Le monoproduit, une tendance nouvelle ?


"Choux, éclairs, pavlovas... les pâtissiers cultivent le monoproduit ", Les Echos du 26 juin 2022

Qu’il s’agisse de restauration, de pâtisserie et bien d’autres produits, le monoproduit s’appuie sur un besoin d’authenticité, d’originalité et de qualité.

 

♦ En restauration, le concept du monoproduit est une tendance qui prend de l’ampleur depuis quelques années. Le principe est simple : proposer un même produit préparé sous toutes les formes possibles et imaginables, ce qui permet d’être créatif et pousse à se renouveler sans cesse pour proposer de nouvelles recettes ; “c’est une façon également de se démarquer dans la jungle de l’offre culinaire”.

 

Le burger revisité à la française fait également un tabac. Le succès rencontré par Big Fernand revendique le “fait maison”, qu’il s’agisse du pain sorti tout chaud des fours de leur boulangerie, des frites, découpées et épluchées sur place,  des sauces, et même de quelques boissons. Avec des recettes “exclusives” préparées par un cuisinier – encore “maison” – avec des viandes forcément d’origine française. Connaître la provenance des produits rassure la clientèle. Mais la force des cette niche du monoproduit vient surtout du fait qu’en amont, il est bien pensé et bien “marketé”. Sa réussite vient d’un concept bien rôdé, tout en se démarquant par une identité visuelle forte, un univers et une ambiance particuliers. La réussite passe aussi par une bonne communication sur les réseaux sociaux.

 

♦ Les précurseurs dans ce domaine, on les trouve dans le monde de la pâtisserie, notamment avec L’Éclair de Génie (3 boutiques à Paris et des franchises à l’étranger) une création qui le sort de sa “banalité” originelle pour gagner en noblesse et en goût (chantilly fraise,citron yuzu…).

 

Parmi les success stories, le merveilleux de Fred (46 boutiques, dont 17 à l’étranger ), les pavlovas de la Meringaie (2,5M€ de ventes avec une trentaine de personnes) ou les choux de Popelini (8.000 choux par jour aux 8 boutiques de la capitale et proche banlieue, 50 salariés, dont 22 pâtissiers), multiplient les boutiques.

 

Le concept : vendre un produit abordable dans une atmosphère de luxe. Il y a une vraie économie d’échelle avec une fabrication qui peut être automatisée et une seule expertise, or en pâtisserie, c’est la main d’œuvre qui pèse le plus cher, entre 35 à 40% du coût, la matière première ne représente que 20%. 

 

“Toutefois, le marketing et la communication ne feront pas de miracles, si on oublie l’essentiel, à savoir le goût et la qualité » ; et puis la réussite ne peut arriver que si elle est ancrée dans une habitude profonde de consommation.