit 55 600 projets alors que les projets de recrutement saisonniers ont baissé de 6,9%. 

⇒ Difficultés de recrutement

♦ Les raisons des difficultés de recrutement

-48% une rémunération trop faible, pas assez attractive (construction, HCR, services aux personnes),

-44% la concurrence d’autres entreprises (activités informatiques, activités spécialisées, scientifiques et techniques), 

-30% la technicité du poste proposé (Industrie, activités informatiques, activités financières et assurance, adm. publique, enseignement), 

-30% la pénibilité du travail, le risque du métier (HCR, santé et action sociale), 

-18% les horaires décalés ou trop importants (commerce de détail, HCR, transport et entreposage, santé et action sociale), 

-16% l’image de l’entreprise, du secteur ou du métier (santé et action sociale),

-14% la nature ou la durée du contrat (arts, spectacles, activités récréatives), 

-14% l’accès au lieu de travail (HCR, activités associatives, santé et action sociale).

 

♦ Les raisons des profils inadéquats des candidats

-63% le manque de motivation des candidats (HCR, ouvriers non qualifiés), 

-63% le manque d’expérience professionnelle,
-52% l’insuffisance de formation, de diplômes (activités associatives, santé et action sociale),
-49% le manque de compétences techniques (hors informatique),
-39% la présentation, le relationnel (commerce de détail, HCR), 

-30% l’éloignement géographique (activités associatives, services aux personnes),
-21% les difficultés à s’exprimer à l’écrit ou à l’oral (commerce de détail, activités immobilières), 

-16% des périodes de chômage importantes (HCR),

-14% le manque de compétences bureautiques et/ou informatiques (activités informatiques, activités immobilières).

⇒ Les solutions

Près de la moitié des employeurs rencontrant des difficultés de recrutement ont eu recours à des profils différents de ceux recherchés initialement.

 

♦ Pour résoudre les difficultés de recrutement rencontrées, 58% des établissements déclarent avoir fait appel à Pôle emploi et 56% ont formé des candidats venant de l’extérieur. 45% ont recouru à des profils de candidats différents, 45% ont formé des salariés déjà présents dans l’entreprise, 43% ont eu recours à des heures supplémentaires et 41% ont embauché moins que prévu ou ont différé une partie de leurs embauches ; les autres solutions mises en œuvre sont le recours à d’autres types de contrats (31%), ou la sous-traitance (17%).

 

♦ Par ailleurs, pour améliorer leurs chances de recruter, 36% déclarent avoir augmenté la rémunération proposée (48% pour ceux ayant rencontré des difficultés de recrutement contre 26% n’en ayant pas rencontré). 35% estiment également avoir amélioré leurs conditions de travail (40% pour ceux ayant rencontré des difficultés de recrutement contre 31% pour les autres).

 

Pour en savoir davantage : https://statistiques.pole-emploi.org/bmo