3,1 millions d’indépendants.


"Les indépendants : le rebond amorcé dans les années 2000 se poursuit en 2016 " Insee Première N°1768, août 2019

Sources : le recensement de la population mesuré à partir des personnes en emploi ayant déclaré ce statut dans le questionnaire. Les résultats diffèrent de ceux fournis par les sources administratives du fait de différences de concepts, de champs et de méthodes. Et la base non-salariés issue de deux sources administratives, l’Acoss et la MSA.

Définition : la population des travailleurs indépendants est définie par l’absence de lien de subordination juridique envers un employeur, comme dans le droit du travail. Elle recouvre essentiellement des indépendants non salariés (entrepreneurs individuels, gérants majoritaires de société, micro-entrepreneurs) ainsi que des indépendants assimilés salariés (dirigeants salariés d’entreprise et gérants minoritaires de société).

 

Une des rares études qui intègre l’agriculture. Le recours à 2 concepts différents (indépendant et non-salarié) rend toutefois la compréhension difficile. 

 

Si leur nombre est important, la diversité de leur situation (autoentrepreneurs, entrepreneurs individuels non autoentrepreneurs, gérants pour certain type de société) manifeste un monde complexe où entrepreneuriat, emploi de subsistance, quasi-salariat, choix du statut pour des raisons fiscales, se conjuguent.

⇒ 2 concepts différents :

En 2016 en France hors Mayotte, 3,1 millions d’actifs en emploi (12% d’entre eux) sont des indépendants.

Toujours selon les estimations de l’Insee, le nombre de non-salariés en 2017 est de 2,872 millions dont 14% en agriculture, 5% dans “l’industrie”, 11% la construction, 50,2% dans le tertiaire marchand (commerce et services), 20% dans le tertiaire non marchand (essentiellement des libéraux); parmi ces derniers les autoentrepreneurs sont de l’ordre de 1 million.

 

L’évolution du nombre d’indépendants fait apparaitre une régression au regard de 1975 (indice 100 en 1975 et 72 en 2016), mais toutefois une reprise de leur nombre à partir de 2000 (indice 58 en 2000 au regard de 1975); la reprise tient à l’introduction des autoentrepreneurs :

⇒ Quelques caractéristiques des non-salariés

♦ Fin 2016 en termes de non-salarié, les femmes sont 48% des libéraux, 41% des autoentrepreneurs et seulement 25% des autres entreprises individuelles.

♦ Par ailleurs, les autoentrepreneurs sont plus jeunes (31% ont moins de 35 ans vs 19 pour les libéraux et 13 pour les autres entreprises individuelles) et moins souvent plus âgés (31% 50 ans et plus vs 46% pour les entrepreneurs individuels autres et 44 pour les libéraux).

♦ En termes d’activités, les libéraux se focalisent dans le secteur santé (56%) et celui des services aux entreprises (32%), alors que 62% des autoentrepreneurs se concentrent dans les services (35% dans les services aux particuliers et la santé, et 27% dans ceux aux entreprises); pour leur part les entreprises individuelles autres sont davantage réparties (29% dans les services, 27 dans l’agriculture, 24 dans la construction/industrie/transports et 20 dans le commerce).

♦ Toujours en termes de non-salarié fin 2016, 94% des professions libérales sont en activité principale non-salariale (dont 7% principalement non-salariale) et 6% principalement salariale. 95% des indépendants classiques sont en activité principale non-salariale (dont 2% principalement non-salariale) et 5% en activité principale salariale.

♦ Leurs revenus mensuels nets (hors revenus nuls) différent en valeur médiane : 267€ pour les autoentrepreneurs, 1 341€ pour les entrepreneurs individuels hors autoentrepreneurs et libéraux, 2 072€ pour les gérants de société et 3 758€ pour les libéraux.

⇒ En termes d’indépendants

Les indépendants sont plus présents dans les régions méridionales, les départements d’outre-mer, les départements de montagne du fait du tourisme, générateur d’emplois dans l’hôtellerie, la restauration et le commerce. Ils pèsent peu en revanche dans l’emploi des régions centre, est et nord; ils sont par exemple 9% des emplois dans les Hauts-de-France, et 10% en Île-de-France. Dans nombre de villes moyennes ou grandes, ils sont entre 8 et 12% des emplois.

 

Les agriculteurs sont majoritaires dans le Cantal (59% des indépendants dans la zone d’emploi de Saint-Flour, et 52% dans celle de Mauriac; la Creuse, la Lozère, l’Aveyron, la Mayenne, la Sarthe, le centre de la Bretagne et le sud de la Normandie sont également des zones de forte concentration d’exploitants agricoles; son poids est conséquent dans de petits vignobles de la Marne, de Charente ou de Charente-Maritime, mais beaucoup moins dans les territoires des vignobles bordelais, bourguignons, ligériens et alsaciens, qui sont plus vastes et davantage orientés vers les services.

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4199203