Le commerce de détail connait une baisse de ses effectifs dans les fonctions en rapport direct avec les clients.


"Stabilité de l’emploi salarié dans le commerce de détail en 2022, les effectifs au contact du client diminuent depuis 2016", Insee Premiére N°1966, septembre 2023

Les professions des salariés du commerce de détail sont classées en trois catégories :
• les métiers de la logistique et du libre-service : sans contact direct avec le client, ce sont des employés chargés de la mise en rayon et de l’affichage des prix dans les surfaces de vente en libre-service, et pour la partie logistique, des ouvriers de manutention, magasinage, tri, emballage et expédition ainsi que des conducteurs-livreurs et coursiers,
• les métiers commerciaux au contact du client ou qui exercent une responsabilité dans l’approvisionnement. Les chefs d’entreprise et les entrepreneurs y sont inclus,
• les « autres métiers » regroupent les métiers supports (gestion et administration, marketing, communication, informatique, maintenance, sécurité, entretien, R&D), les métiers de la santé (employés dans les pharmacies et les magasins d’optique) et les métiers de l’artisanat et de l’industrie (boulangerie-pâtisserie, transformation de la viande, ainsi que les métiers liés aux activités annexes de production industrielle des sociétés commerciales).

Seuls les salariés employés directement par les entreprises de commerce de détail sont comptabilisés, ce qui exclut notamment les salariés des entreprises de livraison ou d’entreposage partenaires, ainsi que les intérimaires.

 

Les effectifs salariés de la logistique et du libre-service ont fortement progressé, de 12% entre 2016 et 2020, aux dépens des effectifs salariés commerciaux au contact du client, qui reculent de 14%. 

⇒ Une vision globale

En 2020, 1,4 million de salariés en EQTP travaillaient dans le commerce de détail. Ce nombre a baissé de 1% entre 2009 et 2020 alors que le nombre de salariés a augmenté de 7,7%.

Cette baisse s’inscrit dans un contexte d’inflation forte, qui engendre un changement des habitudes de consommation des ménages : 68% des répondants à l’enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages déclarent en décembre 2022 avoir changé de mode
de consommation, principalement dans  l’alimentation et l’énergie du logement.

 

Les métiers de la logistique (surtout des magasiniers) et du libre-service encadré représentent 25% des métiers du commerce de détail en 2020, contre 20% en 2009, alors les métiers commerciaux baisse  (49% des salariés en 2020, contre 52% en 2009).

 

Au total, les effectifs des métiers de la logistique et du libre-service ont augmenté de 23% entre 2009 et 2020, du fait des employés de libre-service et magasiniers (+30%), alors que la baisse de 6% des effectifs des métiers commerciaux provient notamment de celle des techniciens et des représentants (-19%), des  caissiers (-19%), et des vendeurs (-8%).  
Les effectifs des autres métiers du commerce de détail (26% des emplois salariés en 2020), ont baissé de 9%, en lien avec le recul des métiers de l’artisanat de bouche notamment (-17%). 

⇒ Une approche par type de commerce

♦ En 2020, le commerce de détail en magasin non spécialisé représente près de 40% des emplois du commerce de détail. Fortement affecté par les modifications récentes des habitudes de consommation des ménages, les évolutions de l’emploi s’y inscrivent dans un mouvement plus long. Comme dans l’ensemble du commerce de détail, les effectifs de la logistique et du libre-service ont continûment augmenté entre 2009 et 2020 (46% en 2020 vs 37 en 2009), alors que celle des métiers commerciaux a diminué (38% en 2020 vs 40). 

 

♦ Les grandes surfaces alimentaires (supermarchés et hypermarchés) concentrent 84% de l’emploi ; les effectifs et la part des métiers de la logistique et du libre-service ont nettement augmenté passant de 42 à 55% dans les supermarchés et de 37 à 43% dans les hypermarchés, alors que les effectifs commerciaux ont diminué de 3,6% dans les grandes surfaces alimentaires avec la baisse du nombre de caissiers (-18%), malgré la hausse de 30% du nombre de vendeurs (rayons de vente à la découpe notamment). La part des vendeurs dans l’emploi des grandes surfaces alimentaires est dans le même temps passée de 5 à 7%.

 

♦ La part des métiers de la logistique et du libre-service est moins élevée dans les petites surfaces alimentaires (dont la surface est inférieure à 400 m²) que dans les grandes surfaces. Cela peut provenir d’une plus grande polyvalence des salariés des petites surfaces, engagés comme commerciaux mais réalisant des missions ponctuelles de mise en rayon, contrairement aux grandes surfaces où les missions sont plus spécialisées. La part des métiers de la logistique et du libre-service augmente également dans ces petites surfaces : de 25 à 31% dans les magasins d’alimentation générale et de 33 à 37% dans les supérettes. 

 

♦ Les entreprises spécialisées qui pratiquent la vente en ligne ont une structure d’emploi atypique : la part des métiers de la logistique y est plus élevée que la moyenne. En particulier, 17% relèvent de l’emballage (contre 4% pour l’ensemble des unités du commerce de détail réalisant de la vente en ligne) ; à l’inverse, les employés de libre-service et magasinage sont rares (3 contre 24%). Le poids des métiers supports y est aussi plus élevé.

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/7663429