Les TPE se positionnent dans la stabilité alors qu’à partir de 20 salariés les entreprises ont de meilleurs résultats au regard de 2010


54éme enquête semestrielle de conjoncture OSEO janvier 2012,

 

28 000 entreprises de 1 à 249 salariés ont été interrogées à l’aide d’un questionnaire adressé par voie postale ou électronique. L’analyse porte sur les 3 778 premières réponses jugées complètes et fiables, reçues entre le 3 et le 25 novembre 2011. Les répondants sont pour 46% des entreprises de 1 à 9 salariés, 26% des entreprises de 10 à 19 salariés, 20% de 20 à 49 et 8% plus de 50 salariés ; les services comptent pour 31% (dont 25% les services aux entreprises), l’industrie pour 26%, le commerce pour 21% (dont commerce de gros 12%) et la construction pour 14%.

 

2011 a été jugé assez satisfaisante pour les secteurs situés en amont (+7,5% dans le secteur manufacturier, 6,3% dans les transports, +5,8% dans le commerce de gros et +4,8% dans les services aux Entreprises), moins bonne pour ceux orientés vers les ménages (notamment +1,3% dans le commerce de détail et -1% dans le commerce/réparation  automobile).

Le chiffre d’affaires a progressé de + 4,7 % sur l’ensemble des PME (mais un ralentissement au second semestre), après + 3,6 % en 2010 ; par contre, il a peu progressé dans les TPE (+ 2,0 %), pratiquement comme en 2010 (+ 1,7 %) ; a progression est restée vive dans les entreprises de 10 à 49 salariés (+ 6,7 %), tandis qu’elle s’est fortement accélérée dans celles de 50 à 249 salariés (+ 8,6 %).

La croissance a été deux fois plus rapide chez les entreprises exportatrices (+ 8,7 %, après + 10,4 % en 2010 et + 6,9 % chez les “moyennement exportatrices”). La progression est deux fois moindre chez les “non exportatrices” (+ 3,9 %)

Les entreprises innovantes  ont une progression des ventes  bien plus rapide (+ 7,4 %) que chez  les “non innovantes” (+3,2%).

Toutefois les carnets de commandes industriels sont moins bien garnis en fin d’année ; les perspectives de croissance en 2012 sont en net retrait, moins prononcé toutefois pour les entreprises exportatrices et innovantes

 

L’emploi a progressé dans les PME de toutes tailles, sauf dans les TPE où il s’est simplement maintenu.  En novembre, 28 % des PME annoncent une augmentation de leur effectif par rapport à fin 2010, contre 15 % seulement une diminution.

Les indicateurs d’activité ou d’emploi (Solde des pourcentages d’opinions “en hausse” moins “en baisse” par rapport à l’année passée) montrent la stabilité dans les plus petites taille d’entreprise, alors que l’évolution s’avère d’autant plus favorable que la taille de l’entreprise augmente :

 

   

1-9 sal

10-19 sal

20-49 sal

50-99 sal

100 sal et +

Ensemble

Indicateur d’activité

Réalités 2011

+8

+29

+41

+50

+52

+25

 

Perspectives 2012

-4

-6

+16

+29

+33

+5

Indicateur d’emploi

Réalités 2011

0

+16

+25

+32

+25

+13

 

Perspectives 2012

+4

+9

+14

+22

+17

+8

 

L’indicateur courant d’emploi, par rapport à fin 2010, s’établit ainsi à + 13 : +16 pour les 10 à 19 salariés, +25 pour les  20 à 49 salariés, +32 pour les 50 à 99 salariés et +25 pour les plus de 100 salariés.

L’emploi n’a significativement progressé que dans les secteurs amont (les services aux entreprises, l’industrie, et le commerce de gros) ; En revanche, l’emploi a à peine progressé, voire légèrement diminué, dans les autres secteurs.

Les exportatrices sont toujours plus créatrices d’emplois que les autres : + 23  chez les entreprises “fortement exportatrices”, contre + 10 pour les “non exportatrices”. Il est également nettement plus élevé chez les “moyennement exportatrices” (+ 20).

Les entreprises innovantes : L’indicateur d’emploi est devenu légèrement positif chez les entreprises qui n’ont pas véritablement innové au cours des trois dernières années, (+ 7, contre 0 fin 2010), contre  chez  les entreprises innovantes (+23).

 

En ce qui concerne les perspectives 2012, L’indicateur avancé de l’emploi est le plus faible pour les TPE (+ 4), dont les perspectives d’activité sont légèrement négatives. À l’opposé, les prévisions de recrutement sont toujours  positives dans les entreprises de 50 à 249 salariés (+ 20), particulièrement optimistes pour la croissance de leur activité en 2012 (indicateur avancé à + 30), mais en retrait au regard de 2011.

La hausse des emplois devrait se concentrer sur les entreprises innovantes (indicateur d’emploi prévisionnel + 20 chez les entreprises classées innovantes, contre + 1 chez les PME “non innovantes”) et exportatrices  (indicateur avancé  + 21 chez les entreprises “très exportatrices, + 16 chez les “moyennement exportatrices”, contre + 6 seulement chez les “non innovantes”).

 

La situation de trésorerie au cours des 6 derniers mois : En novembre, 68 % des PME l’estiment “normale ou aisée” ; certaines activités ont plus souvent connu des difficultés (43 % dans le commerce de détail, 40 % dans le bâtiment, 38 % dans les transports, 37 % dans le commerce et réparation automobile) ; d’autres moins souvent (entre 29 et 31% dans l’industrie, les services aux entreprises, le commerce de gros).

Les difficultés ont été moins fréquentes dans les entreprises de 100 à 249 salariés (23%) ; il en est de même des entreprises très exportatrices, 27%, contre 34 % pour les PME “non exportatrices”. Par contre, 31 % des entreprises innovantes jugent difficile l’état de leur trésorerie récente, contre 33 % des PME non innovantes.

 

Question leur était posée de la façon dont ils  avaient  assuré le financement de l’exploitation courante : très facilement pour 43%, car la trésorerie est excédentaire, 37 % assez facilement, du fait de  concours bancaires sollicités et obtenus, 12 % assez difficilement, car l’obtention des avances demandées a été partielle et très difficilement (8%), car aucune facilité bancaire na pu être obtenue

Les difficultés d’accès au crédit d’exploitation bancaire sont quasi stables sur un an.

Pour les entreprises ayant répondu “assez” ou “très difficilement” ( 20 %), les raisons évoquées  sont le niveau insuffisant de l’activité et/ou des perspectives de développement trop incertaines (44%),  les garanties exigées trop importantes (37%), le secteur considéré comme trop risqué (33%) ou méconnu des banques (18%). Dans la moitié des cas, il s’agit d’entreprises dont la rentabilité actuelle est jugée mauvaise par leur propre dirigeant.

 

Mais il faut aussi constater que l’accès aux crédits d’exploitation est d’autant plus difficile que l’entreprise est petite : c’est le cas pour 22 % des TPE, 18 % des entreprises de 10 à 99 salariés mais seulement 8 % de celles de 100 à 249 salariés.

 

23 % des PME craignent une dégradation de leur situation de trésorerie au cours des six prochains mois tandis que 10 % s’attendent à une amélioration Les craintes de tensions sur les trésoreries sont d’autant plus importantes que l’entreprise est petite.

Cette crainte est d’autant plus importante que seulement 17 % des dirigeants anticipent une amélioration de la rentabilité en 2012, contre 21 % une dégradation. Les prévisions d’évolution de la rentabilité s’améliorent avec la taille de l’entrepris. Les entreprises exportatrices et/ou innovantes sont plus confiantes.

 

55 % des dirigeants ont effectué des investissements en 2011, contre 51 % en 2010 et 49 % en 2009.

L’investissement progresse dans l’industrie (62 % contre 55 % en 2010) avec des dépenses en augmentation : l’investissement est également en hausse dans les transports, et dans le secteur commerce et réparation automobile et de façon très modéré dans  le commerce de gros et les services aux entreprises ; Il est en recul dans les  travaux publics et le BTP, les services aux particuliers, le commerce de détail.

Les entreprises de plus de 20 salariés ont  renforcé leurs investissements, alors qu’ils sont stables pour les plus petites tailles.

Les deux tiers des entreprises exportatrices ont fait au moins un investissement en 2011, au lieu de la moitié seulement chez les “non exportatrices. Les entreprises innovantes investissent plus que les autres (63 %), contre 50 % parmi les non innovantes.

52 % des PME prévoient d’investir en 2012, contre 51 % fin 2010 pour 2011. La fréquence est en hausse significative dans l’industrie mais en recul ou au mieux stable dans tous les autres secteurs d’activité ; mais les investissements pourraient être réduits en volume, par abandon ou report de certains projets.

 

Les difficultés rencontrées au cours des 12 derniers mois auprès des banques pour financer les investissements concernent 10% des entreprises (11% en 2010) ; Il n’y a pas de différence significative selon le secteur d‘activité ou la taille de l’entreprise, ni non plus en fonction du comportement en matière d’innovation ou des performances à l’exportation.

Les raisons avancées de ces difficultés sont  la fragilité financière de l’entreprise (64%), le secteur d’activité considéré comme trop risqué (29%), le secteur d’activité méconnu des banques (24%), la nature essentiellement immatérielle des projets (17%)

 

Le type d’investissement et les modalités de financement ont été globalement les suivants :

Types d’investissement

Modalités de financement

Immobilier (locaux, aménagement,

construction, terrain…)

36

Autofinancement (y compris subvention)

44

Immobilier (équipements, matériel,

Véhicules…)

56

Crédit bancaire

Dont de 2 à 7 ans

38

32

Immatériel (fonds de commerce, brevet,

logiciel…)

8

Crédit-bail mobilier et location financières

17

   

Crédit-bail immobilier

1

Total

100

 

100