Une majorité des bénéficiaires d’Initiative France ont fait appel à des conseils pendant l’épidémie et envisagent de poursuivre leur activité.


"Les dirigeants de petites entreprises subissent les effets d’une crise inédite mais expriment leur optimisme pour l’avenir", Initiative France, juin 2020

Méthodologie : enquête nationale, conduite en ligne du 23 avril au 11 mai 2020, par questionnaire auto-administré et diffusé auprès des entrepreneurs financés et accompagnés par les associations du réseau Initiative France.

Le profil des 9 042 entrepreneurs répondants :
– 58% des répondants sont des hommes, 42% des femmes.
– 94% sont des dirigeants d’entreprises de moins de 10 salariés.

– 83% des entreprises ont une activité ciblant à la fois les particuliers et les entreprises (50% opèrent exclusivement en B to C).
– En février 2020, 77% comptaient moins de 5 salariés.
– 86% sont des entreprises sous forme sociétaires, 10% sont des entreprises individuelles.
– 45% des entreprises sont situées en centre-ville et centre-bourg. 34% en milieu rural.
– Secteurs d’activités : commerces (28%), hôtels-cafés-restaurants (19%), construction et BTP (10%), services aux particuliers (7%), services aux entreprises (6%), non précisé (30%).

 

Si les bénéficiaires sont fort impactés par le covid, leur capacité de recourir aux aides et conseils ont été marquants et leur optimisme pour la reprise, majoritaire.

 

⇒ 57% des entreprises ont suspendu leur activité pendant le confinement; seules 4% ont vu leur activité augmenter.

83% des entreprises enregistrent une baisse importante de leur chiffre d’affaires en mars et avril; pour 55%, le chiffre d’affaires est nul en avril. 

 

Les entreprises déclarant un chiffre d’affaires nul en avril sont par ordre décroissant :  les HCR (75%), les services aux particuliers (66%), l’éducation/santé (56%), le commerce (51%), l’immobilier (48%), les services aux entreprises (43%), les transports (42%), le BTP (33%), l’industrie (24%).

 

Les fermetures sont moins fréquentes dans les zones rurales (48%), où des activités très représentées comme les commerces alimentaires ou l’agriculture ont pu se maintenir. 

 

⇒ La crise a un impact direct sur la situation individuelle des entrepreneurs : 59% d’entre eux ne sont plus en capacité de se verser un salaire début mai.
Cette absence de rémunération met en grande difficulté certains dirigeants car elle est constitue la seule et unique source de revenus pour 32% d’entre eux.

 

⇒ 96% ont connaissance et fait appel aux mesures de soutien mises en place par l’Etat et les collectivités. Il s’agit notamment du fonds de solidarité de 1 500€ (66%), du report des charges sociales (52%), des mesures de chômage partiel (47%), du report de paiement (loyers…37%), du prêt garanti par l’État (35%), de l’appui Médiation du Crédit (29%), de la remise d’impôt direct (18%), des prêts rebond et atout BPIfrance (16%).

Dommage que cette information n’ait pas été observée notamment par employeur/ non employeur et revenu exclusif en provenance de l’entreprise/ revenu autre complémentaire.

 

⇒ 71% ont bénéficié de conseils pendant la période, principalement en provenance de leur expert-comptable (85%), des réseaux de chefs d’entreprises et d’accompagnement (72%) et des banques (37%).

 

⇒ 60% se disent optimistes pour les prochains mois :
• 42% souhaitent « développer leur entreprise » dans l’année à venir, 33% veulent repositionner leur activité; seuls 3% envisagent une fermeture.
• 51% veulent maintenir les emplois dans les mois qui viennent ;14% envisagent même des recrutements alors que 8% pensent réduire (noter que 16% des dirigeants d’hôtels-cafés-restaurants envisagent des réductions d’effectifs). Mais 27% ne savent pas se prononcer.

 

⇒ Les conditions de réussite de la reprise : 

Seuls 1/3 des entrepreneurs disposent d’une trésorerie suffisante pour maintenir leur activité encore trois mois, alors que 66% sont en situation difficile (21% sont « dans le rouge », 16% ont une trésorerie qui leur permet de tenir un mois, et 29% deux mois).

 

Pour sortir de la crise, les entrepreneurs ont sollicité les besoins et appuis suivants :
– Renflouer la trésorerie et renforcer les fonds propres  (47%); plus d’un entrepreneur sur deux estiment ce besoin à un montant inférieur à 50k€, et 25% à moins de 25k€,
– L’appui commercial (25%) et l’appui à la transformation/diversification (10%),

– L’appui au recrutement (5%), à la formation (5%), à la réorientation professionnelle (3%),

– d’autres conseils techniques (10%),

– Aucun appui sollicité (9%),

et 24% ne savent pas répondre.

 

A titre de comparaison, il est intéressant de regarder les résultats des enquêtes BPIfrance, et celle du Réseau Entreprendre publiés dans ma note de mai :

Pour en savoir davantage :  CPEnqueteInitiativeFrance02062020.pdf