L’industrie française a amélioré sa compétitivité en termes de prix


"L’industrie française a amélioré sa compétitivité-prix mais doit encore renforcer sa compétitivité hors prix ", Le 4 pages de la DGE N° 77, octobre 2017

En forte dégradation dans les années 2000, les facteurs de compétitivité-prix de l’industrie manufacturière française évoluent à présent plus favorablement.

 

Le coût horaire de la main-d’œuvre a fortement progressé dans l’industrie manufacturière française dans les années 2000 (+ 35,2%, soit en moyenne + 0,9 €/h par an), davantage qu’en Allemagne (+ 0,7 €/h par an) ou que dans l’ensemble de la zone euro (+ 0,7 €/h par an également). Largement inférieur au coût horaire allemand en 2000 (24,7 €/h, contre 27,6 €/h), le coût horaire français lui était supérieur en 2010 (33,4 €/h, contre 33,2 €/h), et plus encore en 2012 (35,7 €/h, contre 35,0 €/h); ce coût ralentit toutefois depuis 2012 (+ 0,5 €/h par an en moyenne); ce ralentissement s’inscrit dans un contexte de faible inflation des prix à la consommation et de mise en place de mesures (Pacte de responsabilité et solidarité et CICE).

 

La productivité horaire progresse en effet de 3% par an depuis 2000, plus rapidement qu’en Allemagne (+ 2,4% par an sur cette même période) ou que dans l’ensemble de la zone euro (+  2,5% par an). Malgré leur ralentissement depuis la crise, ces gains de productivité ont permis une légère diminution des coûts salariaux depuis 2000 (- 1,8%, contre + 3,3% en Allemagne et + 1,9% dans l’ensemble de la zone euro).

 

En tenant compte des consommations intermédiaires nécessaires à la fabrication de produits manufacturés, y compris les consommations importées, seulement 43% de la valeur de la production manufacturière correspondent à une valeur ajoutée issue de l’industrie manufacturière française. 33% proviennent d’importations, tandis que 15% rémunèrent des activités de services aux entreprises réalisées en France et 9% celles d’autres branches françaises.

Noter que la facture énergétique représentait en 2014, 7% de sa valeur ajoutée 

 

Enfin, la valeur de la production issue des activités de services aux entreprises réalisées en France rémunère pour 61% les salariés de ces activités. Ainsi, 9% de la valeur de la production manufacturière correspondent à des salaires versés par les secteurs des services aux entreprises. Le coût horaire du travail dans les services aux entreprises en France a évolué au même rythme que dans l’industrie manufacturière dans les années 2000, avant de décélérer à partir de 2010, atteignant désormais 36,1€/h en 2016; il demeure supérieur à la moyenne de la zone euro (28,8 €/h) et à celui observé en Allemagne (30,6 €/h).

 

Le taux de marge a augmenté de 4,6 points entre 2012 et 2016, dont + 3,3 points en 2015. Il se situe désormais à son niveau de 2001, à 36,9%, après avoir fortement baissé tout au long des années 2000 (- 5,8 points entre 2000 et 2010).

Le CICE a contribué à son augmentation à hauteur de + 1,2 point entre 2013 et 2015, tout comme l’amélioration de la conjoncture internationale : baisse du prix du pétrole avec-49% entre juillet 2014 et juillet 2017 et la dépréciation de l’euro par rapport au dollar avec -24% entre mars 2014 et son point bas de décembre 2016.

 

L’investissement a progressé en moyenne de 2,2% par an en volume entre 2013 et 2016, après avoir été atone durant une grande partie des années 2000 puis entre 2011 et 2013.

L’amélioration des taux de marge et des conditions de financement, la reprise de l’activité, la mesure de « suramortissement » des investissements instaurée en avril 2015 y ont grandement contribué.

Les investissements en machines et équipements ont toutefois diminué de 30% en volume entre 2000 et 2015 (contre – 1% en Allemagne); à l’inverse, l’investissement en R&D a augmenté de 49% en volume entre 2000 et 2015, bien plus qu’en Allemagne (+ 24%).