Une enquête de l’INSEE Bourgogne conforte ce que nous avons sur les femmes créatrices


« Créatrices d’entreprises en Bourgogne : une parité difficile à trouver » INSEE, dimensions Bourgogne, octobre 2013

Au premier semestre 2010, 1 900 Bourguignonnes ont créé une entreprise, trois fois plus qu’au premier semestre 2006, une augmentation liée notamment à la mise en place de l’auto-entreprise (plus des 2/3 ont adopté ce statut contre 60 % des créateurs). Ceci étant, les femmes sont à l’origine de 32 % des entreprises créées, une part identique à celle qu’elles occupent parmi les travailleurs indépendants, loin de leur présence dans la population active à 45% féminine. En Bourgogne, l’entrepreneuriat féminin se situe à un niveau proche de la moyenne nationale.

 

 L’enquête conforte les résultats des études nationales :

-Un choix d’activités assez sexué, une concentration sur quelques secteurs d’activité qui concerne tout autant les femmes salariées

– Peu se lancent sans diplôme (15% contre 21% pour les hommes) ; elles sont par ailleurs aussi nombreuses à être titulaires d’un CAP-BEP, que d’un baccalauréat ou encore d’un diplôme de deuxième ou troisième cycle universitaire ; noter que la présence des femmes très diplômées est plus élevée parmi les créatrices que dans l’ensemble de la population active (21% contre 13%) ; elles sont aussi sont plus diplômées de l’enseignement supérieur que les hommes, ces derniers, l’étant plus souvent d’un diplôme technique (CAP ou BEP), bénéficiant par ailleurs plus souvent d’une compétence professionnelle .

– Les femmes s’entourent davantage de conseils ; dans le cas de l’entreprise classique, seules 20% montent leur projet sans recours à une aide extérieure (27% pour les hommes) ; les « conseils de proches » comptent beaucoup pour elles.

– Elles ont moins d’expérience professionnelle : 46% étaient étudiantes, retraitées, au foyer ou au chômage avant de se lancer contre 29% des hommes

– leur mise de fond initiale est plus modeste que celle des hommes (1 400€ en moyenne pour une auto entreprise, 21 300€ pour une entreprise classique) ; 1/3 démarrent avec moins de 4 000 euros (22 % pour les hommes) ; dans le cas de l’auto-entreprise, elles investissent cette fois-ci plus que les hommes : 3 600 euros contre 2 900 euros, mais 40 % des femmes et 45 % des hommes démarrent sans apport initial.

5 ans après leur création, la moitié des entreprises classiques initiées par les femmes sont encore actives, contre 57% pour les hommes. Le type d’activité et le capital investi ne jouent pas en leur faveur ; à secteur d’activité identique, les femmes réussissent moins bien.

Toutefois, avec un investissement initial de plus de 160 000€, les 3/4 des entreprises sont encore actives 5 ans après leur création, alors qu’avec moins de 2 000€ investis, le taux de survie tombe à 45%. Noter qu’au delà de 80 000 euros, elles réussissent mieux, une garantie pour les structures financières qui les soutiennent.