Les handicapés en entreprise.


"Baromètre perception de l’emploi des personnes en situation de handicap Vague 4", Agefiph, Ifop, Décembre 2021"

Méthodologie : 3 échantillons

-Échantillon de 402 dirigeants d’entreprises, responsables RH ou de mission handicap, représentatif des entreprises françaises ayant au moins un salarié (tous secteurs d’activité confondus). La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (taille et secteur d’activité) après stratification par région ; les interviews ont été réalisées par téléphone sur le lieu de travail des personnes du 4 au 22 novembre 2021.

-Échantillon de 1028 salariés, représentatif de la population salariée française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession, secteur d’activité) après stratification par région ; les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 10 au 17 novembre 2021.

-Échantillon de 1 015 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération ; les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 16 au 17 novembre 2021.

 

 S’ils y sont encore insuffisamment présents, l’opinion des recruteurs est plus favorable et ouverte que celle des salariés et du grand public.

⇒ Des employeurs prêts à recruter des personnes en situation de handicap

♦ 63% affirment être prêts à en embaucher, le 2éme meilleur score depuis le lancement du baromètre en 2018, mais 72% quand les entreprises ont eu recours aux aides et services de l’Agefiph.

 

Ce sont les entreprises de 20 salariés et plus qui envisagent le plus à embaucher des travailleurs handicapés (80-93% vs 62-64 les 1 à 19 salariés) ; ce sont aussi les secteurs fonction publique et services du privé (71-73%) plus que le BTP (49%), voire le commerce et l’industrie (64%).

 

♦ C’est une opportunité de s’ouvrir à de nouveaux profils pour 83% (vs 76% en 2020) et de faire progresser leur entreprise (54% vs 47%), une façon de stimuler la performance et l’innovation  au sein des équipes (58%).

Mais pour 74%, c’est une difficulté objective du fait de la nature des postes proposés et pour 60% une charge supplémentaire et pour 52% une obligation légale.

⇒ Les difficultés

♦ Les difficultés sont plus marquées pour le secteur industriel (86%) vs 60-63 pour les autres secteurs et pour les entreprises de 10 salariés et plus (78-83% vs 65 pour les 1-9 salariés).

Les handicaps de type auditif, maladie invalidante (cancer, sclérose en plaques, asthme par exemple) pèsent moins (autour de 50% quelque soit la catégorie de public interrogé) ; par contre les DRH sont plus réservés sur les handicaps moteur, visuel, psychique, liés à des troubles cognitifs voire handicap mental (entre 10 et 22% estimeraient “facile” l’embauche).

 

♦ Les recruteurs estiment que les difficultés des personnes handicapées en entreprise seraient le manque de reconnaissance (38%), les discriminations (35% mais nettement moins que les salariés et le grand public 52-54%), l’isolement la solitude (28%, là encore nettement moins que les salariés et le grand public 36-42%), la stigmatisation, les moqueries, l’irrespect (27%, nettement moins que les salariés et le grand public 36-37%).

 

Par contre, ils serait difficile à un salarié handicapé d’encadrer une équipe (56% pour les RH, proche pour les 2 autres catégories), et d’accomplir les tâches courantes (57%), de progresser au sein de la hiérarchie (44% pour les DRH vs 64-66 pour les 2 autres catégories), de s’épanouir professionnellement (43% vs 53), de se faire respecter par les autres salariés (34% vs 50-57).

⇒ Les apports d’un travailleur handicapé

♦ La présence d’une personne en situation de handicap au sein de leur entreprise a contribué à changer le regard pour 51% des salariés (41% ont au moins un collègue handicapé) et 25% des DRH (20% ont un ou plusieurs salariés handicapés).

 

♦ Pour 78% des salariés ayant un collègue handicapé, la présence d’un handicapé a conduit à mettre en place de nouvelles manières de faire et pour 74% la mise en place d’aménagements concrets, ajoutant pour 69% que cette situation n’a rien changé dans leur quotidien.

 

La présence d’un handicapé a permis davantage de solidarité entre les collaborateurs (62% vs 52-53), davantage de diversité au sein de l’entreprise (43% vs 46-51), et nettement moins marqué une amélioration de la qualité de vie au travail pour l’ensemble des collaborateurs (25% vs 27-33) et enfin une meilleure prise en compte du rythme de chacun (24% vs 44-48).

⇒ Lors du recrutement

♦ L’évocation du handicap lors de l’entretien de recrutement est citée par 92% des recruteurs comme une bonne pratique ; ils sont aussi 65% à inviter les candidats à le mentionner sur leur CV, alors même que 6 jeunes en situation de handicap sur 10 affirmaient dans une enquête d’octobre dernier menée par l’Ifop pour l’Agefiph ne pas l’indiquer sur leur CV.

 

♦ Pour les recruteurs, ce qui les inciteraient à embaucher un handicapé est d’abord l’accès à des profils correspondant à leurs besoins (47%), avant l’appui d’organismes spécialisés notamment pour l’intégration dans l’entreprise (30%) ou des démarches administratives plus simples et facilitées (19%).

 

La présence d’un référent handicap dans l’entreprise est jugée essentielle pour améliorer l’inclusion des personnes handicapées dans l’entreprise par 57% (dont tout à fait 25) des recruteurs ; notamment dans les services publics (72% vs le privé 52-64).

⇒ Au final,

– Les employeurs se montrent plus ouverts à l’emploi des personnes handicapées que l’ensemble des Français (salariés et grand public).

 

– La majorité des personnes en situation de handicap pointent davantage le manque de reconnaissance, en particulier depuis la crise sanitaire, ou encore la crainte de l’isolement et de la solitude.

 

– Le handicap reste globalement associé à des stéréotypes puissants (fauteuil roulant, handicap mental, etc.) et à des représentations négatives (difficultés, exclusion, etc.). Moins de 10% des personnes interrogées (recruteurs comme salariés ou grand public) savent que 80% des situations de handicap sont invisibles.

 

Pour en savoir davantage : La perception de l’emploi des personnes en situation de handicap (agefiph.fr)