Les TPE sont interrogées sur leurs nouvelles organisations du travail.


"Baromètre des TPE, vague 76", Fiducial, Ifop, juillet 2024

Méthodologie : échantillon de 1 005 dirigeants de très petites entreprises (TPE) de 0 à 19 salariés ; les entreprises réalisant moins de 50 000€ de chiffres d’affaires à l’année n’ont pas été interrogées. 
L’échantillon a été raisonné puis ramené à son poids réel lors du traitement sur les critères suivants : secteur d’activité de l’entreprise, taille de l’entreprise, région d’implantation.

Les interviews ont été réalisées par téléphone du 27 mai au 17 juin 2024.

 

Une même proportion de dirigeants de TPE (entre 25 et 28%) pratique le télétravail, la flexibilité du travail laissée à l’appréciation de leurs salariés, ou sont ouverts à la semaine de 4 jours et à l’impact de l’IA pour leur entreprise.

⇒ Conjoncture.

♦ 54% sont optimistes pour leur activité  (dont 8% très optimistes) ; entre le 2éme trimestre 2023 et le 2éme trimestre 2024, 58,5% se disaient optimistes mais seulement 45% entre fin 2022 et mi 2017.

Les plus optimistes sont les moins de 35 ans (75% vs 50-54% les autres tranches d’âge) et ceux chefs d’entreprise depuis moins de 10 ans (61%).

46% sont pessimistes dont 17% très pessimistes. Les plus pessimistes sont les dirigeants de l’activité commerce alors que ceux des activités BTP (34%) et services aux particuliers (32%) le sont beaucoup moins. En termes de taille les plus pessimistes sont les 1-2 salariés (51%) vs 41 les 10-19 salariés.

 

♦ 10% ont embauché depuis le 1er avril 2024, que ce personnel soit ou non encore présent dans l’entreprise aujourd’hui et/ou envisagent d’en embaucher d’ici le 30 juin 2024 et 6% ont débauché ou envisagent de le faire. En 2024, le niveau est à 10%, plutôt moins qu’en 2023 (entre 12 et 15%).

Ce sont les 10-19 salariés qui envisagent le plus d”embaucher (41%) et pas ceux travaillant seuls (4%).

 

♦ 19% déclarent rencontrer des difficulté financières (très importantes 7%, assez 12%) et 63% pas de difficultés financières. Au sein de ce groupe, 25% envisageraient un dépôt de bilan dans les 6 mois (5% des TPE).

⇒ Les nouvelles organisations du travail.

♦ Quels âges ont leurs salariés ? Quelles opinions ont les dirigeants sur les jeunes ?

49% des salariés ont moins de 40 ans dont 37 entre 30 et 39 ans et par ailleurs 31% entre 40 et 49 ans et 20% plus de 50 ans.

Au cours des 5 dernières années, ils ont eu des jeunes nés depuis le milieu des années 90, et qui auraient aujourd’hui moins de 30 ans : 48% étaient stagiaires, 44% salariés et 42% alternants ou apprentis.

 

Interrogés sur les jeunes, les dirigeants répondent :

Aujourd’hui les salariés cherchent à s’accomplir en dehors de leur travail (80% d’accord dont tout à fait d’accord 35%) : ils sont moins travailleurs que leurs aînés (69% dont 39), mais ils savent mieux que leurs ainés affirmer leurs limites (69% dont 39).
La relation des dirigeants au travail a évolué ces dernières années (71% dont 27), notamment du fait des pratiques des jeunes (37% dont 9).

 

♦ 26% autorisent le télétravail dans leur entreprise (dont 8% 3 jours ou plus par semaine et 18% 1 ou 2 jours), dont 58% les services aux entreprises et les services aux particuliers (29%), les autres activités le font entre 4% pour l’hôtellerie, 7 la santé, 12 le commerce, 15 le BTP et 16 l’industrie.

Ceux qui ne le font pas affirment que leur activité n’est pas compatible.

 

♦ 28% sont favorables à la mise en place de la semaine de 4 jours ; 13% l’auraient déjà mise en place. Les moins de 35 ans sont les plus favorables (53% vs 24-28% les autres tranches d’âge).

Les avantages sont pour les 3 items jugés les plus importants :

– Un meilleur équilibre des temps de vie pour les salariés (38% en 1ére citation, 60 pour l’ensemble des citations),
– Un meilleur bien-être au travail et une réduction du stress (28 et 46%), 

– Un moyen d’attirer et de conserver les salariés (15 et 32%).

 

Suivent d’autres items pour lesquels les citations en 1er lieu sont rares (entre 1 et 5%), mais au regard de toutes les citations, le propos est plus fréquent : un impact positif sur l’environnement en réduisant le nombre de jours de déplacement des salariés (25% toutes citations), et par ailleurs au profit de l’entreprise : une réduction des coûts opérationnels de l’entreprise (chauffage, électricité…) pour 16%, une amélioration de la performance de l’entreprise (15%), une diminution de l’absentéisme (7%) et une innovation et une créativité accrues (6%).

 

4 principaux freins sont cités :

– Une moins bonne coordination avec l’externe si les clients n’adoptent pas le même rythme (26% en 1ére citation et 41 toutes citations),
– Des difficultés à couvrir des heures de service (26% et 37), notamment les secteurs des HCR et du commerce (40 et 34%),
– Une baisse de la production de l’entreprise (15% et 31), davantage citée par les artisans,
– Une hausse du stress chez les salariés qui doivent réaliser un même travail sur un temps réduit (9% et 15).

Sont nettement moins cités (toutes citations) : une moins bonne coordination interne si tous les salariés n’ont pas le même jour « off » (14% toutes citations), et la résistance au changement de certains salariés (6%).

 

♦ La flexibilité dans l’organisation du travail.

63% jugent flexible leur organisation du travail, dont 27% très flexible avec une grande autonomie des salariés dans leur organisation du temps de travail et 36% assez flexible. 81% des dirigeants dans le secteur des services aux entreprises la pratiquent.

Pour les 37% dont l’organisation du travail n’est pas flexible, 21% citent des possibilités d’adaptation restreintes à des situations exceptionnelles et 16% le fait d’horaires de travail fixes et identiques pour tous. Les activités le plus concernées sont les HCR, le commerce et le BTP.

 

♦ L’impact à venir de l’IA sur l’organisation du travail de leur entreprise et sur la nature des tâches. 28% estiment que l’IA aura un impact significatif (dont très 6).

 

Pour en savoir davantage : https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2024/07/120824-Presentation-Barometre-TPE-Vague-76-Juin-2024.pdf