Le stress de l’entrepreneur, élément positif ou néfaste ?


"L'entrepreneur en forme, paroles d'experts", MMA Fondation des Entrepreneurs, lu octobre 2020

“La Fondation MMA des Entrepreneurs du Futur s’est concentrée, dès son origine, sur la personne de l’entrepreneur, sa santé physique et mentale et ses interactions avec son entreprise et son territoire…Lorsqu’un entrepreneur connaît un ennui de santé, c’est immédiatement toute l’entreprise qui faiblit… Avec la covid, le dirigeant n’a actuellement pas d’autre choix que celui de naviguer à vue, ce qui demande une agilité hors du commun…Pour relever les prochains défis qui lui incombent comme savoir jouer des paradoxes : tenir ensemble l’intelligence relationnelle et la productivité afin de consolider l’équilibre actuellement malmené de l’entreprise.”

 

Stress subi ou choisi, une tension qui privilégie le stress choisi, par essence moteur de la dynamique entrepreneuriale.

D’où cet ouvrage avec les regards d’experts :

♦ PIERRE AZAM, docteur en médecine, nutritionniste et président de « Positive Food »

♦ GAËL CHÉTELAT, docteur ès sciences, directrice de recherche à l’INSERM, équipe Inserm « Neuroimagerie Multimodale et Facteurs de Vie dans le Vieillissement Normal et les Démences » dans l’Unité Inserm U1237 PhIND, Centre Cyceron, Caen.
♦ JEAN-MARC DESCOTES, ancien sportif de haut niveau, co-fondateur de la CAMI Sport & Cancer, une association qui développe des programmes de thérapie sportive.
♦ PERLA KALIMAN, docteur en Biochimie, professeur à l’Universitat Oberta de Catalunya (UOC) et membre honoraire du Center for Healthy Minds (Université du Wisconsin Madison).

♦ PATRICK LEMOINE, psychiatre, consultant international et professeur associé à Pékin.
♦ ANTOINE LUTZ, directeur de Recherche à l’INSERM, il dirige l’équipe EDUWELL au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon INSERM U1028 – CNRS UMR5292, France. Ses travaux portent sur l’étude des bases neurophysiologiques de la méditation et de l’impact de ces pratiques sur la santé et le bien-être.

♦ GÉRARD OSTERMANN, médecin, spécialiste en médecine interne, professeur de thérapeutique, psychothérapeute praticien EMDR Europe, chargé de cours dans des diplômes interuniversitaires à Bordeaux, Clermont-Ferrand, Limoges et Tours, auteur de publications consacrés à la douleur, à la résilience et au bonheur.
♦ OLIVIER TORRES, professeur à l’Université de Montpellier et à Montpellier Business School. Fondateur d’Amarok, premier observatoire sur la santé des dirigeants de PME.

 

Un zoom sur le stress selon Olivier Torres

“La vision entrepreneuriale consiste à s’imposer des ambitions dans le long terme, disproportionnées au regard des moyens présentement à disposition (Hamel & Prahalad, 1989).)…La tension, ainsi que la créativité qu’elle engendre, sont le moteur et l’énergie de la croissance et de la vitalité de l’entreprise” (Hamel, 1991) ». Par ailleurs, Andy Grove explique que le moteur psychique, qui lui a permis de mener son entreprise au sommet, a été la peur intense des concurrents, des consommateurs et des progrès techniques, la peur permanente de se faire dépasser, de ne pas pouvoir s’adapter à l’évolution et de périr ; le stress l’a forcé à se remettre en cause de façon permanente.

 

Selon une métaanalyse de 52 études, menées entre 1980 et 2006, portant sur la relation entre le stress et la performance, 39 études sur 52 confirment une relation inversement proportionnelle entre le stress et la performance, alors que 15% (8/52) n’observent aucune relation entre le stress et la performance ; seules 10% des études montrent que la performance augmente avec un peu de stress et diminue s’il y en a trop peu ou trop.
L’idée qu’il existerait un type de stress aux vertus positives serait donc remise en cause.

 

En fait, il vaut mieux raisonner en utilisant les concepts de stress subi et le stress choisi ; ce qui le différencie du stress subi, c’est qu’il engendre aussi de la satisfaction au travail, la réalisation de soi, l’ambition de se surpasser ; ce qui est aussi bon pour la santé. Ce n’est donc pas la tension qui compte mais le résultat.

 

L’Observatoire Amarok a mesuré ces deux types de stress

 

Comme contexte, on doit prendre en compte le fait que l’entrepreneuriat est une bonne école du challenge ; c’est la science de l’opportunité. Comment le stress fonctionne-t-il alors ?

 

Quand l’entrepreneur est face à une bonne nouvelle, il doit faire durer le plaisir et se remémorer le plus souvent possible les bonnes choses qui lui arrivent. En d’autres termes, il ne s’agit plus de prévenir les facteurs pathogènes mais de promouvoir les bonnes pratiques.

Parmi les nombreux facteurs salutogènes (36 sont recensés), on retiendra la maitrise de son destin, l’endurance, la capacité d’adaptation, l’assomption de ses responsabilités, l’optimisme…Ce sont des qualités souvent associées aux entrepreneurs. Néanmoins, ces effets salutogènes s’émoussent avec le temps. 

 

Mais Il est aussi nécessaire d’aider les entrepreneurs à repérer les facteurs de stress négatif de la vie entrepreneuriale. Parmi les plus fréquents, la surcharge de travail et les problèmes de trésorerie.

 

C’est en faisant la différence entre ces 2 types de stress que l’on apprécie le véritable état de santé lié au travail du dirigeant.

 

pour en savoir davantage : https://fondation-entrepreneurs.mma/FCKeditor/UserFiles/File/FondationMMA_Paroles-Experts-web-lite.pdf