Les immigrés qualifiés contribuent à l’innovation.


"Immigrés qualifiés : des compétences qui favorisent l’innovation", CEPII, la lettre N°438, juin 2023

Méthodologie : la mesure de l’innovation est observée ici par le nombre de brevets déposés par les entreprises.

 

Une augmentation d’un point de pourcentage de travailleurs immigrés qualifiés permet aux entreprises de déposer 5,2% de brevets supplémentaires.

⇒ La participation des immigrés qualifiés est bénéfique

Cette hausse est due au transfert de connaissances qui conduit au développement de compétences dans de nouveaux domaines et à un accroissement de la productivité, et à la hausse des exportations. Les immigrés se concentrent sur les tâches techniques, à forte intensité de recherche, tandis que les natifs se concentrent sur celles de gestion, à forte intensité de communication.

 

Ainsi entre 1965 et 2010, l’immigration aux États-Unis aurait entraîné une augmentation supplémentaire de 8% des brevets par habitant.

En France, entre 1995 et 2010, le nombre de brevets détenus par entreprise dans le secteur manufacturier a été multiplié par 3,7, passant de 11,3 à 42,3 ; parallèlement, la part des inventeurs étrangers issus de l’enseignement supérieur, au sein des équipes de recherche a connu une hausse, passant de moins de 1% à près de 5% du nombre total de chercheurs, malgré une stabilité de la taille moyenne des équipes. Cette hausse atteint 7,6% pour les entreprises dont la quantité de capital par employé est parmi les 25% les plus élevés.

⇒ Comment augmenter cette participation en France ?

La part des immigrés diplômés de l’enseignement supérieur dans l’emploi a presque doublé entre 2000 et 2016, passant de 2,5 à 4,3%, mais elle reste bien inférieure à celle enregistrée aux États-Unis (7,5%), au Royaume-Uni (8,4%) et surtout au Canada (près de 17%).  

 

La transition de la fin des études vers l’emploi en France représente un défi conséquent pour les étudiants internationaux, se heurtant à bien des difficultés (visas et frais de scolarité plus élevés) pour s’insérer durablement dans le monde du travail français.

Après 5 ans d’études, seuls 21% des 70 000 étudiants étrangers ayant obtenu leur premier titre de séjour en 2015 sont restés en France pour des raisons économiques, tandis que 57% ont quitté le pays.

 

L’indicateur d’attractivité de l’OCDE montre, qu’en ce qui concerne les travailleurs qualifiés, l’attractivité de la France s’est améliorée entre 2019 et 2023 notamment grâce à une baisse des taux de refus de visas.

 

Pour en savoir davantage : http://www.cepii.fr/CEPII/fr/publications/lettre/abstract.asp?NoDoc=13810