Une vaste exploration des régions à partir du ressenti des Français.


"Régions : la grande enquête", sociovision, Ifop, décembre 2021

Méthodologie : échantillon de 3 500 personnes représentatif de la population française âgée de 18 à 74 ans (sur des critères d’âge, de sexe, de régions, de taille d’agglomération, de CSP) interrogé entre le 8 et 22 novembre 2021 via un questionnaire auto-administré en ligne d’une durée de 25 minutes.

 

L’étude fournit une multiplicité de cartes pour exprimer l’intérêt des Français pour leur région, le pourquoi, les atouts mais aussi les difficultés perçues.

 

Seulement 16% des Français connaissent le nombre actuel de régions ; ils sont nostalgiques des anciennes régions ; 74% jugent cette réforme des régions inadéquate (“ne sert à rien, affaiblit l’identité des régions”). Par ailleurs, seuls 53% sont en mesure de citer le nom de leur président de région (68% les 65-75 ans et 42% les 18-24 ans).

⇒ Les Français portent de l’intérêt à leur région

♦ Ils sont attachés à leur région (75% donnent une note de 7 à 10 sur cet attachement dont 37% entre 9 et 10). Mais les Français se sentent d’abord citoyens de la France (64%), puis de leur région (35%), à quasi égalité avec leur commune (32%), plus éloignés de leur département (26%), de l’Europe (23%) et du monde (19%).

37% se disent même passionnés. 68% ne voudraient pas quitter leur région et 77% y voient une terre d’accueil. 83% en sont fiers et 87% y affirment leur bien-être.

La Bretagne se détache comme étant la région la plus appréciée, au contraire de l’Ile de France, voire du Centre Val de Loire ; les autres régions étant assez proches


Ils apprécient particulièrement :

-Les traditions régionales (94%) et l’héritage culturel (85%), l’accent (60%) avec un net clivage entre “les vieilles régions” (66-78%) vs celles qui en sont éloignés comme l’Ile de France et le Centre Val de Loire (42-45%) ; 35% auraient aimer parler une langue régionale (45 en Bretagne et 41 en Pays de la Loire),

-La nature (88%),

-La gastronomie (81%), et la culture du vin (68%) avec un net clivage entre les régions viticoles (entre 74 et 87%) et celles qui ne le sont pas (autour de 50%).

De fait la qualité de vie prime sur la dynamique économique (proximité de la nature 48%, climat 47%, tranquillité, mais aussi proximité de la famille et des amis 28% et bien sûr accès au logement…), devant la dynamique économique (13%).

 

De fait, ils en décrivent les atouts : protection du patrimoine et nature protégée, bonne qualité de vie ; loin derrière l’Ile de France

Mais les atouts se différencient de la dynamique économique (61%), et de la dynamique culturelle (66%), avec une présence marquée de la Bretagne te cette fois de l’ile de France.

Les opportunités mises en avant sont :

-D’abord la sauvegarde du patrimoine (80%),

-Le bio (70%), les nouvelles mobilités (65%), la transition énergétique (64%), voire la nucléaire (29%, mais 38% le perçoivent comme une menace),

-La relocalisation d’activités économiques (65%), le télétravail (59%), l’économie numérique (59%), voire la désindustrialisation (19%) par ailleurs plutôt perçue comme une menace par 56%,

-L’arrivée de nouveaux habitants venant d’autres régions (43%), mais plutôt pas les Parisiens jugés trop méprisants (sollicités seulement par 21% et jugés une menace par 48%), ni les populations immigrées (16%) perçues comme une menace par 53%,

-Ce qui facilite la vie : services de livraison (36%), plateformes de location de logement entre particuliers (34%), Amazon et ses centres logistiques (31%, mais 38% le ressentent comme une menace),

⇒ Par contre, certaines régions connaissent des situations défavorables

♦ Elles disent souffrir de non reconnaissance, notamment l’est et le nord, contrairement à Auvergne-Rhône-Alpes, à l’Occitanie et à la Nouvelle Aquitaine

♦ Et expriment tout un nombre de difficultés :

– La difficulté de se loger (68%), notamment en Ile de France, le coût de la vie (43%), notamment en Paca et Ile de France,

– La désindustrialisation (34%) notamment dans les “vieilles régions “industrielles,

– La désaffection des Pouvoirs Publics (37%) et des structures de santé,

– Et enfin l’inégal accès à l’emploi (33%), notamment Paca et les Hauts de France

⇒ Au final et en lecture rapide

La Bretagne est la région qui accroche le plus ses habitants vs 4 régions bien plus en retrait que sont l’Ile de France, le Centre Val de Loire, les Hauts de France et la Normandie.

La région la plus en difficulté serait les Hauts de France alors que 3 régions le sont peu (Bretagne, Auvergne-Rhône-Alpes et Pays de Loire).

 

La conclusion de l’étude : “« Le futur sera régional ou ne sera pas »

 

Pour en savoir davantage : Observatoire des régions (tf1.fr)