Pacea et Garantie Jeunes, 2 dispositifs pour les jeunes en difficulté d’insertion.


"Pacea et Garantie jeunes : quel accompagnement pour quels jeunes dans les missions locales ?", Dares Analyses N°63, novembre 2023

Le Parcours Contractualisé d’Accompagnement vers l’Emploi et l’Autonomie (Pacea), d’une durée maximale de 24 mois, contractualise l’accompagnement en mission locale et en fournit le cadre général. Ce dispositif, mis en place en 2017, aide les jeunes de 16 à 25 ans rencontrant des freins professionnels ou personnels sur le marché du travail à définir leur projet, ainsi que les objectifs et moyens à mettre en place pour le réaliser. 

La Garantie jeunes a fait l’objet d’une expérimentation à partir de 2013. Depuis 2017, elle est généralisée à l’ensemble du territoire français. Jusqu’en mars 2022, elle constitue l’accompagnement le plus intensif des missions locales et s’inscrit nécessairement dans un Pacea. Elle vise un public plus restreint et plus éloigné de l’emploi, notamment les jeunes NEET (ni en emploi, ni en études, ni en formation) en situation de précarité. L’entrée en Garantie jeunes s’effectue par groupe de 10 à 20 jeunes afin de mettre en place des activités et une dynamique collectives, ce qui la distingue du Pacea. Cet accompagnement est assorti d’une aide financière mensuelle modulable. La durée initiale d’une Garantie jeunes est de 12 mois, renouvelable jusqu’à 18 mois sur décision de la commission de suivi des parcours. En mars 2022, le Contrat d’engagement jeune (CEJ) remplace la Garantie jeunes. 

 

L’analyse décrit qui sont les bénéficiaires, le type de dispositifs pour les conduire à s’insérer et le financement qui les accompagne. 

⇒ Qui en sont bénéficiaires ?

♦ Leur nombre

Entre 2019 et 2021, 1 267 500 jeunes sont accueillis dans un Pacea ; sur la même période, 994 500 Pacea sont clôturés. 30% bénéficient de la Garantie Jeunes.

 

♦ Leur profil

-Parmi l’ensemble des sortants de Pacea, 12% ont moins de 18 ans lors de leur entrée dans le dispositif, et 58% entre 18 et 21 ans. Ceux en Garantie jeunes sont plus jeunes (16% sont mineurs, et 65% ont de de 18 à 21 ans).

 

-Ils sont également moins diplômés : 36% des jeunes passant par un Pacea sans Garantie jeunes et 43% des jeunes bénéficiant d’une Garantie jeunes n’ont pas de diplôme à leur entrée dans le dispositif, contre 5% des jeunes de 16-25 ans sortis de formation initiale. Seuls 3% des jeunes passant en Garantie jeunes sont diplômés du supérieur contre 39% des jeunes de 16-25 ans sortis de formation initiale. 

 

-12% des jeunes en Pacea sont de nationalité étrangère et 18% vivent en quartier prioritaire de la politique de la ville, contre respectivement 4% et 8% des jeunes sortis de formation initiale. Les jeunes résidant en QPV ont des parcours plus longs que la moyenne, tandis que les diplômés du supérieur ont des parcours plus courts. Les jeunes étrangers entrent plus souvent en formation et font moins souvent d’immersion professionnelle. 

 

⇒ Leur parcours en Pacea et Garantie jeunes

 

♦ 58% restent plus d’un an dans le dispositif, et 28% deux ans ou plus. Les jeunes dont le Pacea inclut une Garantie jeunes restent plus longtemps dans le dispositif : la moitié y est encore 21 mois après l’entrée en Pacea, contre 1/4 des jeunes dont le parcours n’inclut pas de Garantie jeunes.

 

♦ Si tous les jeunes suivis bénéficient d’entretiens individuels avec leur conseiller, ceux-ci sont plus fréquents en Garantie jeunes et complétés par un accompagnement collectif en début de parcours (ateliers, informations collectives). 81% des jeunes bénéficiaires d’une Garantie jeunes y sont inscrits dans les trois mois suivant leur entrée en Pacea.

En moyenne sur l’ensemble des sortants de Pacea, ceux ne suivant pas de Garantie jeunes bénéficient de 6 entretiens individuels pendant leur parcours, et ceux avec Garantie jeunes de 19.

 

En moyenne parmi les sortants de Pacea, 95% ont au moins un entretien le mois suivant leur entrée dans le dispositif ; l’intensité de l’accompagnement décroît au fur et à mesure du parcours, puis se stabilise pour les jeunes encore dans le dispositif au bout d’un an. Toutefois, la 2éme année du parcours, chaque mois, plus de 33% des jeunes ont au moins un contact au téléphone, par SMS ou par mail avec leur conseiller.

 

Lorsque le Pacea inclut une Garantie jeunes, l’intensité de l’accompagnement individuel est plus élevée, et ce tout au long du parcours. Chaque mois de la première année, plus de la moitié des jeunes ont au moins un contact et au moins un entretien avec leur conseiller. À partir du treizième mois, chaque mois, au moins 26% ont un entretien avec leur conseiller (vs 21% pour les autres).  

 

♦ L’accompagnement en parcours collectif : 86% des jeunes qui ne suivent pas une Garantie jeunes ne bénéficient d’aucun atelier et 90% d’aucune information collective. À l’inverse, 94% des jeunes en Garantie jeunes assistent au moins à un atelier, et une très large majorité en fait au moins 5 au cours de son parcours. Les informations collectives sont un peu moins systématiques (45%).  

48% des jeunes dont le Pacea inclut une Garantie jeunes ont au moins un atelier le mois suivant leur entrée en Pacea, et 46% le mois d’après. À partir du 7éme mois, cela concerne moins de 15% des jeunes. Le mois suivant leur entrée en dispositif, 15% d’entre eux ont une information collective, contre 5% ou moins à partir du quatrième mois.

 

♦ Les bénéficiaires d’un Pacea sans Garantie jeunes sont moins souvent en formation durant leur parcours (24%) que les bénéficiaires d’un Pacea avec Garantie jeunes (35%). Il en va de même pour l’immersion professionnelle (15% contre 59%). 

⇒ L’accompagnement est aussi financier.

35% des jeunes perçoivent au moins une allocation Pacea durant leur parcours (un montant total moyen de 463€) et 98% des bénéficiaires de Garantie jeunes perçoivent au moins une fois l’allocation associée à ce dispositif (en moyenne 351€). Par contre, 80% d’entre eux perçoivent un montant moyen mensuel supérieur à 400€ en moyenne pendant 10 mois, qui correspondent à la durée moyenne du parcours en Garantie jeunes.

Enfin, les jeunes avec un niveau inférieur au CAP-BEP, ceux en QPV et les étrangers hors UE perçoivent plus souvent une allocation Pacea, tandis que les bénéficiaires du RSA, les titulaires du permis de conduire et les jeunes parents la perçoivent moins souvent.

 

Pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/pacea-et-garantie-jeunes-quel-accompagnement-pour-quels-jeunes-dans-les-missions