L’ile-de-France découpée en 6 zones pour apprehender la qualité de la vie


"Cadre de vie dans les bassins de vie urbains franciliens : six profils-types de territoires", Insee Analyses Ile-de-France, N°39, octobre 2016

La nouvelle géographie en « bassins de vie urbains » découpe l’unité urbaine de l’Ile-de-France en 57 bassins de vie urbains et permet de pendre en compte la qualité de la vie. une analyse du cadre de vie plus pertinente que celle menée à l’échelle des bassins de vie supra communaux. L’analyse du cadre de vie dans ces 57 bassins de vie urbains fait apparaître six profils-types de territoires, en fonction de leurs caractéristiques environnementales, de leur niveau d’équipements et de services ainsi que de leur dotation en transports.

Cette méthodologie, expérimentée pour l’Ile-de-France, peut être opportune pour d’autres régions.

 

Ces 6 bassins de vie se répartissent ainsi :

 

Paris compte 7 bassins de vie urbains qui débordent au-delà de sa frontière administrative. Ces territoires sont spécifiques en matière de densité d’équipements, d’environnement, de desserte en transports collectifs et d’un taux de motorisation faible (mobilité en vélo, moins de propriétaire de voitures) et moins d’espaces verts et jardins collectifs. Ils sont très affectés par le bruit (routier et ferré) et la qualité de l’air.

 

-La périphérie dense et urbanisée : ce sont des bassins majoritairement situés en petite couronne mais s’étendant aussi sur une partie du Val-d’Oise. Ils se caractérisent par une dotation élevée en équipements et services, par une desserte fine en transports en commun, par une bonne accessibilité aux emplois, mais sont relativement exposés aux nuisances environnementales (air et bruit) et sont  concernés par la pollution des sols du fait de la présence de nombreux anciens sites industriels. Les ménages sont davantage dépendants de leur voiture (taux de motorisation de 70%): les équipements structurants (universités, hôpitaux, cinémas par exemple) y sont moins fréquents et les espaces verts plus nombreux.

 

-Les espaces intermédiaires entre l’urbain et le périurbain : ils sont situés à une vingtaine de kilomètres du centre de Paris, autour de pôles urbanisés tels que Versailles, Créteil et Évry, mais aussi Saint-Quentin-en-Yvelines et Marne-la-Vallée Ouest; la densité de population moyenne (3 000 habitants par km²) y est 2 fois moindre que dans les bassins de vie relevant du précédent profil-type. Le niveau de desserte en transports en commun y est relativement fin, mais la dépendance à l’automobile y est forte (voirie moins congestionnée, offre de stationnement plus importante); la configuration radiale des transports ferroviaires permet aux habitants de ces bassins de vie de se déplacer vers les grands pôles d’emploi de l’hypercentre francilien, mais plus difficilement d’effectuer des déplacements en rocade ou de proximité; les dotations en équipements et services sont proches du niveau moyen de l’unité urbaine dans la plupart des domaines, tandis que, sur le plan environnemental, le niveau de nuisances est globalement assez faible et les espaces verts assez présents (Forêt de Verrières, Marly, Sénart, etc.).

 

Les territoires aéroportuaires, avec une forte surexposition au bruit notamment aérien; par ailleurs, les territoires agricoles et les jardins collectifs y sont assez bien représentés; ils sont peu peuplés, notamment du fait des contraintes aéroportuaires et se singularisent par de fortes concentrations d’emplois dans les plates-formes aéroportuaires ou aux abords immédiats de ces plates-formes (fret, logistique…), dans des zones bien desservies par les transports collectifs; ces zones d’emploi sont fortement dissociées des zones d’habitation; ils disposent d’une dotation moyenne en termes d’équipements de proximité (médecins, commerces, restaurants, bibliothèques, cinémas, sport) mais plus faible s’agissant d’équipements plus structurants (établissements hospitaliers ou universitaires, théâtres…)

 

Les franges d’agglomération relativement bien équipées : la desserte en transports en commun est moins fine et les emplois moins accessibles; le taux d’équipement des ménages en voiture est élevé (85%); les dotations en équipements et services sont plus faibles que dans les bassins de vie précédents, sauf pour les bibliothèques/ médiathèques et les équipements sportifs de plein air; ils sont peu exposés aux nuisances et aux pollutions et possèdent  des atouts environnementaux (espaces verts notamment).

 

Les franges d’agglomération moins denses et moins équipées : ces territoires sont localisés à la frontière de l’agglomération parisienne, entre différents pôles urbains importants : au nord-ouest, entre Mantes-la-Jolie et les pôles de Meulan-Les Mureaux et de Cergy-Pontoise ; au sud ouest (autour d’Arpajon), entre Juvisy-sur- Orge et les pôles de Massy, Orsay, Étampes, Dourdan et Évry ; au sud-est, entre Melun, Évry et Fontainebleau ; et enfin, au nord-est, la partie Est de l’ex-ville nouvelle de Marne-la-Vallée; la dotation en équipements et services est la plus faible de l’unité urbaine, sauf en ce qui concerne les bibliothèques/médiathèques et les cinémas; la densité de population est très faible tout comme le niveau de nuisances (air et bruit), avec de nombreux espaces verts; l’’offre de transports en commun et l’accessibilité aux emplois y sont plus faibles que dans le reste de l’agglomération.