En 2020, le salaire brut du privé est de 3 300€ mensuels.


"LES SALAIRES DANS LE SECTEUR PRIVÉ EN 2020 : des évolutions atypiques du fait de la crise sanitaire",Insee Premiére N°1898, avril 2022

 Source : sur le champ privé, les salaires annuels et les effectifs sont principalement issus des déclarations sociales nominatives (DSN) ; les salariés des particuliers employeurs, ainsi que les apprentis et les stagiaires sont exclus, alors que les bénéficiaires de contrats aidés et de professionnalisation sont inclus.

 

L’intérêt de ces résultats est avant tout de fournir quelques données sur les salaires moyens, plus que sur les hausses entre 2019 et 2020, marquées par la crise sanitaire.

 

En 2020, le salaire en équivalent temps plein (EQTP) dans le secteur privé est en moyenne de 3 300€ bruts par mois, soit 2 518€ nets de cotisations et de contributions sociales. En tenant compte de l’inflation, de + 0,5%, la hausse entre 2019 en 2020 a été de 3% en brut et de 3,2% en net sur un an en euros constants.

 

♦ Des évolutions atypiques

 

Des évolutions atypiques du fait de la crise sanitaire ont eu lieu dans la structure des emplois en 2020, notamment du fait de leur composition par secteur d’activité (temps complet ou temps partiel et qualification) ; les emplois momentanément détruits étaient en moyenne moins qualifiés et dans des secteurs moins rémunérateurs que les autres (jeunes, contrats courts, etc.) ; d’autre part, les périodes de chômage partiel ont été exclues du calcul du salaire moyen (davantage concerné les ouvriers et les employés, peu concernés par le télétravail).

 

♦ Le salaire net moyen en EQTP en 2020 a progressé différemment selon les catégories socioprofessionnelles : plus vivement pour les cadres (+2%, après -0,7% en 2019) et les employés (+1,9% après +1,9%) que pour les professions intermédiaires (+1,4% après +1,3%) et les ouvriers (+0,7% après +2%).

Les employés ont notamment davantage bénéficié de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, reconduite en 2020, contribuant au total pour 1 point à la hausse de leur salaire net moyen, davantage que pour les professions intermédiaires (+ 0,5 point) et les ouvriers (+ 0,4 point).

♦ Le salaire net mensuel moyen diffère selon les secteurs d’activité : 2 773€ dans l’industrie, 2 485€ dans le tertiaire, 2 275€ dans la construction. Il est notamment plus élevé dans les secteurs où les cadres, mieux rémunérés que les autres salariés, sont surreprésentés, comme les services financiers (3 750€) ou l’informatique-communication (3 583€).

 

En 2020, le salaire net moyen a augmenté de 3,5% dans le tertiaire, de 2,3% dans l’industrie, de 2,2% dans la construction ; ces hausses sont en partie dues à la modification de la structure des emplois.

 

♦ Le salaire horaire net moyen s’établit à 16,3€ pour l’ensemble des salariés, celui des cadres à 28,3€, 2,5 fois plus élevé que celui des ouvriers (12€) et des employés (11,6€).
Le salaire horaire moyen a augmenté de 3,6% en euros constants sur un an, dont +1,9 point lié aux modifications de structure des emplois. Cette hausse a concerné toutes les catégories, de +1,2% pour les ouvriers à + 2,4% pour les employés.

 

La moitié des salariés perçoit moins de 2 005€ nets par mois. Noter que le salaire net médian est inférieur de 20% au salaire moyen, ce qui traduit une plus forte concentration des salaires dans le bas de la distribution ; un salarié sur dix gagne moins de 1 343€ nets (1er décile), tandis qu’un sur dix perçoit plus de 4 033€ et un salarié sur cent gagne plus de 9 638€.

 

Tous les niveaux de l’échelle salariale ont augmenté en € constants en 2020, en particulier dans le haut de la distribution : +1,1% pour le 1er décile, +2,7% pour le salaire médian et +4,3% pour le 9éme décile. Sur longue période, entre 1996 et 2020, le 1er décile a presque autant augmenté que le 9éme (+18,5% contre +19,1%).

 

♦ L’écart de salaire en EQTP entre femmes et hommes continue de se réduire.

En 2020, les femmes gagnent en moyenne 15,2% de moins que les hommes.  Mais  le salaire net moyen des femmes a progressé de 3,8% en 2020 vs 2,9 pour les hommes ; environ la moitié de l’écart salarial est dû au fait que la structure des emplois par secteur d’activité, taille d’entreprise, âge, catégorie socioprofessionnelle et condition d’emploi n’est pas la même pour les femmes et pour les hommes ; une partie de l’écart provient aussi de différences de caractéristiques (ancienneté, expérience, niveau de responsabilités et tâches effectuées, profils différents des entreprises, etc.).

L’écart est nettement plus marqué parmi les plus hautes rémunérations, où les femmes sont sousreprésentées (21,3% des 1% des salariés les mieux rémunérés, contre 41,6% de l’ensemble des salariés du privé).

Pour en savoir davantage : Les salaires dans le secteur privé en 2020 – Insee Première – 1898