L’emploi dans les TPE, 20% du secteur marchand, surtout concentré dans les 3 à 9 salariés


"L’EMPLOI DANS LES TRES PETITES ENTREPRISES (TPE) ", Conseil d’orientation pour l’Emploi, juillet 2011

La note ne prend pas en compte les entreprises sans salarié, et les entreprises de l’agriculture/pêche/sylviculture pour s’attacher à décrire les salariés des TPE.

 

L’importance de l’emploi dans les TPE et son évolution :

En 2006, les TPE de 1 à 9 salariés sont 83% des entreprises employeur et 21% de l’emploi salarié marchand (entre 19 et 21% selon la source observée), chiffre qui ne comprend pas les non salariés évalués à 700 000 (elles seraient alors 25% de l’emploi marchand) ; les TPE pèsent autant en emplois salariés que les entreprises de plus de 5 000 salariés ; leur poids n’a par ailleurs pas changé depuis 1985, contrairement aux grandes entreprises (celles de plus de 1 000 salariés) :

Nbre de salariés

1 à 9

10 à 19

20 à 49

50 à 250

250 à 1 000

1 000 à 5 000

5 000 et plus

Total

2006

21

9

13

15

8

12

21

100

1985

22

9

15

18

10

10

17

100

Effectifs 2006 en milliers

3 300

1 450

2 000

2 350

1 250

1 900

3 300

15 550

 Selon les activités, le poids des salariés dans les TPE varie grandement (entre 6 et 45% de l’ensemble des salariés de l’activité) :

Activité

Proportion de salariés dans les TPE

Répartition des salariés

Dans les TPE

Dans l’ensemble des entreprises

Services aux personnes

45

7

3

Hébergement et restauration

38

11

6

Arts, spectacles, activités récréatives

36

3

2

Immobilier

35

3

1

Construction

34

16

9

Services aux entreprises, activités spécialisées, tech et scientifiques

25

10

8

Commerce de détail, gros, commerce/répar auto

24

23

19

Enseignement

21

2

2

Santé

15

3

4

Services aux entreprises, administratif et de soutien

13

4

6

Activités financières et d’assurance

12

3

5

Services aux entreprises, information et com

9

2

4

Industrie

9

10

22

Transports, entreposage

6

3

9

Total

20

100

100

       

 Constat est fait que les TPE créent davantage d’emploi que leur poids ne l’induit, lorsque la conjoncture est favorable, n’en détruisant qu’à hauteur de leur poids en période défavorable : ainsi entre 2005 et début 2008, les TPE ont contribué à environ 1/3 des emplois nets (36% dans la construction), alors qu’elles ne pèsent que 21% de l’emploi salarié ; à l’inverse, entre fin 2008 et 2009, elles n’ont contribué qu’à 21% de la création nette d’emploi.

 

Les caractéristiques des salariés des TPE

 

89% sont en CDI, les ¾ étant à plein temps ; la proportion de CDD y est toutefois plus importante que dans les entreprises de plus de 10 salariés, notamment du fait des contrats d’apprentissage bien plus nombreux (la moitié des CDD dans les TPE) ; les TPE emploient de fait 4 fois plus de salariés en alternance que les autres entreprises (6,8% contre 1,6) et 2 à 3 fois plus de salariés en contrat aidé hors alternance.

Le temps partiel se concentre sur les femmes (40% le sont contre 10% pour les hommes, contre 30 et 6% pour les autres entreprises).

Le recours à l’intérim est très faible : 2,5% des TPE (6% dans la construction, 4% dans l’industrie et 1,5% dans le commerce et les services) y font appel contre 1/3 pour les plus de 10 salariés en juin 2005 ; les TPE utilisatrices ont en moyenne sollicité 19 jours de travail en intérim.

 

Par contre la durée du travail est plus importante : 36,4hres en moyenne pour les salariés à temps complet en décembre 2009 contre 35,6hres pour les autres entreprises ; 27% des salariés des TPE ont une durée hebdomadaire supérieure à 39hres, contre 8% pour les plus de 10 salariés et 11% une durée comprise entre 36 et 39hres.

Une enquête de la Chambre de Métiers d’Alsace au 2éme trimestre 2011, montrait que 42% des entreprises artisanales avaient maintenu un horaire de 39hres ; mais prés des ¾ des dirigeants interrogés souhaitaient un retour aux 39hres. 41% mettent en avant que les 35hres se sont accompagnés d’un changement de mentalité des salariés,  22% la difficulté de compenser la baisse du nombre d’heures productives et 21% la baisse de compétitivité de l’entreprise. Toutefois pour 32% les 35hres ont permis une amélioration des conditions de travail, pour 27% une amélioration des relations avec les salariés et pour 23% une meilleure organisation du travail.

 

Les salaires nets (en 2008) sont par contre moins importants : 1 739€ en montant moyen mensuel, un écart qui augmente avec la taille des entreprises, mais qui s’explique aussi par des différences d’âge, de qualification et de secteur d’activité :

Nbre de salariés

1 à 9

10 à 19

20 à 49

50 à 99

100 à 249

250 à 499

500 et plus

Moyenne

Montant mensuel

1 739

1 916

1 998

2 041

2 065

2 141

2 283

2 069

Ecart aux TPE en %

 

10

15

17

19

23

31

19

De plus, 11,6% seulement des salariés des TPE bénéficient soit d’un intéressement, d’une participation, d’un PRR ou d’un PERCO contre 70,6% pour les plus de 10 salariés.

 

1 sal

2 sal

3-5 sal

6-9 sal

11-19 sal

Moyenne toute taille

%

36,4

32,1

23,7

18,0

11,3

9,8

24% sont concernés par la revalorisation du SMIC, contre 9% pour les 20 à 49  salariés, 6% pour les 100 à 500 salariés et 3% pour les plus de 500 salariés ; plus la TPE est petite, plus la revalorisation est fréquente :

Selon l’ACOSS en 2010, les TPE sont celles qui bénéficient le plus des politiques d’allégement de charges sociales : un taux d’exonération en 2010 de 10,9%, 5 points de plus que pour les autres entreprises.

 

0 à 9 sal

10-19 sal

20-249 sal

250 sal et plus

Total

Taux d’exonération

10,9

8,7

6,1

3,5

5,8

 Toutefois, selon l’ACOSS les taux d’impayés à 15 mois sont nettement plus importants pour les plus petites des TPE et décroit au fur et à mesure que la taille augmente

 

En termes de recrutement, l’utilisation du réseau de relations est beaucoup plus fréquente que pour les autres entreprises ; toutefois le recours à Pôle Emploi n’est pas négligeable en 2010 puisque 1,6 million d’offres ont été déposées par les TPE (surtout pour des contrats courts et souvent saisonniers) ; le rapport fait remarquer que Pôle Emploi est toutefois plus tourné vers les entreprises plus grandes, alors que les difficultés de recrutement sont plus grandes pour les TPE.

Par ailleurs les perspectives de carrière sont plus restreintes du fait de la petite taille, obligeant à changer d’employeur pour évoluer.