Le dernier taux de pérennité connu à 5 ans est celui de la génération 2006-2011 ; il est de 51,5%; 7 caractéristiques principales expliquent les écarts de taux.


Exploitations des tableaux Sine 2006-2011 par André Letowski, avril 2013

 L’exploitation est faite à partir des tableaux mis à disposition par l’INSEE ; la population concernée est celle des créateurs du 1er semestre 2006, interrogés en septembre 2006, puis ceux toujours en activité, en septembre 2009, puis en septembre 2011; il faut aussi rappeler que les taux communiqués doivent être appréciés en tenant compte d’intervalles de confiance, conduisant à ce que de faibles écarts doivent être interprétés avec prudence.

 

 

Les taux de pérennité de l’ensemble des activités créées pour la génération 2006 sur 5 ans est de 51,5%, et de 66% à 3 ans :

% du taux de pérennité

à un an

à 2 ans

à 3 ans

à 4 ans

à 5 ans

France entière

91,4

78,8

65,8

59,1

51,5

Ecart selon les secteurs d’activité

de 88,4 à 95,2

de 72,2 à 87,8

de 59,4 à 81,4

de 52,6 à 76

De 44,6 à 70

Rappelons que le taux de pérennité rend compte non de l’échec des créateurs mais de la cessation des entreprises nouvelles, pour lesquelles les causes de cessation sont majoritairement l’incapacité de trouver sa place sur le marché, de gérer une entreprise mais aussi le fait de créer pour une durée limitée, de restructurer une affaire, d’en changer la statut juridique… ; rappelons aussi que cessation ne se confond pas avec défaillance (acte juridique d’un tribunal de commerce), qui ne concerne qu’une partie des cessations.

 

Les régions rurales connaissent des taux de pérennité à 5 ans bien plus favorables que les régions plus industrielles du nord, de l’est et de l’Ile de France :

Régions aux taux élevés

Régions aux taux moyens

Régions aux taux faibles

Régions

à 5 ans

à 3 ans

Régions

à 5 ans

à 3 ans

Régions

à 5 ans

à 3 ans

Auvergne

60,6

66,2

Pays de la Loire

53,9

67,0

Alsace

50,3

67,3

Bretagne

57,2

71,5

Rhône-Alpes

53,8

69,8

Lorraine

50,2

66,7

Champagne-Ardenne

56,8

71,2

Franche-Comté

53,7

68,1

Picardie

50,0

60,6

Corse

56,4

73,6

Aquitaine

52,6

64,6

Ile de France

49,3

62,4

Basse-Normandie

54,7

66,4

Midi-Pyrénées

52,3

68,5

Haute-Normandie

49,1

63,1

Bourgogne

54,6

68,5

Paca

52,2

65,2

Languedoc-Roussillon

48,8

65,0

Limousin

54,3

69,4

     

Nord-Pas-de-Calais

47,2

63,3

Centre

54,1

67,6

     

Poitou-Charentes

44,8

69,6

     

France

51,5

65,8

     

Sept caractéristiques ou groupes de caractéristiques sont corrélées à plus ou moins de pérennité ; déclinons-les de la plus discriminante vers celles qui le sont moins :

1 En premier lieu, le secteur d’activité : les meilleurs taux sont localisés dans la santé/éducation et les transports/entreposage, alors que les plus faibles le sont dans le commerce, les HCR et la construction (ces 3 activités cumulant la moitié des entreprises) ; noter que la construction était en meilleure position dans la génération 2002 à 5 ans (53%)

 

Santé

Education

Transports

Entreposage

Services aux

entreprises

Activités

financières

Industrie

dont IAA

Immobilier

Services aux

particuliers

Informatique

Communication

Répartition

6,4

2,5

16,9

1,6

5,3

4,5

6,9

4,5

Taux à 3 ans

81,4

72,5

70,5

66,1

67,9

62,9

65,5

67,2

Taux à 5 ans

70,0

61,0

56,8

55,5

54,8

52,9

52,8

52,0

 

HCR

Construction

Commerce, réparation

Total

Répartition

5,0

22,3

24,1

100

Taux à 3 ans

66,4

64,4

58,6

65,8

Taux à 5 ans

47,8

47,7

44,6

51,5

2 En second, la formation du dirigeant et le type de qualification professionnelle acquise : les créateurs issus à minima d’un 2éme cycle de l’enseignement supérieur (61%) se démarquent nettement de ceux qui sont sans diplôme ou au plus de niveau CEP/BEPC (40,6%) ; il en est de même en ce qui concerne les cadres (58,8%) versus les ouvriers (43,4%), parmi ceux qui ont occupé un emploi salarié.

 

2éme cycle du supérieur

et au delà

1er cycle

du supérieur

Bac

CAP/BEP

CEP/BEPC ou pas de diplôme

Total

Répartition

24,3

14,4

17,0

24,3

20,0

100

Taux à 3 ans

72,5

68,5

66,0

64,4

57,4

65,8

Taux à 5 ans

61,0

55,9

51,1

48,7

40,6

51,5

 

Cadre

Non concerné*

Profession

intermédiaire

Agent de maitrise, contremaitre

Employé

Ouvrier

Total

Répartition

27,3

9,2

9,5

7,5

31,5

14,9

100

Taux à 3 ans

71,4

66,7

64,9

63,6

63,6

61,6

65,8

Taux à 5 ans

58,8

53,5

50,9

49,3

49,2

43,4

51,5

*Dont des indépendants qui ont toujours été à leur compte

3 Le montant des capitaux réunis pour démarrer l’entreprise (comprenant les emprunts familiaux et bancaires) : ceux qui ont réuni au moins 40 000€ affichent un taux de pérennité de 60 à 65% contre 45% pour ceux qui déclarent avoir réuni au plus de 2 000€ (d’autres travaux nous ont montré que pour cette dernière population les montants sont souvent sous-évalués, oubliant le recours au crédit consommation ou aux cartes bancaires)

 

80 000 € et plus

De 40 à

80 000€

De 16 à

40 000€

De 8 à 16 000€

De 2 à 8 000€

Moins de 2 000€

Total

Répartition

7,2

6,1

15,2

17,6

32,3

21,5

100

Taux à 3 ans

81,0

73,7

71,3

65,5

62,2

59,5

65,8

Taux à 5 ans

65,1

60,4

56,8

52,1

48,4

45,0

51,5

4 La forme juridique choisie, la constitution de société, ou la mise en filiale sont nettement plus propices à la pérennité

 

Filiale

Non filiale

Personne morale

Personne physique

Total

Répartition

3,1

96,9

47,9

52,1

100

Taux à 3 ans

81,1

65,3

73,7

58,5

65,8

Taux à 5 ans

63,6

51,2

57,8

45,7

51,5

5 Les difficultés exprimées par les dirigeants et les projets pour l’avenir au moment de l’enquête en septembre 2006 (en moyenne 4,5 mois après le démarrage) : si la plupart des difficultés exprimées ne semblent pas avoir eu d’impact très marquant sur la pérennité, cependant deux difficultés manifestent un impact négatif (le fait du découvert bancaire ou de la difficulté pour l’ouverture d’un compte), à mettre en relation avec la vraisemblable crédibilité du projet ; nous retrouvons ce même handicap pour les dirigeants déclarant au regard de leur avenir, ne pas savoir ou devoir redresser la situation (4,5 mois après le démarrage !)

Multi-réponses

Pas de

difficulté

Formalités

administratives

Trouver

un local

Fixer le prix

de vente

Embauche

Contact

Client

Être

seul

Obtenir un

financement

Ouvrir

un compte bancaire

Obtenir un découvert bancaire

Total

Répartition

29,0

36,7

10,8

16,2

8,0

16,4

12,7

17,7

5,8

7,0

100

Taux à 3 ans

68,7

66,4

65,7

65,4

67,9

61,3

61,6

62,9

54,1

56,5

65,8

Taux à 5 ans

54,7

52,2

51,3

49,9

49,7

49,6

48,9

47,8

39,7

38,9

51,5

Multi-réponses

Développer l’entreprise

Maintenir l’entreprise

Ne sait pas

Redresser l’entreprise

Total

Répartition

56,1

30,5

14,6

9,0

100

Taux à 3 ans

69,1

68,5

56,7

49,6

65,8

Taux à 5 ans

54,5

53,7

42,6

37,1

51,5

A cela on peut ajouter les motivations des créateurs : les motivations de type indépendance, goût d’entreprendre, recherche de meilleurs gains… conduisent à davantage de pérennité que le fait de créer parce que chômeur

Multi-réponses

Opportunité

Goût

d’entreprendre

Pas d’autre

possibilité

Augmenter ses

revenus

Indépendance

Idée

Nouvelle

Sans emploi

Total

choix de créer

Contraint de créer

Répartition

15,8

38,9

9,1

25,4

60,7

12,9

22,9

5,1

100

Taux à 3 ans

70,3

68,7

68,2

67,7

65,7

66,1

61,1

55,9

65,8

Taux à 5 ans

55,2

54,9

54,4

52,5

51,8

51,0

45,8

42,9

51,5

6 La situation immédiatement antérieure à la création : avoir déjà créé est plus favorable pour pérenniser, mais paradoxalement, il faut avoir connu 3 créations pour faire monter le taux (un domaine à exploiter plus avant pour comprendre pourquoi ces taux plutôt faibles de pérennité, malgré une expérience de création) ; venir directement du salariat est aussi plus favorable que venir du chômage (une situation en décrochage au regard de l’enquête de 2002, où les chômeurs de courte durée connaissaient des taux proches des salariés), ou de « l’inactivité » professionnelle.

 

Situation antérieure

Nombre de créations antérieures

Total

 

Chef d’entreprise

Salarié

chômage

Sans activité

3 et plus

2

1

0

Répartition

14,5

33,7

40,4

11,4

4,1

6,2

16,2

73,5

100

Taux à 3 ans

72,2

69,1

62,2

60,3

70,5

64,2

64,6

65,9

65,8

Taux à 5 ans

57,4

54,4

48,0

48,0

57,7

49,0

49,5

51,8

51,5

7 La situation « personnelle » du dirigeant : les plus jeunes et les dirigeants vivant seul avec enfant, sont qui connaissent des taux plus faibles que les plus de 30 ans et les couples avec enfant

 

Age des dirigeants

Situation familiale

Total

50 ans et plus

40-49 ans

30-39 ans

Moins de 30 ans

Couple avec enfant

Couple sans enfant

Seul sans enfant

Seul avec enfant

100

Répartition

15,8

27,3

35,2

21,6

50,6

21,4

22,6

5,3

65,8

Taux à 3 ans

66,6

68,9

67,1

58,7

68,0

65,3

61,9

62,5

51,5

Taux à 5 ans

52,1

54,4

52,9

45,3

53,8

51,1

48,1

46,4

100

Par contre, le sexe du dirigeant, le recours à l’aide publique (essentiellement pour les chômeurs, mais le fait de comparer avec les autres situations de création n’est pas pertinent), le fait d’avoir suivi une formation avant la création (là encore, le fait de comparer avec les autres situations de création n’est pas pertinent) le nombre de salarié au démarrage ne font pas état de différences d’importance en ce qui concerne les taux de pérennité

 

Sexe

Aides publiques

Recours à la formation

Taille au démarrage

Total

 

Hommes

Femmes

Non

Oui

Formation

« obligatoire »

Pas de

recours

Formation

demandée

0 sal

1-2

3-5

6-9

<10

100

Répartition

70,9

29,1

54,6

45,4

21,7

65,6

12,6

83,7

11,2

3,2

1,1

0,7

65,8

Taux à 3 ans

66,1

65,0

66,4

65,0

66,7

65,9

63,3

64,2

73,9

73,4

69,6

73,8

51,5

Taux à 5 ans

51,6

51,3

52,1

50,8

53,4

51,2

49,9

51,0

54,1

55,0

53,6

52,7

100