2017, une année favorable pour l’ensemble des PME


"PME : 66éme enquête de conjoncture", Bpifrance le Lab, janvier 2018

Méthodologie : 29 413 entreprises des secteurs marchands non agricoles, de 1 à moins de 250 salariés et réalisant moins de 50 M€ de chiffre d’affaires, ont été interrogées début novembre 2017. L’analyse porte sur les 4 286 premières réponses jugées complètes et fiables reçues avant le 5 décembre 2017.

 

64% des entreprises répondantes ont moins de 20 salariés (dont 40% de 1 à 9), 24% de 20 à 49 salariés, et 12% au-delà. 27% appartiennent à l’industrie et 27% aux services, 22% au commerce et 14% à la construction. 67% sont estimées non innovantes. 23% sont exportatrices (dont très exportatrices 10% parce que réalisant au moins 25% de son chiffre d’affaires à l’export).

 

Les indicateurs ou soldes d’opinions correspondent à des soldes de pourcentages d’opinions opposées : Indicateur en évolution = [x % « en hausse) – y % « en baisse »] x 100

Indicateur en niveau = [x % « bon/aisé » –y % « mauvais/difficile »] x 100

 

L’activité des PME s’est redressée pour la 4éme année consécutive, tirant derrière elle, embauches et investissements, dans quasiment tous les secteurs. Les perspectives d’évolution des carnets de commandes restent bonnes.

 

Le solde d’opinion sur l’évolution du chiffre d’affaires gagne 13 points en 1 an, à +26, tandis que celui de l’emploi gagne 8 points, à +17. Ces 2 indicateurs dépassent leur moyenne sur 20 ans et s’inscrivent à leur meilleur niveau depuis fin 2011, voire leur niveau d’avant crise pour l’emploi.

 

 

L’indicateur en solde d’opinion sur le niveau des carnets de commandes s’inscrit à +10, en progression de 19 points en 1 an. À court terme, ils devraient continuer d’augmenter au même rythme. La croissance du chiffre d’affaires est notamment portée par un rattrapage sur les TPE et les petites PME (ayant moins de 50 salariés).

Le rebond est particulièrement marqué dans la Construction (progression de 21 points de l’indicateur sur 1 an), le Tourisme (+26 points en 1 an) et le Commerce (+16 points), secteurs en retrait en fin d’année 2016.

De manière générale, la croissance 2017 du chiffre d’affaires s’est améliorée par rapport à 2016 quels que soient la taille, le caractère innovant ou non de l’entreprise, son activité à l’export et son secteur d’activité. Seul le secteur des Services aux particuliers marque le pas (le solde d’opinion sur l’évolution du chiffre d’affaires perd 9 points en 1 an).

Les PME innovantes ont toujours une progression de leur chiffre d’affaires supérieure à la moyenne (solde d’opinion à +38 contre +26 pour l’ensemble des PME).

 

 

En termes d’emploi, l’embellie est généralisée quels que soient le secteur d’activité, la taille, le caractère innovant des PME. Les embauches se sont nettement redressées dans le Tourisme et la Construction, secteurs où les PME étaient encore en difficulté l’année passée. De ces faits, de plus en plus d’entreprises rencontrent d’importantes difficultés de recrutement (38% après 31fin 2016). Les difficultés de recrutement sont les plus importantes dans l’Industrie (41%), les Transports et le Tourisme (44%), dépassant nettement le niveau de difficultés ressenti en 2007, avec pourtant un marché du travail plus tendu.

 

Les PME anticipent une poursuite de l’embellie pour 2018 ; l’indicateur prévisionnel d’activité s’inscrit à +31, au-dessus de sa moyenne de long terme (+18) et quasi à son niveau d’avant crise (+ 33). Il progresse de 9 points en 1 an ; quasi tous les secteurs d’activité anticipent une croissance du chiffre d’affaires. Les innovantes ont des anticipations de croissance très au-dessus de la moyenne (solde d’opinion à +49).

 

Les embauches devraient s’accélérer en 2018. L’indicateur prévisionnel de l’emploi progresse de 7 points en 1 an et s’établit à +21. Les effectifs sont prévus en augmentation dans tous les secteurs d’activité (plus fortement dans la Construction où l’indicateur gagne 18 points en 1 an). Ce renforcement est envisagé quels que soient la taille, le caractère innovant ou non de l’entreprise et son activité à l’export même si les entreprises de 10 salariés et plus, les innovantes et les exportatrices sont toujours en absolu les plus optimistes.

 

 

La situation de trésorerie s’est améliorée : (l’indicateur progresse de 8 points en 1 an) ; on retrouve le niveau d’avant crise, quelle que soit la taille. Les trésoreries sont jugées les plus souples dans les Services et le Commerce de gros ; elles reviennent à la normale dans le Tourisme et la Construction ; cette amélioration devrait se poursuivre à court terme pour l’ensemble des PME.

L’accès des PME au crédit de trésorerie au cours du 2e semestre 2017 est resté, aisé ; seules 16% disent avoir rencontré des difficultés pour obtenir les concours financiers à court terme souhaités. L’amélioration concerne tant les TPE (difficultés rencontrées pour 18 % de TPE après 22 % en novembre 2016) que les PME de 10 à 249 salariés (14 % contre 16 %).

 

Les difficultés d’accès au crédit à court terme demeurent bien que meilleures, supérieures à la moyenne dans la Construction (18% après 20% en mai 2017 et en novembre 2016), et le Tourisme (23% après 26% et 33%) ; à l’opposé, les difficultés sont plus rares dans le Commerce de gros, (stable à 13%) et les Services aux particuliers (11% après 15%).

 

L’accès au crédit à moyen et long terme s’est maintenu avec 7% des PME déclarant avoir rencontré des difficultés d’obtention de concours financiers à l’investissement, une proportion quasi stable depuis le 1er semestre 2016 (8%).

 

 

En 2017, 54% des PME ont investi (51% en 2016 et 50% en 2015). L’investissement progresse d’autant plus fortement que l’entreprise est exportatrice (+12) ou innovante (+13). Il a accéléré chez les PME de 10 à 250 salariés (+11 après + 9) tandis qu’il s’est stabilisé chez les TPE (indicateur à 0 après -1 en 2016).

La part moyenne de l’autofinancement des investissements a progressé de 3 points : 40% après 37% en 2016 (40% en 2015), en lien avec l’amélioration des résultats et de la capacité financière des PME.

 

Les 60% restant ont été financés par emprunt bancaire, pour l’essentiel à moyen terme (54% via crédit-bail mobilier et crédits bancaires de 2 à 7 ans ; 6% via crédit-bail immobilier et prêts bancaires de 8 ans et plus). Les investissements immobiliers (terrains, constructions, locaux existants, aménagements) représentent 1/3 des dépenses d’investissement, soit 5 points de plus qu’en 2016, principalement au détriment des investissements mobiliers (matériels, véhicules, équipements divers).

 

L’insuffisance de la rentabilité n’est plus mentionnée que par 41% des dirigeants, proportion en recul de 5 points par rapport à fin 2016. Même la concurrence ne représente plus que 38% des citations soit 5 points de moins en 1 an. Par contre, le principal frein cité reste toujours la faiblesse de la demande (pour 50% d’entre eux, 10 points de moins qu’en novembre 2016).

 

Fin 2017, 46% envisagent d’investir au cours du prochain exercice soit 2 points de plus qu’en 2016.