Création d’entreprises et sympathies politiques


"Le regard des Français sur la création d’entreprise", Ifop, le parisien Week-end et UbiSolutions, novembre 2018

Méthodologie : échantillon de 1 003 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, comprenant donc les dirigeants d’entreprise (en cours 7%) et les ex dirigeants (14%); la représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 30 au 31 octobre 2018. 

Rappelons que les marges d’erreur pour un échantillon de 1 000 personnes interrogées se situe entre 1,4 et 3,1 points.

Les sympathies politiques des répondants faisaient aussi partie de leurs caractéristiques, permettant ainsi d’appréhender leurs réponses autour de la création d’entreprise.

Pour simplifier cette approche, je n’ai retenu que les principaux partis politiques (ne prenant pas en compte le modem avec trop peu de répondants, et les “partisans” de Debout La France).

 

3 groupes émergent : les pro de la création d’entreprise, ceux qui se situent dans la moyenne et les moins favorables à la création d’entreprise.

 

⇒ Les moins favorables ; les partisans de la France Insoumise,ceux  du Rassemblement National et ceux qui n’ont pas manifesté de sympathie pour un parti politique

*les “partisans” de la France Insoumise sont ceux qui ont connu le moins de chefs d’entreprise (en activité 3% vs en moyenne 7, et ex chef d’entreprise 7% vs 14 en moyenne). Ce sont ceux aussi qui ont le moins envie de créer (29% vs 36, notamment de façon certaine 7% vs 13). Cela leur semble difficile de créer; paradoxalement le frein des charges est moins cité que pour les autres, tout comme la complexité administrative; ils sont plutôt moins au fait des aides aux créateurs. En résumé, ils semblent éloignés de la culture d’entreprise.

*le “partisans” du Rassemblement National, s’ils ont un bon score d’ex chef d’entreprise (18 vs 14 en moyenne), sont moins en activité (5%); par contre ils ont un score moyen en ce qui concerne l’envie de créer. Cela leur semble difficile de créer. Le poids des charges est un frein plus important que pour les autres, tout comme la difficulté d’obtenir un prêt bancaire. Ils connaissent plutôt bien les aides aux chômeurs et moins les autres aides financières.

*Ceux qui n’ont pas déclaré une sympathie pour un parti politique se situent entre les partisans de la France Insoumise et ceux du Rassemblement National.

 

⇒ Ceux qui se situent dans la moyenne sont de façon un peu surprenante les “partisans” du PS et des Républicains.

Noter qu’ils leur semblent plus facile de créer qu’en moyenne (34 et 29% vs 24).

Les “partisans” des Républicains mettent davantage en avant la complexité de démarches et la difficulté d’obtention du prêt bancaire, et nettement moins le risque d’échec, le temps de travail au regard de la rentabilité ou le manque de maitrise de gestion, alors que ceux du PS craignent plus le risque d’échec, la complexité administrative et le manque de maitrise de la gestion. Les uns et les autres connaissent plutôt bien les aides à la création. Doit-on voir une différence de culture entrepreneuriale plus affinée chez les Républicains ?

 

⇒ Ceux qui sont les plus “partisans” de la création d’entreprise, les “partisans” de LRM mais aussi de façon paradoxale les Verts :

*Ils ont été ou sont encore plus souvent chefs d’entreprise (au global 26 et 34% pour les Verts vs 21 en moyenne). Ils ont plus souvent envie de créer (les 2 groupes 43% vs en moyenne 36 et certainement 19 et 21 vs en moyenne 13). la création est facile pour 37 et 38% vs en moyenne 24.

*Le frein plus fréquent qu’en moyenne est la rentabilité insuffisante au regard du temps passé (23, 25 vs 15) et moins de regret d’aides publiques insuffisantes (8, 9 vs 14).

*Ils connaissent plutôt bien les aides, financières notamment pour les LRM, et plutôt liées au chômage pour les Verts.