Le nombre de commerce Parisien est en baisse de 1,4%, avec une densité importante.


"LES COMMERCES À PARIS EN 2023 : INVENTAIRE DES COMMERCES 2023 ET ÉVOLUTION 2020-2023", APUR, janvier 2024

Méthodologie : recensement de tous les locaux situés en rez-de-chaussée à Paris réalisé par l’Atelier parisien d’urbanisme en avril 2023, en partenariat avec la Ville de Paris et la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris.

 

Cette enquête, effectuée à distance de la crise sanitaire liée à la Covid-19, permet de constater la solidité du commerce parisien. 

⇒ Une vision globale des commerces Parisiens et de leur évolution.

♦ En 2023, 83 154 locaux ont été recensés en rez-de-chaussée des rues parisiennes. Le nombre de commerces et services baisse (-842 entre 2020 et 2023 soit -1,4%), ce qui n’entraîne pas une baisse équivalente de la surface commerciale puisque 350 locaux sont « englobés » par un local ou un commerce voisin.

Noter que la densité commerciale dont bénéficie Paris est très élevée par rapport aux autres centres-villes des grandes villes, s’expliquant par le nombre d’habitants, le flux quotidien d’actifs qui viennent travailler, le fait que Paris est moteur du commerce métropolitain, sans oublier les étudiants et les touristes.

 

♦ Ces 83 154 locaux se répartissent entre 73% de commerces et services (60 846 établissements), 16% de bureaux, cabinets médicaux ou commerces de gros (13 249 locaux) et 11% de locaux vacants (9 059 locaux).

 

♦ Le nombre de locaux vacants augmente faiblement en 3 ans passant de 10,2% à 10,9% de l’ensemble des locaux (+518 locaux). Au sein des 9 059 locaux vacants, 1 565 étaient en travaux (17%). La part des locaux vacants est faible (moins de 8%) dans les quartiers résidentiels les plus aisés.

 

Le taux de mutation des commerces s’accélère un peu par rapport à la période précédente : 12,7% par an entre 2020 et 2023 contre 10,4% par an entre 2017 et 2020 et 10,6% entre 2014 et 2017. Les mutations observées en 2 ans et demi sont principalement des changements d’activités ou d’enseignes (9400), des réouvertures après un moment de vacance (3800) ou des transformations vers un autre local d’activité ou vers un local vacant ou en travaux (4600).

Il n’y a que 395 créations nettes et 340 disparitions nettes de commerces.

⇒ Les types de commerce.

♦ La très grande majorité des commerces parisiens (hors l’hébergement) occupent une surface moyenne de vente de l’ordre de 50 m² (97% des locaux recensés) ; 2% des établissements (1 200) ont une surface commerciale comprise entre 300 et 1000 m²  et 1% supérieure ou égale à 1000 m².(400 établissements). 

 

♦ Les modalités de regroupent des commerces.

– Les galeries marchandes au nombre de 35 sont plutôt situées dans les arrondissements de l’ouest ou périphériques et regroupent 551 commerces ; ce sont davantage des galeries de “proximité”. Par contre 9 centres commerciaux ont un rayonnement important.

– Noter encore les 6 grandes gares parisiennes transformées récemment ou en cours, les 102 boutiques dans métro, les 10 marchés couverts et les 73 marchés découverts.

 

♦ 40% des surfaces de vente de Paris appartiennent à des réseaux d’enseigne très majoritairement constitués d’artisans et commerçants indépendants (77%), 23% appartenant à des réseaux commerciaux.

⇒ Les baisses d’activité commerciale traduisent en particulier 3 évolutions majeures :

La montée du commerce en ligne qui impacte notamment les commerces d’équipement de la personne (prêt-à-porter, chaussures, bijouterie) avec une baisse de -8% soit -621 sur les 7300 existants).

Ces disparitions de magasins sont la traduction des successions de redressements et/ou liquidations judiciaires de grandes enseignes ; l’habillement et la chaussure totalisent depuis 2020, 44% de l’ensemble des enseignes touchées (35 sur 80) et 55% du parc total de magasins (4800 points de vente sur 8800 dont 31% situés dans des rues commerçantes, 30% en centres commerciaux, 37% en retail park). Parallèlement à ces fermetures, les magasins de vente de vêtements de seconde main, les friperies, se développent (+67 magasins, soit +28% entre 2020 et 2023) ainsi que la place de plus en plus importante occupée par les ventes en ligne de vêtements de seconde main.

 

♦ L’augmentation de la dématérialisation des échanges explique la baisse des agences bancaires, agences de voyages ou d’assurance avec une baisse de 7% soit -77 agences bancaires sur 1100 en 2020.

 

♦ Le fort recul du taux de motorisation (67% des ménages parisiens ne possèdent pas de voitures) se traduit par la baisse des garages, concessionnaires et stations-service : -72 établissements sur 830 en 2020 et -9%.

 

♦ Le commerce de gros avec -231 commerces, et -23%. Il n’en reste que 780 alors qu’il y en avait 3400 en 2003.

 

♦ Le nombre de commerces culturels, plus de 4300 en l’an 2000, a décru d’un tiers (2900 en 2023). Malgré la progression de la vente en ligne, dont la part a doublé en 10 ans, la réduction drastique des achats dans les petites librairies de quartier n’a pas eu totalement lieu, nombre d’entre elles se sont digitalisées ; le nombre de librairies augmente même dans les arrondissements périphériques (+15 librairies entre 2020 et 2023 contre -19 entre 2017 et 2020

dans les arrondissements 12 à 20).
Par contre, à partir de 2005, le nombre de disquaires a chuté à Paris (-50 de magasins entre 2005 et 2014, -42% entre 2014 et 2023), passant de 266 en 2005 à 75 en 2023.

⇒ Concernant les hausses, les 5 faits les plus saillants sont :

♦ La forte hausse du commerce alimentaire (+310 et +4%) ; 8018 commerces alimentaires, c’est le nombre de magasins le plus élevé depuis le début des enquêtes effectuées depuis 20 ans (en 2000, ils étaient 7 000). 
Entre 2020 et 2023, on compte +277 commerces alimentaires spécialisés de plus (+5%), notamment +61 cavistes, +55 primeurs, +52 pâtisseries, +46 traiteurs, +24 boulangeries, +21 torréfacteurs, +13 fromagers et +8 poissonneries, mais en baisse les boucheries (-28) et les magasins de produits surgelés (-2). La surface de vente augmente de +14 000 m².

Les nouveaux commerces se localisent surtout sur les voies déjà très denses.

 

Les enseignes de la grande distribution n’enregistrent pas de gain substantiel, constatant au contraire un arrêt de son expansion ; toutefois on observe le développement des « drives piétons » (+63 drive).

Les 60 dark stores de 2022 ne sont plus que 8 en 2023.

 

On constate aussi un tassement du bio (518 en 2023 contre 530 en 2020 et une baisse de 2% des effectifs), alors qu’ils avaient un rythme de croissance fort (+56 % entre 2014 et 2017 puis +54% entre 2017 et 2020).

 

♦ La hausse de la restauration et en particulier de la restauration rapide avec un nombre d’emplois qui continue de progresser en 2022 (+6,1% son niveau d’avant crise sanitaire) ; cafés, bars et restaurants totalisent +189 commerces, +1% ; le taux de vacance du parc de bureaux demeure très bas (moins de 3%), alors que la population étudiante (390 000) et le retour des touristes stimulés par de grands événements (comme la coupe du monde de rugby) soutiennent ces activités,

 

La restauration rapide progresse entre 2020 et 2023 (+10%, soit +352 établissements) et prolonge celles enregistrées lors des périodes précédentes (+11%, soit +378 établissements entre 2017 et 2020, +12%, soit +350 établissements entre 2014 et 2017).

Parmi les 4 027 établissements de restauration rapide en 2023, seuls 748 (19%) appartiennent à un réseau d’enseigne ; ce sont les établissements indépendants qui progressent le plus (+347 établissements) entre 2020 et 2023 alors que ceux appartenant à un réseau d’enseignes n’enregistrent que 5 nouveaux établissements. Cette forte progression est particulièrement visible à Paris Centre (+112 sur 352 nouveaux établissements, +32%), en partie du fait du retour des touristes internationaux ; ces établissements sont 40% de la restauration dans les quartiers touristiques et commerçants.



La restauration traditionnelle qui progressait de +5 à +6% depuis 2011 connaît une évolution inverse entre 2020 et 2023, avec une diminution de -2% (-105 établissements) ; les brasseries qui étaient restées stables entre 2017 et 2020 enregistrent une diminution (-93 établissements et -3%).

 

♦ Du fait du fort recul de la motorisation, le choix des mobilités douces, en particulier du vélo (+27% de fréquentation annuelle des aménagements cyclables à Paris depuis 2020), se traduit par la création de nombreux magasins dédiés à la vente et à la réparation de vélos (69 commerces ou +39%),

 

♦ Le nombre de locaux occupés par des activités médicales est en hausse depuis une quinzaine d’années et continue de progresser entre 2020 et 2023, à un rythme un peu moins soutenu cependant qu’auparavant (+4%, +88 locaux contre +9% et +183 locaux entre 2017 et 2020). Les nouveaux modèles d’exercice collectif de la médecine en remplacement des cabinets traditionnels en étages se traduisent par la création de cabinets médicaux de plain-pied (+88 cabinets ou laboratoires sur 2100 en 2020 soit +4%).

 

♦ Les préoccupations pour le bien-être sous toutes ses formes : +283 commerces (instituts de beauté, prothèses auditives, ongleries…) soit +15%.

 

 

Pour en savoir davantage : https://www.apur.org/sites/default/files/commerces_paris_2023.pdf?token=5BtLWPRu