En 2019, les salariés qui travaillent dans les services à la personne sont plutôt âgés et faiblement rémunérés.


"Les salariés des services à la personne : trois profils de salariés bien distincts", Insee Focus N° 331, juillet 2024

91% travaillent habituellement dans ce secteur et 9% en activité occasionnelle.

⇒ Une vision globale.

Le secteur des services à la personne (SAP) emploie un million de salariés. Ils sont plutôt âgés, pour certains proches de la fin de carrière et dans des emplois peu attractifs financièrement : bien que majoritairement en CDI, ils sont souvent à temps partiel avec des rémunérations horaires nettes modestes (10€ de l’heure fin 2019, contre 15,4€ pour l’ensemble des salariés), qui augmentent faiblement (+7% en 3 ans pour les salariés présents en 2016 et 2019, contre +10% pour l’ensemble des salariés).

 

Ces salariés ont changé en moyenne plus de 3 fois de situation sur le marché du travail (passage d’un emploi à un autre emploi, période de chômage ou d’inactivité, etc.) d’un trimestre à l’autre entre 2016 et 2019, contre 2 fois pour l’ensemble des salariés.

⇒ 3 profils :

♦ Le premier profil (43% des salariés des SAP) regroupe majoritairement des salariés qui exercent leur activité principale dans les SAP depuis plusieurs années. Ces actifs sont des femmes (9 sur 10), plutôt âgés (52 ans en moyenne en 2019) et en majorité (8 sur 10) employés en CDI. Ces salariés réalisent 65% des heures rémunérées du secteur en 2019.

 

Lorsqu’ils s’occupent de populations fragiles (personnes âgées et/ou en situation de handicap par exemple), ils ont souvent un emploi unique à temps partiel (via un organisme de service à la personne) peu rémunéré.

Lorsqu’ils s’occupent de l’entretien de domiciles, ils ont alors souvent plusieurs employeurs, via des particuliers employeurs (à temps partiel, avec de meilleures rémunérations horaires que les autres salariés des SAP). Ils sont surreprésentés dans les territoires ruraux.

 

Un second profil rassemble 48 % des salariés des SAP en 2019 : ce sont les salariés dont l’activité SAP évolue fortement au cours de la période 2016-2019, à la hausse ou à la baisse. Pour un salarié sur deux, l’activité SAP, minoritaire début 2016 est devenue l’activité principale fin 2019. Dans les autres cas, il s’agit de salariés pour lesquels l’activité SAP a disparu sur la période ou est apparue et a pu s’intensifier tout en restant une activité annexe.

 

Une diversité de profils : on retrouve ainsi des salariés qui spécialisent leur activité dans les SAP, mais également d’autres pour lesquels les SAP peuvent représenter une opportunité de se réinsérer sur le marché de l’emploi salarié, ou encore un tremplin vers une autre activité professionnelle.

Parmi eux se trouvent également de jeunes actifs qui mènent une activité dans les SAP en même temps que leurs études. Ce travail constitue souvent une première expérience professionnelle (« job étudiant », etc.). Les salariés de ce profil réalisent ainsi 30% des heures salariées rémunérées du secteur en 2019, alors qu’ils ne contribuaient qu’à hauteur de 5% en 2016.

 

Leur parcours sur le marché du travail se caractérise par une forte mobilité professionnelle (arrêt et reprise d’activité, changement d’emploi, etc.). Parmi eux, seulement 54% occupent un en CDI en 2019 contre 69% pour l’ensemble des salariés des SAP. Ils sont 87% à avoir vécu au moins une période sans activité salariée (de chômage, d’inactivité ou d’activité non salariée) au cours d’un des 16 trimestres entre 2016 et 2019.

 

Fin 2019, un tiers de ces salariés occupe plusieurs emplois. Quand leur activité principale est une activité des SAP, il s’agit principalement d’emplois d’aide à domicile. Quand l’activité des SAP n’est pas leur activité principale, elle vient souvent en complément d’emplois de nettoyeurs, d’agents hospitaliers ou encore d’ouvriers qualifiés des travaux publics.

Ces salariés sont plus jeunes (41 ans en moyenne en 2019, contre 46 ans pour l’ensemble des salariés des SAP) et un peu plus souvent des hommes (18%, contre 15 pour l’ensemble des salariés des SAP). Ils sont davantage présents dans les communes denses qui concentrent les opportunités d’emploi. C’est notamment le cas en Île-de-France et dans le sud-est de la France.

 

Un dernier profil réunit 9% des salariés. 87% sont des salariés multi-actifs, la plupart exerçant depuis plusieurs années leur activité principale en dehors du secteur mais maintiennent une activité d’appoint stable dans les SAP, les autres étant sans emploi ou mono-actifs fin 2019. Ils occupent fréquemment des emplois de nettoyeurs, d’ouvriers qualifiés des travaux publics, ou encore de concierges à côté de leur activité dans les SAP.

Ces salariés n’effectuent que 5% des heures rémunérées du secteur des SAP. Ils sont également plutôt âgés (51 ans en moyenne en 2019). Ils ont changé en moyenne une fois de situation entre 2016 et 2019 (changement d’emploi, chômage, inactivité, etc.). 

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/8228337