L’analyse des créations d’entreprise dans 8 pays fait apparaitre beaucoup de points communs, en ce qui concerne les flux des créations et le profil des créateurs


« Evaluation des dispositifs de l’Etat en faveur de la création d’entreprise », Cour des Comptes, tome 4 publié en février 2013

La qualité de l’information repose sur l’analyse des rédacteurs ; certains sont manifestement plus à l’aise avec le thème traité ou ont plus facilement recueilli les informations.

Cette analyse traite des caractéristiques de la création d’entreprise ; la prochaine lettre mensuelle traitera des politiques à la création d’entreprise de ces différents pays.

Le tome 4 du rapport comporte 8 analyses de pays, auxquels j’ajoute ici la France. Le tableau ci-dessous reprend les grandes données, plutôt comparables, pour les pays dont les informations sont suffisantes, et au premier abord, fiables ; sont exclus la Belgique, et Israël ; en ce qui concerne l’Italie, certaines données posent problème.

Les données sont le plus souvent trop imprécises, trop peu nombreuses, trop peu analysées pour permettre une vraie comparaison : certaines peuvent inclure l’agriculture/forêt/pêche, d’autres pas ; les effectifs ne précisent jamais si les dirigeants sont inclus ou non (notamment pour les solo ou ceux en entreprise individuelle).

Ceci étant, on observe une nette différence dans les taux de création pour 10 000 habitants avec les USA (où toutefois seulement la moitié des créateurs disent tirer principalement leurs revenus de leur création d’entrepris, donc proche de nos auto-entrepreneurs) ; il en est de même pour la création d’emploi et l’effectif moyen, l’un et l’autre par ailleurs très insuffisamment renseignés ; les autres données sont plutôt proches,notamment l’importance des entreprises individuelles, celle des femmes, l’importance de l’enseignement supérieur dans la formation initiale, les taux de pérennité à 3 et 5 ans, le fait de disposer de peu de capitaux et les petits chiffres d’affaires au démarrage.

 

Les pays sont classés par ordre décroissant de taux de création pour 10 000 habitants :

 

USA

France

Espagne

Suède

Italie

Allemagne

Royaume-Uni

Nbre de créations 2010 ou 2011

7 468 000

550 000

331 264

67 000

391 310

417 000

235 135

Nbre de création

Pour 10 000 hab

240,7

85

71,7

70,7

64,3

51

37,3

% d’entreprise individuelle

 

71

64

68

65

80

21

% d’entreprise sans salarié

91

95

77

   

65

 

% de femme

38

32

30 à 40

32

26

30

30

Formation

53% Ens supérieur

40% Ens supérieur

40% Ens supérieur

47% Ens Supérieur

 

44% Ens professionnel

 

Créateur immigré

28

10

   

13

35

 

Taux pérennité à 3 ans

 

66

65

62/68

62/65

66

63

Taux pérennité à 5 ans

 

50

50

 

50,5

 

44

Nbre emplois crées au démarrage

3 000 000

485 000

 

29 612

369 763

582 000

 

En ce qui concerne la France, si l’on exclue les auto-entrepreneurs, régime inconnu dans les autres pays européens, la France serait au même niveau que le Royaume-Uni, c’est-à-dire assez peu de créations d’entreprise par habitant. La création d’emploi y est plus modeste que dans les autres pays européens ; les chômeurs y sont nettement plus nombreux qu’en Suède par exemple (ou en Espagne en 2010). Noter aussi le poids des créateurs immigrés aux USA, en Allemagne, nettement plus important qu’en France et celui des plus de 55 ans plus nombreux aux USA ; des tendances pour l’avenir ?

 

ETATS-UNIS

 

En 2011, on dénombre 688 000 créations d’entreprises avec salariés, 6 780 000 créations d’entreprises indépendantes ; concernant les entreprises avec salariés, on observe une augmentation importante sur la période 1997-2007 (590 644 créations en 1997, 668 395 créations en 2007 et 688 000 en 2010).

De 1996 à 2007, le taux de disparition des entreprises employeurs est inférieur au taux de création (sauf en 2002, perte nette de 17 140 entreprises) ; en 2007, dernière année disponible dans l’étude de la SBA, on compte 592 410 cessations d’activité pour 668 395 créations, soit un solde net positif de 75 985 entreprises. Sur la période 1996-2007, le nombre moyen annuel de cessation d’activité s’élève à 554 142.

 

21% des créateurs d’entreprise affirment n’avoir recours à aucun capital extérieur pour démarrer leur activité ; parmi les entreprises ayant nécessité des apports financiers, 31% affirment avoir démarré leur activité avec moins de 5 000 dollars, quand 1,5% affirme avoir eu besoin d’un million de dollars minimum.

 

Parmi les petites entreprises basées à domicile, 57% déclarent moins de 25 000 dollars annuels de chiffre d’affaires, et 7% plus de 250 000 dollars.

 

Les formes d’entreprises les plus couramment utilisées sont la Sole Proprietorship (équivalent de l’entreprise unipersonnelle), très répandue et facile à créer, l’enregistrement de l’entreprise n’est même pas nécessaire), la Limited Liability Partnership (pour les cabinets juridiques, comptables ou autres activités libérales) et la C Corporation (équivalent de la Société Anonyme française). Enfin, seules 2,1% des entreprises créées en 2011 l’ont été sous la forme franchise.

 

38% sont crées par des femmes.

28% des créateurs sont diplômés de l’enseignement supérieur, auxquels il faut ajouter 25% qui ont suivi des cours à l’université sans y être diplômé ; 29% ont uniquement terminé le lycée ; 18% n’ont pas été au lycée.

Les 20/34 ans sont les plus représentés parmi les créateurs d’entreprise avec un total de 29% ; 22% ont 35/44 ans, 28% ont 45/54 ans, et les 55/64, 21%.

60% des entreprises créées en 2011 l’ont été par des entrepreneurs se définissant comme « White » et 40% par des personnes de couleur (24% en 1996) : 23% par des « Latinos » ; 9% par des « Blacks » et 5% par des « Asians ».

De 1996 à 2011, le profil des créateurs d’entreprises a beaucoup évolué, avec le rôle prépondérant des « Latinos »  (10,5% en 1996, 23% en 2011) ; il en est de même des 55/64 ans (14% en 1996 contre 21% ou encore des créateurs issus de l’immigration (14 contre 28%).

 

Une étude du United States Census Bureau révèle également que 50,5% des créateurs d’entreprises considèrent leur entreprise comme leur source principale de revenu (69% pour les créateurs de sociétés avec employés ; 43% pour les créateurs de sociétés sans employé) ; 63% des créateurs déclarent également travailler plus de 40 heures par semaine pour leur entreprise.

 

Enfin, la répartition géographique des créations d’entreprises par Etat montre de fortes disparités nationales ; le taux de création d’entreprise (nombre de créations d’entreprise sur population adulte) a diminué dans tous les Etats à l’exception des Etats du Nord-est ; Les Etats de la côte Ouest affichent toujours les taux les plus élevés tandis que les Etats du Centre et du Midwest affichent les taux les plus bas.

 

Selon la Maison Blanche, la totalité de la création nette d’emploi depuis les années 1980 provient des petites entreprises nouvellement créées (les grandes entreprises détruisant autant d’emplois qu’elles en créent). Les startups américaines comptent pour près de 3 millions de nouveaux emplois chaque année ; cependant le nombre moyen de l’effectif diminue (3,5 dans les années 1980, 3 dans les années 1990 et seulement 2,6 dans les années 2000). En 2007, seules 4,4% employaient plus de 20 personnes.

Les jeunes entreprises ont un taux de croissance des effectifs nettement supérieur aux entreprises plus anciennes : les entreprises créées il y a moins d’un an ont un taux de croissance de 15% alors que les entreprises les plus âgées, 4% (survivantes après 29 ans d’existence).

 

En contrepartie, les entreprises les plus jeunes enregistrent un taux de perte d’emploi lié aux cessations d’activité beaucoup plus fréquentes que les entreprises anciennes (19% contre 4%). Chaque année la perte est de 12,5% des effectifs des entreprises âgées de 3 ans, mais les entreprises survivantes affichent un taux de croissance de 7%. On observe encore une perte annuelle de seulement 7,5% des effectifs des entreprises âgées de 5 ans, mais une croissance de moins de 6% des effectifs des entreprises survivantes.

En termes de chiffre d’affaires, il n’y a pas de données précises.

 

Espagne

 

331 264 créations d’entreprises en 2011, en chute au regard de la période 2006-2008 (417 500 en moyenne), rejoignant le niveau 2002-2003 (moyenne de 338 400).

77% (71% entre 2001 et 2004) n’ont pas de salarié au démarrage et 21% (27,8% entre 2001 et 2004) de 1 à 5 salariés ; en nette chute pour les 6 salariés et plus (2,6% contre 4,5%) ; la taille moyenne est de 3,26 personnes par entreprise.

64% sont crées sous forme individuelle et 25% en SARL. Noter que 62,5% exercent leur activité à temps plein.

24% viennent du chômage (14% en 2010).

Si 40% au démarrage sont le fait de femmes, elles ne sont plus que 30%, quelques années après.

En 2011 toujours, 9% sont le fait de moins de 25 ans, 67% de 25 à 44 ans, 18% de 45 à 54 ans et 6% au-delà, avec une moyenne d’âge de 37 ans.

40% sont issus de l’enseignement supérieur (dont 20% du premier cycle), 28% des « sans diplôme » ou de niveau enseignement primaire, 21% de la formation professionnelle et 11% du secondaire.

Le revenu tiré de leur entreprise est pour une majorité au plus égal à 30 000€ (17% moins de 10 000€, 27% de 10 à 20 000€, 24 de 20 à 30 000€) ; 1/3 dispose d’un revenu supérieur à 30 000€ (13% de 30 à 40 000€, 11% de 40 à 60 000€ et 9% au-delà).

L’année de création de l’entreprise est celle au cours de laquelle se produit le plus de fermeture avec un taux de survie inférieur à 85%. A noter qu’après 3 ans, il reste en moyenne 65% des entreprises créées. Ce chiffre tombe à environ 50% au bout de 5 ans.

Par contre, on ne dispose pas, à 3 ans, de données sur le nombre d’emplois créés et les chiffres d’affaires.

 

SUÈDE

 

Le nombre annuel de créations d’entreprises a été de 57 350 en moyenne entre 2006 et 2010. Le niveau de création a atteint en 2010 un pic avec près de 67 000 nouvelles entreprises, ce qui correspond à une augmentation de plus de 70% par rapport au niveau enregistré en 2000 et de 50% par rapport au niveau de 2006.

Selon SCB, homologue suédois de l’INSEE, il existe 1 037 000 entreprises recensées en 2011, dont près de 76% sont des entreprises individuelles (avec une seule personne), et seulement 0,55 % des entreprises de plus de 50 employés. Le secteur agricole/Pêche et forêts est intégré à ces chiffres.

De 2006 à 2010, 68% des nouvelles entreprises créées avaient le statut d’entreprises individuelles (sole operator), 24% celui de sociétés anonymes (AB) et les 8% restant étaient des sociétés en nom collectif (Handelsbolag) ou des sociétés en commandite (Kommanditbolag).

La part des sociétés anonymes a fortement progressé en 2010 lorsque le gouvernement suédois a décidé de ramener l’apport initial de fonds propres de 100 000 SEK (11 000€) à 50 000 SEK (5 500€) ; elles sont passées de 21% à 29% en 2010, surtout au détriment des entreprises individuelles.

En 2009 de même qu’en 2010, 72% des nouvelles entreprises créées ont réalisé un CA de moins de 500 000 SEK (55 555€) par an durant le premier exercice (36% moins de 300 000SEK) et 10 % un CA de plus d’un million de SEK.

On y trouve 32% de femmes (auxquels il faut ajouter 7% conduite à a fois par un homme et une femme). 16% sont des étrangers.

11% ont le niveau des collèges, 39% celui du bac, et 47% une formation acquise en enseignement supérieur (dont 28% au-delà de bac+3).

En 2010 toujours, 59% viennent du salariat (dont 32% dans le même secteur d’activité), 12% sont propriétaires d’une autre entreprise, 10% sont étudiants, 7% chômeurs.

En 2009, 12% ont moins de 25 ans, 63% de 26 à 50 ans et 24% plus de 50 ans (dont 9% plus de 60 ans).

 

Le taux de pérennité à 3 ans oscille entre 62 et 68% ; pour les entreprises créées en 2005 dans la capitale, le taux de pérennité à 3 ans était de 70%. Les taux de pérennité les plus élevés concernaient les entreprises des secteurs des transports et des communications (77% en 2003 comme en 2005) suivi du BTP (73% en 2003 et 75% en 2005) et de l’industrie (72% en 2003 et 73% en 2005) ; parmi les secteurs ayant un taux en-dessous de la moyenne générale (67% en 2003 et 68% en 2005), on trouve les secteurs du commerce et de la restauration (65% en 2003 et 63% en 2005), des services financiers et des consultants (66% en 2003 et 67% en 2005).

En termes de statut juridique, la pérennité à 3 ans des entreprises créées en 2005 était supérieure pour les sociétés anonymes (85%) bien plus que les entreprises individuelles (64%), les sociétés en nom collectif (Handelsbolag) et les sociétés en commandite (Kommanditbolag) avec un taux de 58%.

Le taux de pérennité à 3 ans des entreprises créées en 2005 par un Suédois « de souche » était de 69% contre 64% pour un créateur d’entreprise né à l’étranger.

Le taux de pérennité à 3 ans était pour ces mêmes entreprises également supérieur pour les créateurs âgés d’au moins 60 ans (76%), contre seulement 55% pour les créateurs de moins de 26 ans.

Le taux de pérennité à 3 ans des entreprises créées en 2005 par des hommes était de 74%, contre 67% pour les femmes, mais de 80% lorsque la direction générale était composée de femmes et d’hommes.

Enfin, force est de constater que le taux de pérennité était quasiment au même niveau indépendamment du niveau d’enseignement, alors que le taux de pérennité des salariés du même secteur ou les propriétaires d’une autre entreprise étaient plus élevés (respectivement 76% et 75%) que pour ceux qui, auparavant, se trouvaient au chômage (57%) ou étaient étudiants (55%).

 

Selon une enquête de l’agence chargée des analyses des politiques de croissance, Tillväxtanalys, les résultats en 2008 des entreprises créées en 2005 pouvaient se résumer comme suit :

le chiffre d’affaires moyen annuel est de 1,5 MSEK (156 000€) ; les secteurs où le chiffre d’affaires moyen était le plus élevé sont le BTP (317 000€/an) et l’industrie (316 000€/an), alors que les niveaux les plus faibles étaient concentrés sur les secteurs des soins/santé, des services et des conseils en formation (46 000€) ainsi que les services et conseils financiers (122 000€/an),

en termes d’emplois, le nombre total des effectifs est passé de 29 612 employés en 2005 à 62 062 employés en 2008 (+110%)

– en termes de rentabilité, 39% des créateurs d’entreprises estimaient globalement qu’elle était très bonne ou relativement bonne en 2008 (44% dans l’industrie et 27% dans le secteur du commerce et la restauration), alors que 30% estimaient qu’elle était très faible ou relativement faible à la même période (18% dans le secteur du BTP et 35% dans le secteur du commerce et de la restauration) ; la rentabilité était globalement jugée plus forte pour les entreprises créées par un homme (44%), que par une femme (32%). La rentabilité était également jugée meilleure lorsque l’entreprise était créée par une seule personne et non pas par plusieurs.

 

Italie

 

Les micro-entreprises (94,6%) sont très dominantes en nombre, alors que les entreprises de taille moyenne (entre 50 et 249 employés) constituent à peine 0,5% du total (selon le ministère du Développement économique sur données Eurostat 2008). 81,7% des employés travaillent pour des PME et 72,4% de la valeur ajoutée est produite par des PME.

EN 2011, le nombre d’inscription de nouvelles entreprises au registre des entreprises s’élève à 391.310 (426 600 entre 2004 et 2007) et le nombre de cessations d’activité à 341.081.

Traditionnellement, ce sont les Régions du Sud qui connaissent le nombre le plus important de nouvelles activités entrepreneuriales (30,9% en 2011), suivies de près par le Nord-Ouest (28,6%), puis par le Centre (21%) et le Nord-est (19,5%).

65% d’entre elles sont des entreprises individuelles, 21% des sociétés de capitaux et 11,5% des sociétés de personnes. Les entreprises individuelles et les sociétés de personnes crées sont aussi nombreuses que celles cessées (en 2011, 298 709 immatriculations et 295 716 cessation); par contre, les sociétés de capitaux cessent nettement moins (80 744 immatriculations contre 38 152 cessations).

 

85% des entreprises nouvelles ne dépassent pas 2 personnes employées ; 11% emploient entre 3 et 5 employés et 11% davantage.

Les femmes sont 26% des créations ; 13% sont le fait d’immigrés

26% ont moins de 30 ans, 39% entre 31 et 40 ans, 23% entre 41 et 50 ans et 12% plus de 50 ans.

49% se lancent avec un diplôme équivalent au baccalauréat ; ¼ se sont arrêtés après l’enseignement obligatoire ; 12% ont un master.

41% on démarré avec moins de 5 000€, 30% entre 5 et 10 000€, 20% entre 11 et 30 000€ et 8% plus ce 30 000€. Le financement principal vient de fonds propres (8 entrepreneurs sur 10), puis des parents et amis et enfin des banques.

En termes de pérennité :

 

Un an

Deux ans

Trois ans

Quatre ans

Cinq ans

Taux de pérennité en %

86 à 90

75 – 76

62 à 65

56-57

50,5

Les 385 512 créations de 2009 ont généré 369 763 emplois

Les créations de 2004, pérennes en 2007 font état de 413 093 emplois en 2007; les créations de 2004, pérennes en 2009, font état de 214 936 emplois.

 

Allemagne (Les statistiques officielles sont établies par l’institut de Bonn) 

 

401 000 créations ou reprises d’entreprises en 2011 (417 000 en 2010)

Les allemands, intéressés par la création d’une entreprise, sont moins nombreux en proportion (60%) qu’en France (65%), aux Etats-Unis (65%) et aux Pays-Bas (85%).

90% sont de créations et 10% des reprises.

80% sont des entreprises individuelles, 14% des SARL, 4,8% des sociétés de droit civil ; les autres sont des SA, des sociétés en commandite…

Environ 15% des nouvelles entreprises sont des entreprises innovantes (au sens où elles mettent sur le marché de nouveaux produits).

 

Selon le rapport sur la création d’entreprises de la KfW, pour 44% des entreprises créées, l’apport initial (financier et matériel) était compris entre 1€ et 5000 €, pour 15% entre 5000 € et 10 000 €, pour 22% entre 10 000€ et 25 000 €, pour 11% entre 25 000 et 50 000 €, 8% au-delà .

66% des créateurs d’entreprises avec des besoins financiers ont recours à des fonds propres et 34% à des moyens externes (crédits bancaires, prêts, dons) ; seuls 11% des projets sont financés par des financements extérieurs (38% des prêts bancaires à long terme, 29% vers les crédits bonifies de la KfW ou des instituts de crédits des régions, 22% vers les prêts et les dons de la famille et de proches et 7% des aides de l’agence fédérale pour l’emploi).

Le rapport relève qu’un tiers des créateurs d’entreprises, ayant des besoins de financement, font état de difficultés financières.

 

44% des créateurs ont moins de 34 ans, contre 28% entre 35 et 44 ans et 28% entre 45 et 64 ans.

41% ont un diplôme d’une école d’apprentissage professionnelle, 6% ont un diplôme d’une école technique (Fachschule, équivalent au bac Pro), 13% d’une Fachhochschule (équivalent en France à niveau bac +2 à +4), 16% ont un diplôme universitaire et 24% aucun diplôme professionnel.

Par ailleurs, environ 35% des créateurs d’entreprises étaient étrangers en 2010 ; cette proportion progresse chaque année (28% en 2008).

Les femmes sont 30%

Une majorité des créateurs d’entreprises (65%) sont des personnes seules qui n’emploient qu’eux-mêmes (chômeurs notamment) ; 29% des créateurs d’entreprise ont au moins un employé et 6% l’ont fait en association avec au moins un partenaire, mais n’ont pas d’employé.

Entre 11 et 18% des créateurs ont déjà auparavant crée une société qui a cessé son activité.

Selon l’enquête annuelle de la KfW sur la création d’entreprises, 85% des entrepreneurs sont encore à la tête de leur société après un an d’activité, mais cette proportion baisse à 66% après trois ans.

Après trois ans d’activité, les raisons liées à la disparition d’une entreprise sont dues pour :

– 57% des cas à une liquidation de l’activité, à laquelle on ajoute 4% pour insolvabilité de l’entreprise

– 25% à des projets limités dans le temps dès le départ

– 13% des cas à une revente de l’entreprise

 

Les entreprises innovantes ont une capacité de survie plus faible que celles qui ne proposent pas de biens ou de services innovants.

Les entreprises mieux nanties au départ en moyens financiers ont plus de chance de survie : les créateurs qui disposent de fonds compris entre 10 000 et 25 000 € et ceux qui disposent de plus de 25 000 € réussissent leur projet avec une probabilité plus élevée que les créateurs dont les moyens financiers sont inférieurs à 10 000 €.

 

Entre 2008 et 2010, 86% des entreprises n’ont pas eu de difficultés financières, contre 14% qui en ont rencontrées.

 

Selon la KFW, en 2010, 396 000 nouvelles entreprises ont contribué à créer 582 000 emplois équivalent temps plein, dont 289 000 emplois pour les créateurs eux-mêmes et 293 000 emplois pour les salariés (intégrant sans doute des dirigeants salariés ?). On compte en moyenne 2,4 emplois par entreprise créée mais 60% des nouvelles entreprises n’ont qu’un seul employé, le créateur de l’entreprise.

 

En termes de chiffre d’affaires (CA), 50% des entreprises créées affichent un chiffre d’affaire inférieur à 40 000 € au bout d’une année d’existence.

En termes de performance au bout de deux années d’existence, 10% des entreprises ont fait faillite ; 10% n’affichent pas de hausse de leur chiffre d’affaires ; 25% affichent une hausse du CA jusqu’à 50% ; 22% voient leur CA progresser de 50 à 100% ; pour 37%, le CA progresse davantage.

Après deux années d’existence, la croissance du chiffre d’affaires est en moyenne de 231% et en médiane de 80%. Après trois ans, le CA progresse de 51% en moyenne et de 17% en médiane. La progression du chiffre d’affaires des nouvelles entreprises est toujours plus forte la deuxième année (le CA en première année est en général faible) que lors de la troisième année d’existence.

 

Royaume uni

 

Le nombre d’entreprises créées au Royaume-Uni évolue autour de 270 000 chaque année. En moyenne, les nouvelles entreprises créées chaque année représentent entre 10 et 13% du total des entreprises actives au Royaume-Uni. ; en 2010, 235 135 créations et un parc de 2 300 000 entreprises (Office of National Statistics). 71,5% sont en société, 21% « propriétaire unique » et 5,3% en partnership (en nom collectif).

En 2011, la majorité des nouveaux entrepreneurs britanniques (61%) se situaient dans la tranche 20-39 ans. 36% avaient plus de 40 ans, et 14% plus de 50 ans. 3% des nouveaux entrepreneurs avaient moins de 20 ans.

D’après le Global Entrepreneurship Monitor 2011, en 2010 il y avait deux fois moins de femmes à la tête d’une jeune entreprise (âgée de 3 ou 4 ans) que d’hommes

D’après l’ONS, le taux de pérennité à 3 ans des entreprises créées en 2007 est de 63%, il était de 66,3% en 2006 et de 64,7% en 2005. Le taux de survie à 5 ans de la génération 2005 est quant à lui de 44,4% :

 

Un an

Deux ans

Trois ans

Quatre ans

Cinq ans

Taux de pérennité

91 à 96

74 à 81

63 à 66

53-54

44

Il n’existe pas de donné publique officielle permettant de connaitre les emplois crées et les chiffres d’affaires. Toutefois, l’enquête sur les petites entreprises du ministère de l’économie (Small Business Survey publiée par le BIS) indique qu’en 2010, trois ans après leur création, 40% des jeunes entreprises prévoyaient de recruter l’année suivante. 37% des jeunes entreprises ont indiqué un chiffre d’affaires en hausse en 2010, contre 22% en baisse. Par contraste, 25% des entreprises existant depuis plus de dix ans ont indiqué un CA en hausse, contre 37% en baisse.