En juin, la perte d’activité économique au regard de la situation “normale” serait de 12%.


"POINT DE CONJONCTURE" Insee au 17 juin 2020

L’activité économique se redresse, tout comme la consommation des ménages, dans un contexte de très faible inflation.

⇒ L’activité économique des entreprises

« Pour le mois de juin et compte tenu des informations et données disponibles au 17 juin, l’activité économique continuerait de se reprendre : la perte se limiterait en juin à 12% par rapport à une situation « normale », après –22 % en moyenne en mai. Cette estimation est légèrement plus favorable que celle du précédent point (–14%) et s’explique notamment par le bon déroulement du déconfinement sur le plan sanitaire et le desserrement graduel des mesures d’endiguement de l’épidémie. »

En rythme trimestriel, l’activité économique diminuerait de l’ordre de 17% au deuxième trimestre (après –5,3% au premier).

 

Cette reprise de l’activité économique s’observe dans l’ensemble des branches dans lesquelles l’activité est autorisée. Elle serait en juin :

– La perte d’activité économique aurait notamment été divisée par presque deux dans la construction par rapport à mai (–34% contre –55% en mai), reflétant la reprise des chantiers.

– Dans l’industrie, la perte d’activité ne serait plus que de 15% contre un quart au mois de mai ; la production industrielle resterait encore affectée notamment par une demande internationale toujours en berne et d’importants stocks à écouler.

Dans les services marchands, la perte d’activité économique se situerait globalement au même niveau que dans l’industrie.  Elle reste importante dans les HCR (-35%), les services aux particuliers (-33%) et les transports (-30%). Elle est peu importante dans les secteurs activités immobilières (0%), informatique/communication (-4%), activités financières et assurances (-5%) et services non marchands (libéraux notamment) avec -5% ; le commerce (-12%) et les services aux entreprises (-16%) seraient en situation intermédiaire.

⇒ L’inflation

L’inflation a fortement diminué depuis le début de la crise sanitaire, malgré la nette progression des prix des produits alimentaires pendant le confinement (+ 3,7% sur un an en avril), notamment les fruits et légumes (+17,8% sur un an), du fait des difficultés d’approvisionnement et d’une demande plus importante qu’à l’accoutumée. En mai, l’inflation a légèrement rebondi, s’établissant à +0,4% sur un an ; elle serait stable en juin.

⇒ La consommation des ménages

La première semaine de déconfinement, entre le 11 et le 17 mai, avait vu un fort rebond de la consommation des ménages ; sur la période du 18 mai au 7 juin, la consommation des ménages serait restée globalement à ce niveau, toujours légèrement en deçà de la « normale » (-7%).

Par ailleurs, l’exploitation notamment des déclarations des chiffres d’affaires des entreprises a permis d’affiner l’estimation de la perte de consommation du mois d’avril, la situant à -31% de son niveau en situation normale, et à -14% pour mai. Compte tenu de la prévision pour juin et des estimations pour avril et mai, la consommation des ménages sur l’ensemble du deuxième trimestre se situerait à -17% en deçà du niveau correspondant à une situation normale d’activité.

⇒ Les déplacements

Les déplacements matinaux ne sont remontés à la fin mai qu’à environ 60% de ce qu’ils étaient début février. Cela traduit une reprise progressive de l’activité, mais aussi le maintien d’une large part de télétravail. Les zones les plus densément peuplées ont connu une réduction des déplacements bien plus marquée que les espaces moins denses.

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4513012?sommaire=4473296