Les cadres de l’Economie Sociale et solidaire : plus de femmes, des cadres plus âgés, aux promotions plus fréquentes et davantage de responsabilité hiérarchique que dans le secteur privé


« Les cadres de l’Economie Sociale et Solidaire »,APEC, CNCRES, novembre 2012

 Hors enseignement, 16 % des salariés de l’ESS sont cadres (235 531 soit 11% du secteur privé), soit un taux d’encadrement proche de celui des autres entreprises du secteur privé.

60% des cadres de l’ESS travaillent dans des associations, 25% dans des coopératives, 11% dans des mutuelles et 4% dans des fondations.

Santé/action sociale et banques/assurances y sont bien plus fréquentes que dans le privé (45% contre 11) ; par contre, on y trouve nettement moins d’industrie, construction et commerce (22 contre 48%).

 

Deux points  les différencient du secteur privé : le taux de féminisation (34% des cadres du secteur privé sont des femmes, 47% dans l’ESS) et la pyramide des âges (24% des cadres du secteur privé ont plus de 50 ans contre 38%) ; plus du tiers de l’encadrement de l’ESS devrait être renouvelé d’ici 10 ans.

 

>bac

Bac+2

Bac+3 et 4

Bac +5 et au-delà

Total

ESS

4

11

26

59

100

Secteur privé

6

14

20

60

100

Les cadres de l’ESS ont un niveau de diplôme équivalent à celui de l’ensemble des cadres du privé, alors même qu’ils sont plus âgés : les formations continues diplômantes semblent davantage utilisées dans l’ESS qu’au global du secteur privé (36% des cadres de l’ESS ont obtenu leur diplôme le plus élevé en formation continue, contre 24% de l’ensemble des cadres).

 

Les cadres de l’ESS se distinguent de ceux du privé quant aux filières de formation suivie : 43% des cadres de l’ESS sont titulaires d’un diplôme universitaire, contre 37% de l’ensemble des cadres.

La proportion de diplômés d’écoles de commerce est très proche (respectivement 12% et 13%), alors que la proportion de diplômés d’écoles d’ingénieurs est deux fois moins importante  (14% contre 28).

Les cadres de l’ESS sont davantage diplômés d’écoles de spécialité ou d’autres cursus (instituts d’études politiques, Conservatoire national des arts et métiers, instituts de gestion sociale, École des hautes études en santé publique…), 28% des cadres contre 18% de l’ensemble des cadres ; ils sont davantage diplômés en sciences humaines et sociales, en gestion-comptabilité, environnement-agronomie et dans des formations spécialisées en social, médical ou culturel mais moins  en informatique, sciences et technologies et commercial.

 

Les cadres de l’ESS ont très majoritairement accédé au statut de cadre au cours de leur carrière (65%  à la faveur d’une mobilité, externe ou interne, contre 52%) ; 35% l’étaient au début de leur carrière contre 48% pour le privé.

 

Plus d’un tiers des cadres de l’ESS occupent un poste en Gestion, finance, administration, deux fois plus que l’ensemble des cadres ; en revanche, ils sont sous-représentés dans trois fonctions qui regroupent au global la moitié des effectifs cadres du privé : Commercial-marketing, Informatique et Études-R & D (26% des cadres de l’ESS).

 

 

50% des cadres de l’ESS sont salariés dans une entreprise de moins de 250 salariés contre 40% au global pour les cadres du privé. Ils travaillent également plus souvent dans une entreprise mono-établissement (35% contre 25%) ; 25% (contre 40% pour le privé) travaillent dans une entreprise de plus de 1 000 salariés.

Ils sont nettement moins tournés vers l’international (20% contre la moitié).

 

De ce fait, les cadres de l’ESS ont davantage de responsabilités hiérarchiques : six cadres sur dix encadrent une équipe, contre 42% pour le privé et 58% déclarent avoir la gestion en propre d’un budget (contre 42% pour le privé).

 

 

La proportion de cadres de l’ESS ayant connu une mobilité au cours des dix dernières années est proche de celle de l’ensemble des cadres du privé ; 63% des cadres indiquent avoir changé volontairement d’entreprise ces dix dernières années, qu’ils travaillent ou non dans l’ESS.

 

Globalement les salaires des cadres de l’ESS sont un peu  plus faibles et ce malgré une moyenne d’âge plus élevée. En 2011, le salaire annuel brut médian s’est élevé à 46 k€ contre 48 k€ pour le privé. 80% de leurs salaires sont compris entre 31 et 74 k€, une fourchette plus resserrée que celle de l’ensemble du secteur privé (33 à 80 k€).

Les écarts de salaire entre hommes et femmes cadres sont proches observés pour les deux secteurs.

 

70% des cadres de l’ESS déclarent être satisfaits de leur situation professionnelle (contre 67%) ; ils le sont toutefois un peu  moins quant à l’intérêt de leur poste (75 contre 8%) ; ils sont plutôt satisfaits des relations avec leur supérieur hiérarchique (68%), modérément sur  les perspectives de carrières (38%).