La situation financiére des ménages s’est le moins dégradée chez les retraités.


"Des conséquences financières du premier confinement plus ou moins marquées selon les territoires", Insee Premiére N°1850, avril 2021

Le chômage partiel et les faibles revenus d’une population pauvre de certains territoires d’avant la covid ont conduit à une plus forte dégradation de leur situation financiére alors que les revenus des retraités les ont protégés.

 

En mai 2020, un quart des personnes âgées de 15 ans ou plus déclarent que la situation financière de leur ménage s’est dégradée depuis le début du confinement, tandis que pour les deux tiers, elle est restée stable.

⇒ Une vision territoriale

♦ La situation financière se dégrade plus souvent dans certains départements de l’Île-de-France, du Sud-Est, des Hauts-deFrance. Cela concerne 34% des habitants en Seine-St-Denis, plus de 26% des habitants en Haute-Corse, Val-de-Marne, Seine-et-Marne, Alpes-Maritimes et Bouches-du-Rhône, contre 23% en moyenne nationale.

 

♦ À l’inverse, la situation financière des personnes vivant en Bretagne, dans les Pays-de-la-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté mais aussi en Nouvelle-Aquitaine et dans les départements auvergnats, s’est moins fréquemment dégradée (moins de 22%). Dans les départements comme les Deux-Sèvres, l’Aveyron ou l’Ile-etVilaine, moins de 18% des habitants sont concernés ; dans l’Orne et le Finistère, la situation financière des personnes s’est moins souvent dégradée (au plus 17%).

⇒ Les départements avec plus de retraités ont été relativement épargnés.

Les retraités représentent 27% des habitants de 15 ans ou plus du pays ; ils sont inégalement répartis sur le territoire : dans la Creuse ou la Nièvre, ils représentent plus de 37% de la population alors qu’ils ne dépassent pas le quart des habitants en Île-de-France, dans le Rhône ou en Haute-Garonne.

 

Dans les départements où la part des retraités est plus élevée, la situation financière des habitants s’est en général moins souvent dégradée qu’en moyenne nationale. Ainsi dans l’Orne, les Hautes-Pyrénées, les Côtes-d’Armor ou l’Aveyron où il y a beaucoup de retraités (plus de 34% de la population), moins de 18% des personnes déclarent avoir subi une dégradation de leur situation financière. Hors retraités, 29% déclarent leur situation financière dégradée.

⇒ Les personnes qui étaient déjà les plus pauvres ont plus durement  subi la crise.

♦ C’est le cas pour l’Aude, la Seine-Saint-Denis. En effet, parmi les 10% de ménages les plus modestes, 35% ont perçu une dégradation de leur situation financière lors du premier confinement. Recours fréquent au chômage partiel et dégradation de la situation financière vont souvent de pair. Parmi les départements où le recours au chômage partiel ou technique total a été le plus important (19%, contre 16 en moyenne nationale), la part de personnes déclarant une dégradation de leur situation financière est supérieure au niveau national (Aisne, Alpes-Maritimes, Savoie et Seine-Saint-Denis) ou proche (Corrèze, Ardennes et Corse-du-Sud).

 

♦ Au sein de l’Île-de-France, à Paris, dans les Hauts-de-Seine et dans les Yvelines, la situation financière des personnes hors retraités s’est moins souvent dégradée qu’au niveau national. Dans ces départements, outre une part importante de ménages aisés, le recours massif au télétravail exclusif pendant le premier confinement (à Paris, 65% des personnes ont exclusivement télétravaillé la semaine précédant l’enquête, 60% dans les Hautsde-Seine et 47% dans les Yvelines) a pu limiter les baisses de revenu.

En revanche, la situation est différente dans l’Est francilien : notamment en Seine-Saint-Denis, mais aussi en Essonne, Val-de-Marne et Seine-et-Marne, où ce sentiment chez les non retraités est plus élevé qu’au niveau national (environ 32% contre 29).

 

♦ Dans les Alpes et le Sud, les habitants subissent l’arrêt du tourisme (plus de 30% des habitants non retraités). Dans les Alpes-Maritimes, le Var, le Vaucluse et les Hautes-Alpes, le passage par le chômage partiel total pendant le premier confinement a été fréquent (de 17 à 20%).

En Savoie et en Haute-Savoie, une personne sur trois, hors retraités, déclare que sa situation financière s’est dégradée, le recours au chômage partiel ayant été important pendant le premier confinement (respectivement 20 et 17%).

 

Pour en savoir davantage : Des conséquences financières du premier confinement plus ou moins marquées selon les territoires – Insee Première – 1850