26% des étudiants de niveau bac +5 ont été sensibilisés à l’entrepreneuriat et 7% accompagnés pour la création d’une entreprise.


"Les formations à l'entrepreneuriat sont-elles un levier pour l'insertion professionnelle ?" Cereq bref N°404, mars 2021

Méthodologie : Les données sont issues de l’enquête Génération auprès des sortants de formation initiale en 2010, interrogés en 2013 puis en 2017. Deux questions étaient posées aux sortants de l’enseignement supérieur :
• lors de votre dernière année de formation, avez-vous suivi un module de sensibilisation à l’entrepreneuriat (création d’entreprise ou autre activité) ?
• avez-vous bénéficié d’un accompagnement pour créer une entreprise ou reprendre une activité ? 

Observer la mise à son compte à 3 ou 5 ans est peu pertinent dans la mesure où ils doivent majoritairement acquérir de l’expérience professionnelle pour s’installer ; par ailleurs, estimer comme cela est exprimé dans l’étude, que leurs atouts sont l’explication d’une meilleure insertion professionnelle, s’est nier l’impact, notamment pour l’accompagnement à la création d’entreprises,  que la formation soit un appui puissant pour concrétiser une motivation.

 

Selon les auteurs de l’étude “ce bonus salarial tient surtout à leur profil particulier ; celui-ci aurait joué favorablement même sans cette formation”.

 

Les étudiants ayant suivi ces formations deviennent plus souvent indépendants et ont des conditions d’insertion en tant que salariés un peu plus favorables que les autres. Les conditions d’emploi semblent davantage liés au profil des participants qu’aux effets propres de ces formations.

 

Ces formations ciblent à la fois les attitudes des étudiants vis-à-vis de l’entrepreneuriat et leur capacité à créer et réaliser des projets concrets et innovants ; elles doivent permettre d’acquérir les compétences spécifiques nécessaires à la création d’une activité ou utiles pour accéder à des entreprises désireuses de développer un « intrapreneuriat » en leur sein. Elles permettent de développer des aptitudes d’innovation et d’initiative.

 

26% des étudiants sortis de l’enseignement supérieur en 2010 au niveau bac+5 déclarait avoir bénéficié d’une sensensibilisation à l’entrepreneuriat et 7% disaient avoir été accompagnés dans un projet de création d’entreprise au cours de leur dernière année de formation.

⇒ Les étudiants qui ont bénéficié de ces deux modalités de formation ont des profils socioéducatifs proches, différents de ceux qui n’en ont pas bénéficié

Ils sont nettement plus souvent issus d’écoles d’ingénieurs ou de commerce et beaucoup plus rarement sortants de master 2 (sauf dans les disciplines de gestion et de sciences appliquées). Ils sont bien plus souvent entrés dans l’enseignement supérieur par un IUT, une STS ou une école postbac que par l’université, ce qui témoigne d’un parcours de formation antérieur déjà bien professionnalisé. Ils sont un peu plus souvent issus d’un milieu entrepreneurial et un peu plus modestes sur le plan économique (moins de parents cadres) et culturel (moins de couple parental diplômé du supérieur). Les hommes y sont surreprésentés.

 

Ce profil les prédispose à une insertion professionnelle favorisée.

⇒ Que sont-ils devenus dans les 3 ans de leur sortie de formation ?

Les « accompagnés » s’installent plus souvent à leur compte dans les 3 ans de leur sortie de formation, même si cela ne concerne finalement que 10% des jeunes accompagnés.
Ceux sensibilisés à l’entrepreneuriat semblent aussi souvent à leur compte que les non-formés après trois années de vie active (5%).

On constate une plus forte envie d’entreprendre chez les formés (pour ceux qui n’ont pas créé dans les 3 ans), un sur cinq ont pour projet de le faire dans les cinq ans ; cette envie d’entreprendre est, par ailleurs, plus importante parmi les jeunes au chômage ou qui estiment leurs compétences mal utilisées, mais pas pour ceux qui sont en CDD ou déclassés.

 

Les compétences professionnelles spécifiques de ces formés semblent appréciées par les employeurs puisque leur passage par une de ces modalités de formation se traduit par un bonus salarial ; ils sont plus souvent en emploi stable (CDI ou fonctionnaire).

⇒ Et à plus long terme ?

Les répondants à l’enquête Génération 2010 ont été réinterrogés en 2017. Le taux de jeunes indépendants parmi les sortants au niveau bac+5 s’est accru, passant de 4 à 7% parmi l’ensemble des bac+5, de 5 à 8% parmi ceux qui ont bénéficié d’un dispositif de formation à l’entrepreneuriat, et même 14% parmi les accompagnés à la création d’entreprise.

Au bout de sept ans, 32% de ces jeunes non salariés se déclaraient auto-entrepreneurs, une situation professionnelle qui leur convient (81%) autant que pour les salariés en CDI (82%), moins pour ceux en CDD (71%). Les indépendants classiques sont les plus satisfaits (92%).

 

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