Sur la période 2010-2019, 5% des entreprises matures sont à considérer comme zombies.


"Les sorties volontaires d’entreprises ont retrouvé dès 2021 leur rythme de 2019', France Stratégie, juillet 2023

Une étude dont il est particulièrement difficile de tirer des résultats et conclusions claires.

 

40% des entreprises primo accédantes au statut de zombie redeviennent à nouveau pérennes au bout de trois ans, alors que 30% finissent en défaillance ; 30% demeurent zombies.

⇒ Une définition :

Une entreprise est zombie si :

-son excédent brut d’exploitation (EBE) ne couvre pas l’ensemble de ses charges d’intérêt durant trois années consécutives,

-si elle est mature au sens où elle a plus de dix ans.

 

Cette définition s’expose à la critique de sous-estimer le poids des entreprises zombies dans des périodes où les taux d’intérêt sont particulièrement bas. Pour limiter la portée de cette critique, des définitions combinant une faible profitabilité et un risque de défaut élevé ont été proposées.

On peut considérer que définir uniquement le statut de zombie des entreprises à partir de leurs performances financières est trop limitatif. Il faut également prendre en compte les financements subventionnés qu’elles reçoivent des banques et des aides publiques qu’elles perçoivent. Il faut aussi exclure de la population des zombies les entreprises filiales d’un groupe lorsque ce dernier n’est pas zombie lui-même.

⇒ un chiffrement des zombies et de leur devenir 

♦ En moyenne sur la période 2010-2019, 5% des entreprises matures sont à considérer comme zombies, une situation assez stable, contrastant avec un taux de défaillance des entreprises matures en baisse de manière sensible à partir de 2013.  qui s’explique d’abord par un environnement économique plus favorable et une amélioration de la situation financière des entreprises.

Le statut de zombie apparaît comme une étape préalable à la défaillance pour un nombre élevé d’entreprises. En 2012, sur 6 936 entreprises zombies, 876 ont été défaillantes, (près de 13%), un taux près de 8 fois plus élevé que celui des entreprises matures (1,7%).

 

♦ 3 667 entreprises sont devenues zombies pour la première fois en 2010, dont 13,4% étaient défaillantes cette même année. Il s’agit d’entreprises qui connaissaient des difficultés depuis au moins trois ans. En 2013,  3 années plus tard, 41,5% sont sorties par le haut, 31,5% ont été défaillantes, 18% ont toujours le statut de zombie. 

 

Observé sur plusieurs années, plus de 40% des entreprises primo accédantes au statut de zombie finissent par redevenir pérennes au bout de trois ans et 30% finissent dans une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire ; 30%, sont toujours zombies (rechute ou statu quo), ou bien ont disparu de la base et ne renseignent plus leurs comptes.

⇒ Profil des entreprises zombies

♦ Les entreprises zombies réalisent entre 2 et 3% de la valeur ajoutée des entreprises matures entre 2009 et 2019, et piègent un capital qui n’est  pas réalloué vers les entreprises les plus productives.  A titre d’exemple, en Belgique, elles piègent 16% du stock de capital et menacent 12% de l’emploi belge.

 

♦ Les entreprises zombies sont davantage présentes dans le secteur des services que dans le secteur manufacturier. 

 

♦ Celles-ci sont présentes dans toutes les tailles avec un poids comparable pour les TPE, PME et ETI, mais plus important pour les GE où ce poids dépasse la barre des 10% en 2015.

 

♦ Elles sont plus âgées mais de plus petite taille.

 

Sur le plan économique, elles ont des performances productives moindres et moins capitalistiques (88 000€ de capital par unité de travail pour les zombies contre 102 000€ par unité de travail pour les non zombies). Leur capacité d’autofinancement est très dégradée.

 

L’une des raisons de leur persistance réside dans les faibles taux dont elles peuvent bénéficier de la part des banques, même si les taux sont plus élevés que pour les autres.

 

Pour en savoir davantage : https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/fs-2023-dt-02-zombies-juillet.pdf