1,4 million de demandeurs d’emploi exercent une activité réduite (32% des inscrits à Pôle emploi) ; ils sont deux fois plus qu’en 1996.


« Quand les demandeurs d’emploi travaillent avec la crise, le nombre de demandeurs d’emploi en activité atteint son plus haut niveau », Dares Analyses N° 2, janvier 2013

 Fin juin 2012, 4,4 millions de demandeurs d’emploi sont inscrits à Pôle emploi en catégories A, B ou C en France métropolitaine ; un tiers, soit 1,4 million, ont travaillé au cours du mois en activité réduite (ils étaient 625 000 en janvier 1996); en période de mauvaise conjoncture, leur part tendait à diminuer alors qu’elle augmente en période de reprise, une situation aujourd’hui inversée.

Un peu plus de 60% des demandeurs d’emploi en activité réduite en 2011 ont effectué plus de 78 heures d’activité dans le mois dont 42% plus de 110 heures, seuil au-delà duquel le cumul entre allocation d’assurance chômage et revenu d’activité n’est généralement plus possible ; les trois-quarts consistent en des transitions depuis ou vers les autres catégories de demandeurs d’emploi.

 

Fin 2011, les demandeurs d’emploi en activité réduite ont un niveau d’étude globalement plus élevé et sont un peu plus qualifiés que les autres demandeurs d’emploi ; Il s’agit plus souvent de femmes, de personnes d’âges médians, vivant en couple, avec des enfants à charge.

 

Huit grandes familles professionnelles concentrent plus de la moitié des salariés du secteur privé inscrits à Pôle emploi alors qu’elles ne regroupent que 21% de l’emploi salarié privé ; les emplois atypiques ou précaires (CDI à temps partiel, CDD ou intérim) y sont nettement plus fréquents qu’en moyenne, dépassant 75% des emplois pour les aides à domicile, aides ménagères et employés de maison, ou encore les professionnels de l’action culturelle, sportive et les surveillants et avoisinant 64% pour les agents d’entretien. On y trouve aussi le cas des professionnels des arts et des spectacles, qui bénéficient pour une partie d’entre eux du statut de l’intermittence :

 

Taux d’inscription

à Pôle emploi

% dans l’emploi salarié

du secteur privé

% dans la population des

salariés inscrits à Pôle emploi

Taux de recours aux emplois atypiques

Professionnels des arts et spectacles

20

1

6

52

Assistantes maternelles

13

2

6

44

Agents d’entretien

13

4

9

64

Ouvriers non qualifiés de l’industrie

12

5

12

37

Aides à domicile, employés de maison

11

4

11

77

Professionnels de l’action culturelle, sportive et surveillants

11

1

3

76

Travailleurs agricoles

9

2

3

42

Ouvriers non qualifiés du BTP

8

2

3

29

Ensemble

12

21

51

53

Autres familles professionnelles

3

79

49

23

Total

5

100

100

29

Les salariés du privé inscrits à Pôle emploi concentrent toutes les formes d’emplois atypiques ou précaires ; ils sont ainsi 25% en intérim et 44% en contrat à durée déterminée (CDD). Lorsqu’ils sont en contrat à durée indéterminée (CDI), il s’agit principalement de temps partiel (75%), notamment de temps partiel très réduit (64%). La durée des CDD des salariés du privé inscrits à Pôle emploi est inférieure à celle des autres salariés du secteur privé employés sous ce type de contrat (CDD 2 fois plus souvent d’une durée inférieure à 1 mois, et 2 fois moins souvent d’une durée supérieure à 6 mois) ; les durées des missions d’intérim sont également relativement plus courtes.

Les salariés du secteur privé inscrits à Pôle emploi ont des trajectoires sur le marché du travail plus heurtées que celles des autres salariés du secteur privé ; Seuls 49% ont été en emploi de façon continue au cours des douze derniers mois contre 89% des autres salariés du secteur privé.