Création d’entreprise, auto-entrepreneuriat, reprise

 

Au cours des 12 derniers mois (entre décembre 2013 et novembre 2014), comparés aux 12 mois antérieurs (décembre 2012-novembre 2013), les créateurs non autoentrepreneurs ont progressé de 2,8%, et les autoentrepreneurs de 1,7% ; toutefois en novembre les autoentrepreneurs ont progressé de 2,5% contre une régression de 2,2% pour les autres créateurs. Fait intéressant, la progression 2013/2014 au regard de 2012/2013 concerne 70% des autres créateurs dans des activités en progression et 50% des autoentrepreneurs, un signe timide de reprise ?

Analyse André Letowski à partir des données brutes de l’INSEE

 

La création en novembre 2014 (en données brutes) a connu, au regard de novembre 2013,  une hausse de 2,5% en ce qui concerne les autoentrepreneurs, et une baisse de 2,2% pour les autres créateurs, ce que nous avions déjà constaté en octobre  ; ceci étant, les autoentrepreneurs ont été en nette chute, au fil des toutes dernières années, si l’on compare à 2009, année de mise en route de ce nouveau régime, alors que les autres créations ont plutôt connu la stabilité.

 

Au cours des 12 derniers mois (entre décembre 2013 et novembre 2014), comparés aux 12 mois antérieurs (décembre 2012-novembre 2013), les créateurs non autoentrepreneurs (NAE) ont progressé de 2,8%, alors que les autoentrepreneurs(AE) n’ont progressé que de 1,7%.

Les autoentrepreneurs, au fil du temps, ont régressé nettement au regard de  2009/2010, alors que les  non autoentrepreneurs connaissaient une situation bien plus stable :

 

Nombre cumulé au cours des 12 derniers moins

Indice base 100 en 2009-2010 (12 mois)

 

2009-2010

2010-2011

2011-2012

2012-2013

2013-2014

2009-2010

2010-2011

2011-2012

2012-2013

2013-2014

NAE

262 926

258 602

245 889

260 428

265 691

100

98

94

99

101

AE

365 869

292 601

311 260

273 921

281 747

100

80

85

75

77

Total

628 795

551 203

557 149

534 349

547 438

100

88

89

85

87

% AE dans le total

58,2

53,1

55,9

51,3

51,5

 

 

 

 

 

                     

 

Cette approche est confirmée si nous prenons pour indice 100 les créations en 2013/2014 :

 

 

 

 

 

Nombre cumulé au cours des 12 derniers moins

Indice base 100 en 2013/2014 (12 mois)

 

2009-2010

2010-2011

2011-2012

2012-2013

2013-2014

2009-2010

2010-2011

2011-2012

2012-2013

2013-2014

NAE

262 926

258 602

245 889

260 428

265 691

99

97

93

98

100

AE

365 869

292 601

311 260

273 921

281 747

130

104

110

97

100

Total

628 795

551 203

557 149

534 349

547 438

115

101

102

98

100

% AE dans le total

58,2

53,1

55,9

51,3

51,5

 

 

 

 

100

                     

 

L’évolution des principales activités, au cours des 12 derniers mois, fait apparaitre 3 groupes de création, dont un groupe majoritaire, celui des gains en créations tant dans le groupe des non autoentrepreneurs que dans celui des autoentrepreneurs ; le second concerne les activités qui connaissent des progressions dans les créations non autoentrepreneurs et une régression du nombre d’autoentrepreneurs ; le 3éme groupe concerne une activité, le commerce, en chute, mais plus modeste que dans les mois précédents et ce dans les deux types de création.

Le premier groupe rassemble 54% des créateurs NAE et 49% des AE, le second respectivement 27% et  31%. Noter que plupart des activités progressent entre 2014 et 2013 en ce qui concerne les non autoentrepreneurs (70% des créations sont dans des secteurs en progression), moins pour les autoentrepreneurs (présents dans la moitié).

 

Les autoentrepreneurs ont fortement progressé, à la fois dans des activités où ils sont peu présents (les transports, les HCR, l’immobilier), mais aussi dans des activités où ils sont très présents comme les services aux entreprises, ou la santé/éducation le cas particulier de l’industrie est difficile à analyser, dans la mesure où, en ce qui concerne la création d’entreprise, cette dénomination est impropre puisque plus de la moitié des créations ne sont pas des activités industrielles au sens du commun des mortels :

 

1er groupe : progression des NAE et des AE

NAE (indice : base 100 en 2009-2010)

AE (indice : base 100 en 2009-2010)

Nombre en 2013-2014

Evol

12 mois

Année N et N+1

Indice

2013-2014

Indice 2012-2013

Indice 2011-2012

Indice 2010-2011

Nombre en 2013-2014

Evol

12 mois

Année N et N+1

Indice

2013-2014

Indice 2012-2013

Indice 2011-2012

Indice 2010-2011

Transports

7 673

+13,2

114

101

102

103

6 801

+72,2

237

137

105

90

Activités financières

11 802

+9,7

109

99

95

105

2 087

+2,7

113

111

106

90

HCR

20 037

+6,1

108

102

95

98

9 205

+17,4

104

89

100

87

« Industrie »

13 060

+5,6

76

72

62

72

15 463

+13,8

98

86

109

93

Santé, éducation

28 939

+5,7

126

119

115

110

34 750

+4,3

105

101

98

88

Services aux entreprises

48 907

+4,4

104

99

97

101

67 571

+5,3

74

71

77

77

Immobilier

12 796

-1,7

87

88

100

110

3 216

+43,4

112

78

86

95

Sous-total

143 214

 

 

 

 

 

139 093

 

 

 

 

 

                         

 

La construction poursuit la progression des non autoentrepreneurs au détriment des autoentrepreneurs, tout comme les services aux particuliers :

 

2éme groupe : progression des NAE et régression des AE

NAE (indice : base 100 en 2009-2010)

AE (indice : base 100 en 2009-2010)

Nombre en 2013-2014

Evol

12 mois

Année N et N+1

Indice

2013-2014

Indice 2012-2013

Indice 2011-2012

Indice 2010-2011

Nombre en 2013-2014

Evol

12 mois

Année N et N+1

Indice

2013-2014

Indice 2012-2013

Indice 2011-2012

Indice 2010-2011

Info-com

10 062

+10,5

108

98

102

104

16 194

-8,9

76

83

89

77

Construction

44 211

+6,5

107

100

94

101

32 648

-1,6

63

64

90

78

Services aux particuliers                

17 334

+0,2

120

120

89

93

37 106

-2,5

58

60

76

75

Sous-total

71 640

 

 

 

 

 

85 948

 

 

 

 

 

                         

 

Le commerce, seul secteur d’activité en déclin, dans l’un et l’autre type de création, est toutefois en meilleure situation qu’il y a 6 mois ce secteur compte tout de même pour près de 20% des créations :

3er groupe : Régression des NAE et des AE

NAE (indice : base 100 en 2009-2010)

AE (indice : base 100 en 2009-2010)

Nombre en 2013-2014

Evol

12 mois

Année N et N+1

Indice

2013-2014

Indice 2012-2013

Indice 2011-2012

Indice 2010-2011

Nombre en 2013-2014

Evol

12 mois

Année N et N+1

Indice

2013-2014

Indice 2012-2013

Indice 2011-2012

Indice 2010-2011

Commerce

50 870

-3,0

86

88

88

94

56 706

0

78

78

84

82

                         

 

 

Les autoentrepreneurs sont pour près de 30% des professions libérales et pour 70% des artisans et commerçants ; 72% ont réalisé des recettes en 2013, en moyenne 9 064€ et un bénéfice de 4 409€ pour ceux qui sont concernés

« Les autoentrepreneurs en 2013 : leur nombre continue de progresser mais leur chiffre d’affaires moyen diminue », Acosstat N° 202, décembre

 

Le nombre d’autoentrepreneurs administrativement actifs fin 2013 est de 911 000 1,716 millions se sont immatriculés depuis le 01 01 2009, alors que 805 000 ont été radiés (dont 94% automatiquement radiés n’ayant fait aucune déclaration de recettes pendant 8 trimestres de suite  et seulement 1,8% pour dépassement de seuil; 72 à 78% des autoentrepreneurs administrativement actifs ont été réalisé des recettes au cours des années 2012 et 2013, contre 54% en 2009.

 

Nombre en millier

2009

2010

2011

2012

2013

Nombre d’immatriculations

335

409

319

334

319

Nombre de radiations

25

97

212

244

227

Création nette de comptes

310

312

107

90

92

Nombre de comptes administrativement actifs en fin d’année

310

622

729

819

911

Nombre de compte actifs dans l’année

167

398

528

635

721

% d’actif dans l’année/nombre de comptes  administrativement actifs

54

62

72

78

79

 

Fin 2013, la moitié des autoentrepreneurs administrativement actifs ont été immatriculés en 2012 ou 2013 ; ceux issus de 2010/2011 ne sont que 27% des autoentrepreneurs toujours présents fin 2013 ; noter que les nouveaux immatriculés ne sont actifs en termes de recettes que pour un peu plus de la moitié d’entre eux, alors que ceux des générations plus anciennes sont plus actifs (du fait aussi que nombre d’immatriculés de ces années sont radiés) :

 

Autoentrepreneurs présents fin 2013

2009

2010

2011

2012

2013

Total

Nombre d’immatriculés dans l’année en milliers

100

146

144

239

283

911

Répartition par année d’immatriculation en %

11

16

16

26

31

100

% d’économiquement actifs en 2013

89

87

85

67

56

79

 

Les recettes de l’ensemble des autoentrepreneurs augmentent avec le temps, du fait qu’ils augmentent en nombre, mais la recette moyenne annuelle chute en 2013, au regard de 2011 et 2012 (9 064€ contre 9 300) et le nombre moyen de trimestre d’activité bouge peu (hors bien sur l’année de démarrage) :

 

 

2009

2010

2011

2012

2013

Nombre de comptes avec recettes (en milliers)

167

398

528

635

721

Recettes globales (en millions €)

1 073

3 364

4 912

5 919

6 534

Nombre moyen de trimestres d’activité

1,8

2,5

2,6

2,7

2,8

Recettes trimestrielles moyennes en €

3 588

3 444

3 526

3 446

3 251

Recettes annuelles moyennes en €

6 425

8 451

9 303

9 327

9 064

 

Alors que la moyenne des autoentrepreneurs économiquement actifs est de 72,1% au regard de l’ensemble des actifs (administratifs), certaines activités sont très actives telles la coiffure (89%), la santé (86%), les activités sportives (81%), alors que d’autres le sont beaucoup moins telles les transports (52%), la commerce/réparation auto (59%), les activités financières et d’assurance (61,5%) ou l’immobilier (62%).

Noter que les professions libérales sont 29,5% des autoentrepreneurs (dont les ¾ d’économiquement actifs) et les artisans-commerçants 70,5% (dont 71% d’économiquement actifs).

Seuls 42% des AE économiquement actifs en 2013 déclarent un chiffre d’affaires sur chacun des quatre trimestres de l’année.

 

Le bénéfice moyen (forfaitisé selon des barèmes établis) est de 4 409€  (5 033€ pour ceux présents depuis les 8 derniers trimestres) ; il est nettement plus élevé pour certaines activités telles les activités juridiques (10 978 et 10 835€), le conseil pour les affaires et la gestion (7 146 et 7 657€), le conseil/ingénierie (6 725 et 7 432€), le BTP (5 660 et 6 200€), et les finances et assurances (5 338 et 5890€). Il est par contre nettement plus faible pour les activités suivantes : la vente sur les marchés

(1 865 et 2 147€), les métiers de bouche (3 090 et 3 709€), le commerce de détail non alimentaire

(3 093 et 3 645€), les activités artistiques (3 400 et 4 064€), la coiffure (3 544 et 4 684€), la réparation hors automobile (3 693 et 4 298€).

Les professions libérales ont des bénéfices globalement plus élevés (5 710€ par an), contre 3 830€ pour les artisans-commerçants ; en outre, 28% ont un bénéfice supérieur à 7 500€ alors que ce seuil n’est atteint que par 18 % des artisans-commerçants au global, 57% encaissent un bénéfice inférieur à 3 000€ et 14% au moins 10 000€ :

 

 

 

Moins de 

1 500€

De 1 501

à 3000€

De 3 001

à 4 500

De 4 501

à 6 000€

De 6 001

à 7 500€

DE 7 500

à 10 000€

De 10 000

à 15 000€

Plus de

15 000€

Total

Artisan

commerçant

Nbre en milliers

226

77

48

33

25

34

36

20

499

%

45,4

15,5

9,5

6,7

5,1

6,7

7,1

4,1

100

Profession

libérale

Nbre en milliers

71

35

23

17

13

17

22

24

222

%

32,0

15,9

10,4

7,6

5,8

7,8

9,9

10,7

100

Total

Nbre en milliers

297

113

71

50

38

51

57

44

721

%

41,2

15,6

9,8

7,0

5,3

7,0

8,0

6,1

100

 

Les femmes sont 38% des administrativement actifs (345 000) et 77% des économiquement actifs (265 000) parmi les immatriculés administratifs femmes, davantage que les hommes (69%).

Ce dispositif est fortement utilisé par les moins de 30 ans et les 60 ans et plus, mais les jeunes sont moins économiquement actifs, alors que cette caractéristique augmente avec l’âge pour atteindre 83% chez les plus de 60 ans, contre 61% chez les moins de 30 ans 

 

 

Moins de 30 ans

30-39 ans

40-49 ans

50-59 ans

60 ans et plus

Nombre d’immatriculés administratifs (en millier)

169

254

230

156

102

Répartition

18,5

27,9

25,3

17,1

11,2

% d’économiquement actifs

61,0

68,2

74,9

79,4

82,8

% d’autoentrepreneurs parmi les indépendants

60,1

48,5

46,6

48,4

59,6

 

Les femmes sont très présentes dans les activités de coiffure (93% des autoentrepreneurs contre 37,9 en moyenne), de santé (77%), juridiques (61%), de soutien administratif aux entreprises (57%) et d’autres services aux personnes (50%).

Les moins de 30 ans sont très présents dans le design spécialisé (32% contre 18,5 en moyenne), les activités informatiques (32%), le commerce/réparation auto (27,3%) et les transports (24,5%).

Les 60 ans et plus sont très présents dans les activités de services aux entreprises dont le conseil pour les affaires et la gestion (29,7%),  le juridique (26,7% contre 11,2 en moyenne), et la finance et assurances (21,3%).

 

Inférieure à 48% dans les régions Bretagne, Pays-de-la-Loire, Basse- Normandie, ainsi que dans les Dom, la part des autoentrepreneurs dépasse 55% en Ile-de-France, en Champagne-Ardenne et en Corse ; toutefois, en Ile-de-France, seulement 66% sont économiquement actifs alors qu’ils sont 78% à déclarer un chiffre d’affaires en Bretagne.

 

 

La parole est aux conseillers transmission des CCI et CMA à propos de reprise d’entreprises

Une enquête conduite auprès des conseillers de CCI et CMA pour préparer les journées transentreprise des 4 et 5 décembre ; 51 conseillers, appartenant à 12 régions sur les 15 du réseau transentreprise ont répondu ; une douzaine ont été interrogés par téléphone pour approfondir le propos.

Transentreprise est un dispositif géré par les Chambres de Commerce et d’Industrie et les Chambres de Métiers et de l’Artisanat en partenariat avec les professionnels de la transmission (notamment notaires, agents Immobiliers et experts-comptables) ; il fonctionne aujourd’hui sur 15 régions ; ce dispositif concerne les offres de transmission de tout type d’activité du ressort de ces structures consulaires (artisanat, commerce, hôtellerie-restauration, négoce, services, industrie…).

 

Les champs d’action dominants :

La quasi-totalité des répondants conduisent un accompagnement étoffé, aux actions diversifiées dans 3 domaines d’action à quasi égalité :

– l’élaboration d’un  dossier de cession avec diagnostic, et évaluation simple,

– le pré-rapprochement cédant/repreneur,

– pour le repreneur, la recherche de financement, et le montage de son dossier.

Par contre sont peu citées des actions plus pointuestelles la recherche de repreneur, via une démarche personnalisée et active réalisée à la demande d’un cédant, ou encore la recherche de cible via une démarche personnalisée à la demande d’un repreneur ; l’aspect études (enquêtes, recherches d’analyse sur cette problématique, évaluation des actions conduites…) pour caler les actions à conduire, n’a pas été évoqué par les répondants.

 

Les actions conduites visent avant tout les cédants, même si l’attention est portée aux repreneurs dans le souci de proposer aux cédants des postulants à la reprise

3 secteurs d’activité prédominent le commerce (14 réponses), puis l’artisanat (12 réponses) et enfin l’industrie (12 réponses).

En termes de taille, les actions visent avant tout les cessions d’entreprise de un à cinq salariés (31 répondants), une minorité les 5 salariés et plus, peu les sans salarié.

Peu  d’évolutions sont attendues  en ce qui concerne ces modalités d’intervention ; toutefois 10 répondants envisagent une évolution plutôt défavorable à la qualité de la transmission  (hausse du nombre d’affaires peu viables ou en difficulté prévisibleraz le bol des dirigeants).

 

L’évolution du marché de la transmission/reprise

Sur les 44 répondants à cette question, 13 estiment qu’il n’y a pas de nouvelles tendances, les 31 autres expriment :

– une situation à venir plus difficile du fait de la concurrence entre les différents acteurs

– qu’il faille tenir compte de l’évolution des activités (développement durable, révolution de l’e-commerce, circuits courts, multi activités…) ;

– de nouvelles pratiques qui accompagnent la transmission/reprise dans le domaine du financement (crédit vendeur, prise de participation, financement participatif et business angel), dans celui du montage juridique (reprise par SASU, SAS, holding de plus en plus fréquente)

 Et pour une forte minorité le développement de la croissance externe par rachat d’entreprise  demande certaine et solvable »), et la reprise par les salariés (soutenue par la nouvelle loi ESS).

 

L’évolution du profil des cédants (34 répondants) : le profil du cédant pour cause de retraite est battu en brèche par la cession pour changement d’activité avant la retraite (au plus la moitié des offres de cession)

 

 

L’évolution du profil des repreneurs (43 répondants décrivent ces « nouveaux » repreneurs) ;

2 types de repreneurs se confirment depuis plusieurs années :

Les repreneurs de très petites entreprises, d’entreprises « classiques », notamment des reprises dans le même métier que celui exercé par le repreneur, sans grand apport financier, en difficulté pour trouver des financements extérieurs (notamment bancaires), ils sont souvent demandeurs d’emploi, avec pour objectif la création de leur propre emploi, voire « changer de vie et de région » ;

Les repreneurs ex cadres souvent de grands groupes, venant à la reprise d’entreprise parce que démotivés dans leurs précédentes fonctions, ou licenciés,  disposant de fonds propres, peu au fait du métier « technique », en recherche de belles entreprises avec salariés (« la pépite que nous n’avons pas en portefeuille ») ; ils sont exigeants et très sélectifs.

 

Le rôle des conseillers

L’action vise d’abord les cédants potentiels pour jouer le rôle de facilitateur dans le cadre d’une approche généraliste (sensibilisation et conseil), et ce dans le cadre d’un appui individuel au-delà, il semble qu’il y ait réorientation.

 Le rapprochement cédant-repreneur suivi dans le temps (jusqu’à son achèvement) est peu évoqué tout comme l’évaluation des actions conduites, et la mise en œuvre de partenariats.

 

Plus spécifiquement pour les cédants potentiels :

– sensibiliser à la problématique (valorisation, aspects juridiques) pour les aider à anticiper et définir un plan d’action, prendre conscience de la réalité du marché, notamment la réalité des prix de vente

– guider, interfacer, faciliter le parcours du cédant dans une approche généraliste : décrypter les codes de la transmission, les normes réglementaires (CHR), conseiller sur l’évaluation, faciliter le rapprochement cédant/repreneur 

– amener cédant et repreneur à construire un projet cohérent, analyser les points forts et faibles des deux parties

– être à l’écoute : approche pédagogique, rôle de confiance

– orienter vers les conseils spécialisés  (« le conseiller doit laisser la place aux experts en leur ouvrant les portes des entreprises »)

– élargir le réseau de diffusion des offres (réseau des prescripteurs), valoriser le support d’annonces labellisé CCI/CMA.

 

Conseils auprès des repreneurs pour le montage de son dossier de reprise : formalités, formation, aide à la recherche de financement, réglementations, évaluation de la viabilité éco.

 

Les changements à envisager dans le métier de conseiller

– Un flux de travail plus important (nombre plus grand de chefs d’entreprise souhaitant céder, mise à disposition de nouveaux services et de nouveaux outils)

– La nécessité d’être toujours plus professionnel

– le fait de devoir s’adapter à la concurrence : mieux cerner la place et le rôle de chaque acteur, être réactif, ne pas hésiter à mettre en avant nos offres, valoriser notre positionnement de conseiller neutre et objectif

– Va-t-on vers des prestations de diagnostic et d’évaluation payantes, comme cela se pratique dans quelques compagnies consulaires ? Vers un abandon de la notion « service public », ou une conjugaison des deux, avec des modalités propres à chacun de ces deux types d’intervention 

– Un accompagnement davantage dans la durée.

 

Les difficultés rencontrées (la question suscitant le plus grand nombre de réponses) sont :

  • du coté cédants :

– les délais de cession sous-estimés et le manque d’anticipation,

– la surestimation des prix de mise en vente

– la non ou faible viabilité des affaires.

  • du coté repreneurs :

– très souvent leur difficile accès au financement et l’absence d’apports personnels,

– la qualification insuffisante,

– le manque de repreneurs dans le cadre des plus petites affaires,

– des repreneurs très sélectifs en ce qui concerne les cadres en recherche de « belles entreprises ».

 

  • mais aussi des questions techniques :

– le manque ou l’inadaptation des outils d’évaluation pour les « petites » affaires, la complexité d’évaluation pour certaines activités

– le trop peu de temps disponible par dossier et pour constituer le réseau de partenaire nécessaire

– la communication insuffisante sur ce que nous pouvons apporter

– le manque de connaissance des affaires à céder.

 

  • plus globalement :

– l’inadéquation marché : l’offre des cédants correspond mal à la demande des repreneurs éventuels du type cadre disposant d’argent, peu expérimentés dans le métier et recherchant des entreprises avec salariés

– la fiscalité et la législation mouvantes

– la concurrence accrue des sites gratuits (le bon coin, par exemple)

– le positionnement CCI/CMA : service public, ressenti comme tel par les cédants et repreneurs, « le manque d’identité et de clarté par rapport à nos champs de compétences ».

 

 

Les dirigeants de PME semblent avoir des attitudes proches de ceux des TPE quant à la cession/transmission de leur entreprise (peu préparés à cet exercice, surévaluant le prix de vente, difficulté à faire appel au conseil)

« Baromètre de la transmission  de PME en France, cinquième édition, 2014 », CNCFA (syndicat des professionnels des fusions et acquisitions) et Epsilon Research, novembre

L’Observatoire CNCFA EPSILON de la transmission de PME, créé en février 2010 par EPSILON RESEARCH et le CNCFA a pour objectif d’éclairer les acteurs professionnels et les pouvoirs publics sur les évolutions du marché de la transmission des PME en France et pallier l’absence de statistiques nationales sur le sujet.

Le marché suivi est celui des transmissions internes (familiales / salariés) et externes (cessions /reprises) des 20 à 249 salariés  avec un chiffre d’affaires compris entre 2M€ et 50M€, tous secteurs (industrie, commerce, services hors l’immobilier),  en France (siège social de la cible).

« L’analyse de la structure du marché est effectuée à partir de données macro-économiques et d’études spécifiques réalisées par des acteurs publics ou privés, dont nous effectuons une synthèse régulière ».

Les principales sources d’information utilisées pour évaluer ce marché sont :

– Le Répertoire  Sirene (Insee) pour le nombre et la répartition des PME (90.828  entreprises de 20-249 salariés)

– Fiben (Banque de France) pour la répartition des PME selon le type d’actionnariat (indépendantes ou non)

– Diane (Bureau Van Dyck) pour la répartition des PME indépendantes selon l’âge du dirigeant

– EMAT (Epsilon Research) pour l’actionnariat des acquéreurs / cibles (PME) reprises

– L’observatoire BPCE pour les taux de cession / transmission des PME : taux de 8,5%, dont cession : 7,2%, transmission interne : 1,3%

 

Selon les auteurs, BPCE l’Observatoire ne comptabilise pas les cessions-transmissions de PME, mais un certain nombre d’opérations financières et d’évènements au sein des entreprises qui sont interprétés comme des cessions-transmissions, estimant qu’une partie des opérations recensées sont plutôt liées à des réorganisations internes (intra-groupe) plutôt que des cessions ou transmissions, impliquant un changement de contrôle ; il y aurait surestimation de la taille réelle du marché par BPCE.

 

Les auteurs estiment, pour leur part, le marché de la cession/transmission des 20-249 salariés en 2014 à 5 300, dont 4 100 cessions (78%) et 1 200 transmissions intrafamiliales (22%).

Les dirigeants de PME de plus de 50 ans qui anticipent une cession de leur entreprise dans les 10 ans envisagent des solutions externes (vente à un concurrent, 41%, ou à une personne hors de la famille, 41%, à une autre entreprise, 37%), plutôt qu’internes (famille, 37% ou salariés, 30%), et ce d’autant plus que l’échéance de la transmission se rapproche.

 

Le taux de 1,3% (au regard de l’ensemble des PME) de transmission intrafamiliale est plus élevé pour les 20-249 salariés que pour les 10-19 salariés (1,04%) et pour les ETI (0,66%).

Le taux de 22% de transmission interfamiliale (au regard de l’ensemble des cessions de PME) est faible au regard de nos voisins européens (Allemagne, 51%- Autriche, 75%- Italie, 80%), du moins selon la seule source identifiée, le rapport TransRegio de 2006 (méthodologie approximative).

La France se distingue aussi de ses principaux partenaires européens par le rôle important du LBO small cap (ou « Capital Transmission ») où elle représente sur les 7 dernières années, les données de l’ECVA (EuropeanVenture Capital Association), autour de 45% du marché des LBO <15M€ sur la zone euro, une part très supérieure à celle des autres pays européens.

 

Toutefois, une baisse tendancielle des transmissions intrafamiliales est observée dans plusieurs pays (essentiellement de l’Europe du Nord):

– En Finlande un sondage récent auprès des dirigeants d’entreprises de plus de 55 ans révèle que 38% envisagent une cession à un tiers, seuls 20% pensant trouver un successeur au sein de leur famille.

– Au Danemark, une étude de 2005 portant sur la période 1995-2003 montrait qu’en moyenne 63% des transmissions étaient intrafamiliales, un chiffre qui passe à 24% dans une étude plus récente.

– En Autriche, une étude de 2010, reprenant les résultats d’une enquête régulière effectuée par l’Austrian Institute for SME Research, montrait que la proportion des transmissions intrafamiliales avait diminué régulièrement sur une décennie: de 75% en 1996 à 50% en 2006.

– Au Royaume-Uni, un sondage de SBS réalisé en 2012 indique que seuls 26% des dirigeants pensaient transmettre leur entreprise au sein de la famille (un chiffre qui tombe à 12% pour les PME), 69% envisageant une cession à un tiers.

« Les raisons de cette chute du taux de transmissions intrafamiliales, tels qu’elles ressortent d’interviews, tiennent aux deux parties: pour les dirigeants, le successeur doit maîtriser davantage de compétences pour gérer l’entreprise dans un environnement plus difficile, ce qui ne place pas nécessairement les enfants en position privilégiée; pour les successeurs potentiels (qui ont souvent fait des études plus poussées), il y aurait plus d’opportunités de carrière en dehors de l’entreprise familiale, sur un marché du travail plus ouvert qu’auparavant ».

 

L’évolution du marché Le marché suivi pour l’Observatoire est celui des reprises (majoritaires) de PME d’une valeur de 1M€ à 50M€, incluant les acquisitions par les industriels, recensées par les bases de données CorpfinDeals (groupe Experian), et EMAT d’Epsilon Research et les LBO, recensés par l’AFIC (afic-data.com).

Le marché des Fusions & Acquisitions de PME est en baisse de 14% (en volume comme en valeur) en 2014, et l’activité stagne depuis 6 ans à son niveau de 2009. Il a subi un triple choc avec la crise financière de 2008/2009, ayant entrainé une chute des marchés et des prix, la crise de la zone euro de 2011/2012, et le choc réglementaire et fiscal spécifique à la France en 2012/2013 (loi Hamon).

 

Les acquéreurs étrangers de PME françaises (données révisées CorpfinDeals) représentent en 2014 28% des acquéreurs, contre une moyenne de 35% sur la période 2000-2008, avec une augmentation de la part des acquéreurs de la zone Euro (44% des acquéreurs étrangers), et une baisse marquée des acquéreurs nord-américains (22%) et asiatiques (10%).

 

L’appréciation du marché par les professionnels (les répondants représentent 10% du marché) :

Le chiffre d’affaires 2014 a augmenté pour 44% des cabinets, stable pour 26% et en baise de plus de 10% pour 26% des cabinets.

Le délai moyen de conclusion des transactions continue de progresser, de 12,4 mois à 12,5 mois en 2014

Les difficultés rencontrées sont le manque de visibilité vis-à-vis des chefs d’entreprise (61% cités dans les 3 choix), en forte progression depuis l’année dernière, la difficulté d’obtenir des mandats (58%), les conseils ayant du mal à être reconnus comme interlocuteurs stratégiques par les dirigeants, la question de la règlementation (47%, en hausse de 11 points) et la difficulté de l’acquéreur à trouver le financement (40%).

 

Les dirigeants de PME, aux dires des répondants, depuis la création du baromètre, ont toujours une connaissance médiocre du processus de cession et sont mal préparés à cet exercice ; de plus, ils surestiment la valeur de leur entreprise ; 50% des conseils estiment les prix des PME encore surévalués (en hausse de 7%).