Quelques données utiles sur l’emploi.


"Emploi, chômage, revenus du travail", Insee Références, édition 2022, juillet 2022"

De ce document de référence, publié annuellement, je ne vous propose que quelques données, peu disponibles dans mes différents articles du blog, et qui me semblent utiles à connaitre.

 

Les données proposées concernent les types de contrat, les caractéristiques des CSP, les temps partiels, les salaires moyens, l’évolution du nombre d’emploi et une brève comparaison avec quelques pays de la zone euro.

⇒ Les types de contrat

87% des personnes en emploi sont des salariés (dont une faible part non chiffrée de chefs d’entreprise salariés), alors que 12,6% sont sous statut de non-salariés.

Parmi les indépendants (12,6% des emplois), sont plus nombreux, les hommes (15,6%) et les 50 ans et plus (16,5%).

 

Parmi les salariés, 84% sont en CDI, 11% en CDD ou intérim, 3% en alternance ou stage.

Les 15-24 ans sont pour 27% en alternance ou stage, 21% en CDD et 6% en intérim, alors que les 50 ans et plus sont 92% en CDI.

57% des salariés le sont depuis au moins 5 ans (dont 42% au moins 10 ans) ; les 50 ans et plus sont 68% à l’être de plus de 10 ans.

⇒ Les caractéristiques selon les CSP

Les 4 catégories de CSP parmi les salariés sont proches en flux : employés (29%), professions intermédiaires (27%), cadres (24%) et ouvriers (21%).

Les cadres et les ouvriers sont plus souvent des hommes, et les employés des femmes.

 

88% des cadres sont issus de l’enseignement supérieur (dont 75% au-delà de bac +2) ; les professions intermédiaires sont 64% à avoir un diplôme de l’enseignement supérieur (mais répartis entre formation longue avec 34% et formation courte 30%). Les employés sont plus souvent de niveau bac (30%) ou CAP/BEP (29%), alors que les ouvriers sont bien plus de niveau CAP (40%) voire sans diplôme (29%).

⇒ Les temps partiels

18% des salariés sont à temps partiel (dont 52% entre 15 et 30 heures et 32% plus de 30 heures). Les femmes sont 79% des temps partiels (surtout en tant qu’employées, le type de statut qui est le plus fréquent en temps partiel).

Les raisons du temps partiel : seuls 28% le sont à défaut de bénéficier d’un temps complet (mais 37% les moins de 25 ans) ; 29% des femmes y sont pour s’occuper des enfants (33% quand elles ont 2 enfants et 41% 3 enfants ou plus).

Pour 32%, c’est un choix soit pour disposer de temps libre (15% mais 27% les 50-64 ans), conduire des études ou une formation (6% mais 42% les moins de 25 ans), 6% pour exercer une autre activité ou 4% pour disposer d’un revenu d’appoint.

⇒ Les salaires

Le salaire moyen annuel est de 29 070€. J’utiliserais le salaire moyen annuel en EQPT qui permet une plus juste comparaison puisqu’il utilise un même niveau pour chaque caractéristique, alors que le salaire réel intègre aussi les temps partiels. Les écarts entre caractéristiques sont connus ; l’intérêt ici est de les chiffrer.

Ainsi le salaire moyen des femmes est inférieur de 16% à celui des hommes.

 

En ce qui concerne les tranches d’âge, si l’on prend comme point de comparaison le salaire moyen des 25-39 ans, celui des plus jeunes, entrant dans la vie active, est inférieur de 60% ; par contre, il est de 31% supérieur pour les 40-54 ans et de 28% pour les 55 ans et plus.

 

En ce qui concerne le niveau de diplôme, en prenant pour référence le niveau bac, ceux issus d’un enseignement supérieur long ont un salaire supérieur de 78%, et de 26% pour un supérieur court. Les niveaux CAP/BEP sont inférieurs de 13%, et de 24% pour les sans diplôme.

 

Enfin en ce qui concerne les CSP, en prenant pour référence les professions intermédiaires, les cadres ont un salaire plus élevé de 70%, alors que les employés et ouvriers ont un salaire proche et inférieur de 23 ou 25%.

 

Noter enfin que le niveau de salaire entre le privé et le public est faible (-4% pour le public au regard du privé).

 

Si l’on tente de comparer avec les revenus des indépendants en 2019, le revenu moyen (hors charges sociales) était de l’ordre de 45 960€, proche du salaire moyen des cadres. Toutefois, les disparités selon les activités exercées sont grandes : les professions les plus intellectuelles (santé, activité juridique, services aux entreprises…) chiffrent entre 68 040 et 110 160€, nettement plus que pour les cadres, alors que celles de type manuel (BTP, services aux personnes…) sont situées entre 16 440 et 33 720€, en fait des rémunérations proches des salaires des professions intermédiaires, des ouvriers et des employés.

 ⇒ L’évolution du nombre d’emplois entre 2016 et 2021

Entre 2016 et 2021, le nombre d’emploi a progressé de 7,1% (forte évolution entre 2016 et 2019 puis en 2021, mais faible chute en 2020 du fait des appuis publics pendant la crise sanitaire).

La progression a d’abord été le fait des non-salariés (12,1%, mais avec un % élevé de microentrepreneurs dont un peu moins de la moitié ne feront jamais de recettes), plus que pour les salariés du privé (8,6%) et bien plus que ceux du public (1%).

 

Au sein des salariés du privé, les plus fortes progressions sont localisées dans les services aux entreprises et l’informatique/communication (19,8 et 18,8%), puis dans les HCR (15,4%) et la construction (14,1%).

En termes de type de contrat, la progression de l’intérim a été tout aussi remarquable (19%, toutefois surtout localisées dans la période 2016-2019).

 

Les plus faibles évolutions sont le fait de l’industrie (-0,2%), de l’activité services aux ménages (+1,2%), et les activités financières (+3,6%). Noter que les emplois dans le commerce n’ ont progressé que de 7,7%, tout comme dans les transports (+5,6%).

⇒ Une brève comparaison avec quelques pays de la zone euro.

Les pays du nord (Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Suède) ont un taux d’emploi élevé  pour les jeunes (entre 41 et 72% contre 32 en France), et donc des taux de chômage plus bas ; il en est de même pour les seniors (entre 72 et 77% contre 56 en France) ; mais la France manifeste un taux plus élevé que pour les pays méditerranéens (Espagne, Grèce, Italie), du moins pour les jeunes (32% vs 13-21%), qui de fait y ont un taux de chômage élevé (30-36% vs 19 en France).

 

Le temps partiel est aussi un peu plus important dans les pays du nord (20 à 28% vs en France 17, mais 42% aux Pays-Bas).

 

Pour en savoir davantage : Le marché du travail en 2021 : l’emploi s’est très fortement redressé − Emploi, chômage, revenus du travail | Insee