Les indépendants sont moins présents dans les grandes agglomérations et nettement plus hors grandes aires urbaines et en couronne de ces aires urbaines


« Les métiers et leurs territoires » Insee Première N° 1478, décembre 2013

Beaucoup de métiers sont répartis de façon relativement uniforme entre les régions, telles les professions intermédiaires, les employés administratifs ou de commerce, les métiers de proximité répondant aux besoins de la population (professions de santé, professions de l’action sociale et de l’orientation, ouvriers du second œuvre du bâtiment, ouvriers de la réparation automobile…).

 

Pour certains métiers, cependant, de fortes disparités régionales existent liées à l’histoire économique des territoires, à leur spécialisation sectorielle et aux stratégies d’implantation des entreprises ; les contrastes régionaux sont marqués pour les ouvriers industriels, les métiers agricoles, l’armée et la police, et certains métiers de cadres (ingénieurs informaticiens, professionnels de la communication et de l’information).

 

Grandes aires urbaines

Hors ces

grandes aires

Ensemble

 

Paris

+ de 500 000

hab hors Paris

De 100 à

500 000

<de 100 000

Dont

couronnes

Cadres

35,3

26,1

19,8

8,4

7,5

10,4

100

Professions intermédiaires

22,1

26,2

25,5

11,9

9,4

14,1

100

Employés qualifiés

21,1

24,3

25,5

13,0

8,9

16,1

100

Employés peu qualifiés

20,1

22,4

24,5

12,4

12,8

20,5

100

Ouvriers qualifiés

15,3

21,9

25,5

13,5

14,6

23,8

100

Ouvriers peu qualifiés

12,8

20,4

24,4

14,3

15,3

28,0

100

Indépendants

14,2

18,8

21,0

12,3

16,8

33,8

100

Ensemble

21,9

23,7

23,8

11,9

11,1

18,6

100

En 2010, 61 % des emplois de cadres sont localisés dans les plus grandes aires urbaines ; cette concentration s’est renforcée depuis 1999 ; l’aire urbaine de Paris emploie à elle seule 35 % des cadres (54 % des professionnels de l’information et de la communication ou des ingénieurs de l’informatique et des télécommunications, 46 % des cadres de la banque et des assurances ou encore des cadres administratifs).

Les plus grandes aires urbaines, parisienne ou provinciales, emploient également plus fréquemment les professions intermédiaires administratives ou commerciales, les formateurs et les techniciens de l’informatique, d’autres professions intermédiaires sont plutôt surreprésentées dans les aires urbaines de province de plus de 100 000 habitants : c’est le cas des techniciens du BTP ou de l’électricité-électronique.

 

Les indépendants sont moins présents dans les grandes agglomérations (moyenne de 14 à 19%) et nettement plus hors grandes aires urbaines (34%) et en couronne de ces aires urbaines (17%).

 

Les métiers liés à l’économie résidentielle (répondant aux besoins de la population résidente ou liés au tourisme) sont davantage présents dans les régions du sud de la France (Paca, Corse, Languedoc-Roussillon, Aquitaine) et dans les régions d’outre-mer. Il s’agit en particulier de certains métiers du commerce (caissiers et commerçants indépendants), des métiers de soins aux personnes, des patrons et cadres d’hôtels, cafés, restaurants, d’ouvriers du bâtiment et des employés administratifs de la fonction publique.

En lien avec une forte présence de personnes âgées, les aides à domicile et les aides-soignants sont également plus implantés en Limousin et en Auvergne et plus généralement dans des zones plus rurales. Quant aux assistantes maternelles, elles sont particulièrement nombreuses en couronne périurbaine (23 % de celles-ci y sont localisées contre 11 % pour l’ensemble des emplois), en lien avec la surreprésentation des ménages avec enfants en couronne.

 

À l’opposé, les emplois d’ouvriers sont davantage présents dans les petites aires et les communes isolées, ou bien dans les aires urbaines de moins de 100 000 habitants ; 42 % des emplois d’ouvriers peu qualifiés et 37 % des emplois d’ouvriers qualifiés y sont localisés, contre un peu moins de 20 % pour les cadres. Les ouvriers industriels se concentrent particulièrement dans les parties nord et ouest de la France, hors Île-de-France. Les ouvriers qualifiés de la manutention sont de surcroit dans des lieux où la logistique occupe une place importante.

 

Entre 1999 et 2010, la structure des emplois s’est modifiée au profit des cadres et professions intermédiaires et au détriment des ouvriers industriels ; l’augmentation des cadres et des professions intermédiaires a concerné toutes les régions de métropole, mais la dynamique des cadres a été plus forte en Île-de-France, Bretagne, Pays de la Loire, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes et dans les régions méditerranéennes.

 

Pour les ouvriers industriels, les pertes d’emplois ont été, en évolution relative, plus élevées dans le nord et l’est de la France, le bassin parisien, le Limousin, l’Auvergne et Rhône-Alpes.

Avec la forte hausse des emplois de la construction jusqu’en 2007, les emplois d’ouvriers non industriels ont augmenté dans toutes les régions, avec cependant une moindre croissance dans les parties nord et est de la France.

 

Entre 2006 et 2010, le nombre d’employés qualifiés administratifs ou de commerce a baissé dans pratiquement toutes les régions, avec des pertes particulièrement marquées en Île-de-France.

 

La mobilité entre régions est nettement plus élevée pour les personnes exerçant des métiers de cadres et pour les fonctionnaires (armée, police, cadres de la fonction publique), les personnels d’études et de recherche, les ingénieurs de l’informatique. Plus de 15% des personnes exerçant ces métiers étaient dans une autre région cinq ans auparavant, contre 9% en moyenne.